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BOSSUET (1627-1704) SERMONS CHOISIS. - ORAISONS FUNÈBRES. OEUVRES DIVERSES

Publié le 04/05/2022

Extrait du document

Mais Bossuet ne s'enivre point du son mélodieux des belles périodes imagées. Il aime Je slyle simple el ne recule point devant les termes les plus famil:ers. Dans 
!'Oraison funèbre d'Anne de Gonzague, il raconte le 
songe du poussin, que d'autres auraient enjolivé de péri­phrases. Il rapporle les paroles de la princesse: « Otons celte bonne femme de l'étable où elle est, el mettons-la dans un de ces petits lits. » Celte simplicité lui est chère. « Je me plais à rt'.lpéler toutes ces paroles, dil-il, malg-ré les oreilles délicates; elles efTacenL les discours les plus magnifiques el je voudrais ne plus parler que ce lan­gag·e ». Pourquoi? parce que le prédicateur ne doit pas songer à lui et se faire valoir en prêchant; il lui faut penser uniquement au salul el à la conversion de son auditoire. Style naturel, sans prétentions, sans orne­menls frivoles, tel est l'idéal de l'éloquence religieuse. 
Convaincre plutôt que plaire I édiflcr plulôl que char­mer 1. .. Cela n'exclut point les mols sublimes ou les phrases vibrantes qui jaillissent du cœur sous l'effort d'une conviction inspirée; mais cela est la condamnation du genre ampoulé et précieux des sermonnaires d'avant Bossuet. Il l'avait dildans le Panégyrique de saint Paul; il le met en pratique dans les Oraisons funèbres que nous venons d'étudier. 
ŒUVRES DIVERSES 
Le précepteur du Dauphin et le « Discours sur­ l'Histoire universelle "· - On se ferait de Bossuet une idée non pas inexacte, mais cerlaincmentincomplèle, si l'on se bornait à étudier les œuvres oratoires et à con­naître l'admirable prédicateur. L'éYêque de Meaux fut également un historien du plus grand mérite et un polé­mistb redoutable. Il y aurait donc injustice et péril à négliger les livres qu'il écrivit, lors de son préceploral, pour l'instruction du Dauphin, el, toute son existence, à Melz, à Paris, à Meaux, pour la d6fcnse de l'orthodoxie menacée par les juifs, les prolestants ou les ulopisles dangereux. D'excellents juges ont cru y voir la munifes­
lalion la plus haute du génie de Bossuet. 
En i670, alors que les oraisons funèbres des deux Henriettes venaient de consacrer sa réputation, il fut choisi pour conlinuer, après M. de Périgny, l'éducalion 
'du fils de Louis XIV. M. de Montausier élait le gouver­neur; Bossuet faisait les fonctions de précepteur princi­pal; Daniel Huet, Je futur évêque d'Avranches, devait suppléer Bossuet en cas de besoin. Il est impossible de montrer plus de zèle que Je nouveau précepteur en dé­ploya. Très assidu, il donnait trois leçons par jour; et, s'il 6tait obligé d'avoir recours à son lieutenant, il lui indiquait minutieusement les idées à développer dans le cours. Il menait son élève chez le mathématicien Blondel, Je physicien Rohault, l'anatomiste Duverney. 
Il lui ménageait des entrevues avec les lettrés, les voya­g.eurs et les inventeurs célèbres. Il faisait établir pour lui, sous la direction de Huet, toute une collection des grands classiques anciens « ad usum Delp!tini ». Il se remettait lui-même à l'élude, relisait les maîtres de Rome on d'Athènes, écrivait force livres et force traités. Nul dévouement ne•se pourrait comparer au sien. Nul échec, cependant, ne fut plus complet en matière d'éducation princière 1 Intelligence médiocre, le Dauphin ne sut pas comprendre un tel maitre. Ne regrettons point, au sur­plus, ces années de préceptorat. C'est alors que Bossuet prépara ou écrivit quelques-uns des plt:s beaux ouvrages qui soient sortis de sa plume. 
Malgré l'intérêt qu'ils présentent, nous n'avons point à nous occuper ici des trai Lés sur le Libre arbitre ou la 
Connaissance de Dieu et de soi-m€me. Ce sont livres de 
philosophie où l'auteur, tout en prenant des arguments aux Aristote, aux Descartes, aux maîtres de la sagesse profane, n'oublie pas qu'il esl évêque et tâche de tout ramener à la doctrine catholique. Mais d'autres écrits sollicitent davantage l'attention du grand public·: ceux que Bossuet mentionnait au pape Innocent XI dans sa 
iellre du 8 mars 1673 de institutione Detvhini.

« BOSSUET (i627-f704) SERMONS CHOISIS.

- ORAISONS FUNÈBRES. OEUVRES DIVERSES Notice biographique. I.

SERMONS cH01s1s.

- Historique.

- Sermons choisis.

- Élude littéraire ; l'éloquence de la chaire avant Bossuet.

:- Bossuet sermonnaire ; ses théories et son éloquence. Tl.

LEs OnAISQNS FUNÈBRES.

- Historique.

- Vue d'ensemble sur les Or·aisons funèbres.

- Étude littéraire : !.'oraison funèbre avant Bossuet.

- Le pané9yriste et le prêtre.

- L'écrivain. III.

OEuvaEs DIVERSES.

- Le précepteur du Dauphin et le Discours sur· l'Histoire universelle.

- Le polémiste et !'Histoire des varia­ tions.

- Conclusion sur Bos�uet. Notice biographique (1).

- En i6t3, à !'Hôtel de Ram­ bouillet, les habitués de ce cercle mondain étaient réunis pour entendre un jeune écolier du collège de Navarre qui devait prêcher.

On lui proposa un sujet; on le laissa méditer quelque temps, et il parla.

Le succès de ce débutant fut com­ plet; et, comme le nouveau prédicateur avait seize ans, comme il avait prononcé son se�mon à 11 heures du soir, Voiture nP- put s'empêcher d� dire un bon mot en déclarant « qu'il n'avait jamais ouï prêcher ni si tôt, ni si tard "· Ce petit écolièr si précoce, qui charmait ainsi les familiers d'Ar­ thénice, était Jacques-Bénigne Bossuet, né à Dijon, le 27 sep­ tembre 1627, fils d'un conseiller au parlement de Metz.

Après (1) Consulter sur lJossuet et sa vie: Lanson, Bossuet (Lecène et Oudin); Floquet, Etudes sur la vie de Bossuet; le CJurs professé en Sorbonne par M.

Brunelière; ,Rél>clliau, .Hoswet (l!achette) et le chapitre 21 de l'lfistofre de la littérature fran­ f",'8.' ,\\• �l.

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