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BOURGES (Élémir)

Publié le 18/02/2019

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BOURGES (Élémir), écrivain français (Manosque 1852- Paris 1925). Amateur de musique (et tout particulièrement de Wagner), grand lecteur, toute sa vie donne l'impression d'une réclusion au profit de l'Art. Esthète et intellectuel, Bourges n'a livré au public qu'une œuvre mince, distillée comme autant de nécessités intérieures : Sous la hache (1883), le Crépuscule des dieux (1884), Les oiseaux s'envolent et les fleurs tombent (1893), la Nef (1904-1922). «Œuvre protégée contre l'esprit du jour >> (E. Jaloux), le roman de Bourges déploie en vastes fresques une symbolique qui emprunte aussi bien aux tragiques grecs qu'aux dramaturges élisabéthains, à la mythique de Dante qu'à l'imaginaire romantique; œuvre toufue qu'unifie cependant une écriture qui demande à la musique l'alternance des thèmes et des modulations; œuvre philosophique, enfin, qui, évoluant du nihilisme à l'idéalisme, s'épanouit en un dialogue cosmique mettant en scène religions et idéologies. Véritable Prométhée d'un univers décadent, Bourges traduit dans le réel l'attitude ambiguë qui fut celle de Des Esseintes ou de Dorian Gray dans la fiction.

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)BOURGES Élémir (1852-1925).

Romancier ne a Manosque.

Après avoir passé sa jeunesse en Provence, Bourges monte à Paris (1874), où il devient l'ami de Barbey d'Aurevilly et de Bourget, tout en se tenant en marge des groupes littéraires.

Amateur de musique, il se passionne pour Wagner; lecteur immensément cultivé, il est critique au Parlement, au Gaulois, et fonde la Revue des chefs-d'œuvre (1883); mais, dans cette existence toute vouée à l'art, où le seul événement notable est son mariage d'amour avec une jeune Tchèque, Anna Braunerova, le romancier publie peu, n'hésitant pas à détruire ses premiers manuscrits.

En 1883 paraît en feuilleton Sous la hache, roman historique évoquant la révolte des Chouans, mais c'est le Crépuscule des dieux (1884), son chef-d'œuvre, qui le consacre auprès de quelques-uns.

Bourges, alors, se retire à Samois, pour ne plus fréquenter qu'un petit nom­ bre d'amis : Mallarmé, Schwob, Paul Margueritte et le peintre Armand Point, sous l'influence duquel il adhère un temps à la Rose-Croix de Péladan.

Pendant ces années de lecture, de méditation et de travail, il compose un nouveau roman : Les oiseaux s'envolent et les fleurs tombent (1892), et le drame philosophique de la Nef (1994-1920), passant du nihilisme à un idéalisme apaisé.

Elu à l'académie Goncourt en 1902, il ne sera vrai­ ment reconnu que par un étroit cénacle et quelques jeu­ nes lecteurs, dont Claudel.

Œuvre rare que celle de Bourges, et injustement oubliée.

Le Crépuscule des dieux et Les oiseaux ...

ne sont qu'en apparence des romans historiques; romans du symbole, ils témoignent, en fait, des tendances profondes de la fin du siècle : à travers les passions crépusculaires où sombre une famille princière d'Allemagne, dans un romanesque puissamment orchestré par les thèmes wagnériens, s'inscrit le sentiment de décadence; et les rebondissements de l'intrigue des Oiseaux traduisent un pessimisme nihiliste qui débouche sur une grandiose invocation au néant.

Symbolisme plus philosophique qu'esthétique, où le passage à l'évocation mythique -celle d'un nouveau Prométhée dialoguant, dans la Nef, avec les idéologies et les religions -n'est qu'une étape naturelle de la réflexion, toute remplie de réminiscences culturelles.

Le souvenir des tragiques grecs, des poètes élisabéthains, des musiciens romantiques allemands, 1' influence de Saint-Simon, de Flaubert ou de Barbey d' Aurevilly se joignent à une mystique de l'art qui conduit Bourges à un constant souci de perfection : d'inspiration romanti­ que, de construction classique, ses œuvres, au style très travaillé -qui abuse parfois de l'archaïsme -, sont emportées par une imagination flamboyante.. »

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