Devoir de Philosophie

INTRODUCTION : Le 2 décembre 1851, Louis-Napoléon Bonaparte III réalise un coup d’Etat et s’empare du pouvoir.

Publié le 24/01/2016

Extrait du document

bonaparte
INTRODUCTION : Le 2 décembre 1851, Louis-Napoléon Bonaparte III réalise un coup d’Etat et s’empare du pouvoir. Il viole alors la légitimité constitutionnelle qui lui interdisait de se représenter pour un nouveau mandat. Dès lors, il installe un régime où l’art et la littérature sont scrupuleusement contrôlés et censurés. Plusieurs artistes ont donc dû s’exiler pour échapper au châtiment de la potence. Victor Hugo fait partis de ces exilés et s’est établis en Belgique, à Bruxelles, puis dans les îles anglo-normandes. Il ne rentre en France qu’après la bataille de Sedan en 1870 contre la Prusse, bataille de laquelle Napoléon a pris la fuite. Durant son exile, il écrit plusieurs œuvres comme Les Misérables, mais également les Châtiments, un recueil de poèmes satiriques, publié en 1853 à Bruxelles (et n’arrivera que 20 ans plus tard en France). A travers ses 7 livres, il condamne les crimes et le comportement de Napoléon III mais rend également hommage aux victimes de ce régime. Le poème que je vais étudier se situe dans le livre 7 des Châtiments, intitulé Les Sauveurs se Sauverons. Il s’agit d’un poème en alexandrin qui dénonce le régime napoléonien, mais aussi les impacts que cela a sur la vie. Ainsi, en quoi le poème fait-il la critique virulente d’un régime despotique où la mort semble omniprésente ? En effet, Hugo fait tout d’abord la dénonciation d’un régime et de son tyran, cependant il recherche également une échappatoire vers la nature. Ce poème possède également une visée argumentative qu’il s’agira de développer. I/ Dénonciation d’un régime et de son tyran Hugo dénonce Napoléon par la satire Napoléon n’est jamais nommé, mais l’on sait historiquement qu’il s’agit de lui. - L’amertume de la voix lyrique à travers le poème : la rime « dit » « bandit » laisse entendre un son explosif dental « d » résonne comme si la personne disait cela les dents serrées, dénonçant une certaine amertume. - Il y a également des « insultes » directs, des accusations : « bandits » « scélérat »… Donc il désigne Napoléon uniquement par des termes dépréciateurs, le plaçant au rang de criminel. Il devient criminel également dans le fait qu’il y ait l’isotopie du « meurtre » (« assassiné », « meurtre »…) = Napoléon devient alors un assassin. - « Cet homme » = adjectif ce démonstratif ne définit pas l’homme en question, même s’il est sous-entendu. Cela donne alors l’impression d’une certaine méprise du narrateur. Il ne le nomme pas comme s’il était quelqu’un sans importance, un homme parmi tant d’autres. L’amertume se fait donc de nouveau ressentir dans le dédain. - L’interjection « ô » Marque l’ironie, la raillerie amère. On voit la moquerie ouvertement prononcée car il le surnomme « sauveur » ou « héros » alors que dans le vers précédents ce même sujet était celui qui liait les mains d’un condamné sur la bascule. Il y a donc la satire de ce personnage. - On note également la lâcheté mise en avant par le narrateur de Napoléon. « Vainqueur de crépuscule » symbolise qu’il n’attaque que lorsqu’il fait sombre, lorsque personne ne peut le voir. Cela dénonce la fourberie du personnage, sa lâcheté. Il n’intervient que lorsque tout le monde dort comme aussi « le rencontrer le soir au coin d’un bois ». Il exécute ses atrocités la nuit, lorsqu’il n’y a pas de témoin. - « César » comparaison narquoise avec le chef de guerre romain. Napoléon voulait être dans la lignée des grands chefs et son idéal de conquérant était Césa...
bonaparte

« le rendre encore plus ridicule, car Hugo détourne son idéal pour le tourner en dérision, l’attaquant ainsi brutalement et personnellement.

- La figure de Dieu, qui suit « César » attaque encore plus profondément Napoléon, dans le sens où Dieu écrase César, le rendant supérieur à ce dernier.

Hugo montre alors qu’il n’est pas le plus puissant, Dieu est supérieur à lui.

- L’emploi du tutoiement « et toi » = ramène au mépris, il le considère comme n’importe quel homme, refusant de le valoriser.

Ces deux termes sont encadrés par des virgules, les mettant instantanément en valeur  permet d’insister sur le dédain et l’amertume toujours aussi présente.

B) Dénonce également la peine de mort - Ce poème raconte presque les derniers instants d’un condamné.

Il y a un certain réalisme qui rend le poème encore plus sombre et tragique.

Réalisme dans les détails avec tous les termes adéquats comme « bascule », « guillotine », « tête coupée », les mains liées, « place publique ».

- De plus, on a l’impression de suivre le prisonnier qui est d’abord lié puis guillotiné.

C) Donc une injustice légitime - L’injustice est présente et dénoncée à travers le poème.

Cependant, il s’agit d’une injustice légitime car légale en droit.

C’est-à-dire que la peine de mort est légale.

- On voit cela à travers l’oxymore « meurtre » et « juridique »  on a du mal à imaginer qu’un meurtre soit juste juridiquement parlant (un meurtre est un crime, on ne le demande pas pour la justice en toute logique).

Cet oxymore permet ainsi de montrer l’illogisme du régime et de sa constitution, créant ainsi un effet absurde.

- « Que cet homme au supplice à lui-même traîné » = Le fait que supplice soit placé après « cet homme » rajoute une dimension dramatique, car c’est cet homme qui a conduit au supplice.

La faute est rejetée sur lui, le désignant aussitôt comme un criminel.

De plus, le narrateur insiste sur ce fait en utilisant « lui-même », le « même » créant une insistance.

Napoléon en tant que chef de l’Etat représente la loi et l’autorité.

Le fait qu’il ait lui-même traîné un condamné à la potence précise ainsi que cela est légal.

C’est pourquoi le terme « supplice » placé entre « homme » et « lui-même » permet de rajouter cette dimension dramatique, dénonçant ainsi le fait que ce supplice soit légitime.

- vers 7 = la césure met en avant le possessif « ses ».

Là encore, il s’agit de préciser que Napoléon seul est coupable de ces meurtres.

Ce sont ses mains qui sont pleines de sang. - « Leur voix »  Les vers 13 et 14 sont comme une pause dans le poème.

Ils permettent d’attaquer encore plus directement Napoléon.

Pire encore, le narrateur accuse Napoléon de se servir du peuple.

Sa figure de lâche confirme encore plus cela : il agit dans le noir pour tromper le peuple qui aveuglement vote pour lui.

On a ici la volonté peut-être d’éveiller les consciences.

Ainsi, le meurtre devient légitime et Napoléon devient un meurtrier légitime.

Hugo montre par la satire tout l’absurde de ce régime duquel il souhaite échapper.

C’est pour cela qu’il utilise la nature pour s’évader et sortir de cet univers sombre et sanglant.

II/ Or un échappatoire vers la nature.

A) L’omniprésence de la nature.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles