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Bossuet

Publié le 16/02/2011

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  Les préoccupations d'ordre moral et religieux ont tenu une place prépondérante au XVIIe siècle; Bossuet est à ce point de vue le représentant le mieux qualifié de l'ancienne France gallicane et royale. « Orateur, historien, théologien, philosophe «, salué par La Bruyère comme un « Père de l'Église «, il a magnifiquement développé les idées fondamentales de la tradition catholique et classique.  Bossuet3 précepteur du Dauphin, évêque de Meaux, est la plus haute personnalité religieuse de son siècle.  Jacques-Bénigne Bossuet (1627-1704), né à Dijon, d'une famille de magistrats, fut archidiacre à Metz, puis prédicateur à Paris. Nommé évêque de Condom et désigné comme précepteur du Dauphin, il se remet aux études d'histoire et de philosophie et se consacre, sans fruit, à l'éducation de son élève. Évêque de Meaux en 1681, il se trouve par sa science et son éloquence le représentant le plus éminent de l'épiscopat français et à ce titre intervient dans toutes les grandes questions religieuses de l'Époque : assemblée du clergé et déclaration gallicane de 1682 ; négociations avec Leibnitz relativement au projet de réunion des protestants avec l'Église romaine ; controverses contre Fénelon au sujet du quiétisme, contre Richard Simon au sujet de la critique biblique.

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« • Oraison funèbre de Henriette de France, veuve de Charles Ier (1669).

Zèle et piété de la reine dans la prospérité ;sa constance dans les revers : avec un courage étonnant, elle affronte les dangers de mer et de guerre, stimule lesarmées royales ; vaincue et exilée d'Angleterre, elle s'ensevelit dans une sainte retraite. • Oraison funèbre de Henriette d'Angleterre, duchesse d'Orléans, fille de la précédente (1670).

C'est moins unebiographie qu'un portrait plein de grâce que la mort vient tout à coup « offusquer de son ombre ».

Vanité de lagrandeur et de la gloire : ce qu'une mort soudaine a ravi à Madame (« Elle a passé du matin au soir ainsi que l'herbedes champs...

») ; ce que la mort n'a pu lui ravir : sa piété, ses mérites. • Oraison funèbre du prince de Condé (1687).

Ses qualités de cœur et d'esprit, sa piété.

Sa valeur à Rocroy ; songénie militaire comparé à celui de Turenne.

Péroraison célèbre invitant les grands, les compagnons d'armes, les amisde Condé et Bossuet lui-même à rendre au défunt un dernier hommage : « Environnez ce tombeau ; versez deslarmes avec des prières.

» La loyauté, la gravité et l'émotion font la valeur morale de ces chefs-d'œuvre où Bossuet, par convenance, atténuesans doute les faiblesses de ses héros (défection de Condé), mais sans pourtant donner « de fausses louangesdevant les autres », où sa conscience de prêtre lui fait sacrifier le brillant des qualités mondaines en regard de lapiété « qui est le tout de l'homme », et où la sincérité d'une douleur personnelle perce sous l'emphase des formulesd'étiquette : « Prince, agréez ces derniers efforts d'une voix qui vous fut connue...

» Le portrait, idéalisé sans doute, est sincère, respectueux, vivant : nous connaissons grâce à lui l'intrépidité deHenriette, la douceur et la grâce de Madame « si admirée et si chérie », l'impétuosité altière et le génie de Condé, «qui portait la victoire dans ses yeux ». Ces portraits se complètent d'un large tableau des événements contemporains : toute l'histoire d'Angleterre au xvnesiècle avec la Réformation, Charles Ier, Cromwell et la restauration des Stuarts ; l'histoire de France sous la minoritéet le règne de Louis XIV avec les portraits de Retz, de Le Tellier, de Condé ; l'histoire de la Pologne, surprise etenvahie par Charles Gustave, sont ainsi rappelées à grands traits.

Mais Bossuet commente et juge : il montretoujours l'intervention de Dieu dans la vie des nations et des individus.

Enfin, porté à envisager les choses sousl'angle le plus général, prêtant à l'exemple particulier qu'il a sous les yeux la valeur d'un symbole, il nous fait voir, «dans une seule vie, toutes les extrémités des choses humaines » (Henriette de France), « dans une seule mort, lamort et le néant de toutes les grandeurs humaines » (Henriette d'Angleterre).

Il nous montre dans les cas de sespersonnages tout le drame de l'humanité avec ses défaillances, ses épreuves et ses vertus. C'est ainsi que Bossuet a été, comme on l'a dit, « non seulement le peintre ému des grands événements de sonsiècle, mais encore l'interprète éloquent des vérités qui sont de tous les temps ». La prédilection de Bossuet pour les vues générales et les exposés synthétiques devait le tourner vers l'histoire. Œuvres historiques Le Discours sur l'Histoire Universelle (1681) est une étude historique et morale sur les peuples de VAntiquité. Cet ouvrage composé en vue de l'instruction du Dauphin est — depuis les origines du monde jusqu'à Char-lemagne— un éloquent résumé d'histoire ancienne.

L'intention de l'auteur est d'expliquer tous les événements de l'Antiquitéjuive ou profane en les subordonnant au triomphe ultérieur du Christianisme : il expose ainsi la suite de la religion,montrant comment, après avoir réussi à dominer le monde païen, elle a survécu seule à la ruine des Empires. Le point de vue est nettement théologique et moral, et tandis que l'histoire scientifique moderne se borne àconstater les faits, Bossuet ne craint pas d'en expliquer la cause d'après un plan providentiel. L'Histoire des Variations est un exposé des origines de la Réforme. L'Histoire des Variations des Églises protestantes (1668) se rattache à un autre genre de préoccupations : c'est leplus considérable des travaux d'histoire et de controverse entrepris par Bossuet dans sa polémique contre lesProtestants. Les Élévations sur les Mystères, que l'on peut compléter par les Méditations sur VÉvangile et le Traité de la Conçu-piscence, sont un ouvrage d'édification, consacré à commenter les vérités transcendantes de la religion. Bossuet a le style ample> puissant5 imagé. Le style de Bossuet, essentiellement classique, représente dans sa plénitude la meilleure prose du xvne siècle.

Lesqualités dominantes en sont la force, le mouvement, l'imagination. La force.

Gardant quelque chose de la solidité latine, le style de Bossuet est à la fois synthétique et clair.

Dans lecadre extensif d'une phrase bien organisée, avec tout l'appareil de ses propositions relatives et conjonctives, vientse mouler une idée dans la totalité de son développement, munie de ses conséquences, de ses détails.. »

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