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Proposition de plan en vue de l’oral de l’EAFSéquence 1, Texte 1 : D’Anne qui lui jeta de la neige, C.

Publié le 04/11/2015

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Proposition de plan en vue de l’oral de l’EAFSéquence 1, Texte 1 : D’Anne qui lui jeta de la neige, C.Marot Introduction Ce poème est un dizain (10 vers) en décasyllabes écrit par Clément Marot, poète du 16ème siècle d’inspiration médiévale et latine. Poète officiel de François 1er, il s’est essayé à de multiples formes poétiques : rondeaux, ballades, chansons. Ce poème, dédié à Anne (sans doute Anne d’Alençon, nièce du premier mari de Marguerite de Navarre, sœur de François Ier) est une épigramme, c’est-à-dire un poème bref terminé par une pointe, souvent mordante. Le poème se construit ici sur une analogie qui rapproche l’antithèse du chaud/froid de la relation amoureuse entre le poète et sa belle à partir du récit anodin d’une bataille de boules de neige. Nous nous demanderons donc comment et dans quels buts le topos littéraire de l’amour associé au feu est réinvesti ici par Marot. Le renouvellement d’un topos (cliché) littéraire : les feux de l’amour Le topos sur lequel repose le poème est hérité de la poésie pétrarquiste : il consiste à comparer le sentiment amoureux à un feu qui consume le poète amoureux, mais Marot en fait une utilisation originale. La bataille de boules de neige : un jeu d’enfant C’est a priori un jeu sans conséquences : Part d’un récit apparemment anodin (cf verbes au passé simple, v.1-4) : la bataille de boules de neiges. Bataille fondée sur l’innocence : « par jeu » Mais qui se révèle douloureux, physiquement parlant : Le paradoxe de la neige : elle brûle Vers le plus révélateur de ce paradoxe = v.3 : «&nb...

« - v.5-7 (  « n’ardre point ? ») : Moment réflexif avec verbes au présent de vérité générale. Le « je » appartient au discours.

S’opère un glissement vers le « je » lyrique, avec l’interrogation : ponctuation forte qui les craintes du poète amoureux. - V.7 (Anne,…)-10 : Moment de la requête faite à Anne, à qui le « je » s’adresse maintenant directement (« ta seule grâce »).

On passe du monologue au dialogue, en plein milieu de vers : rupture forte dans l’énonciation.

 On a donc une progression très stricte : les raisons du mal d’amour, une réflexion sur la possibilité de s’en sortir, et une requête finale à la femme aimée conçue comme solution ultime pour calmer la brûlure : « par sentir un feu pareil au mien ».

Progression du poème vers le remède : soigner le feu par le feu. B.

La domination d’Anne : maîtresse du jeu amoureux Anne est celle qui mène la danse amoureuse : - La position sujet/complément : « Anne, par jeu, me jeta »  Anne est sujet du verbe d’action « jeter » et le poète est en position d’objet (COI « me ») - Jeu d’écho sur l’inversion poétique S-V montre la même passivité du poète et met en valeur l’opposition « embrasé »/ « éteindre » : o "Embrasé je fus soudainement" : voix passive o "Anne ta seule grâce/ Éteindre peut le feu que je sens bien" : la grâce d’Anne est sujet de « éteindre » Le poète semble réduit à l’émotion : expressivité des phrases montre le désarroi du poète : "Où trouverais-je place/ Pour n'ardre point ?" Tout l’univers du poème est imprégné de la présence d’Anne : assonance en / a / : "jet a " "fr oi de" "embr a sé" qui font échos au « Anne » accentué qui amorce le poème. C.

Le feu qui consume et la neige qui brûle Le poison d’amour se répand dans le poème, par des jeux de sonorités.

Ainsi, la neige qui va enflammer le cœur du poète se fait entendre en contaminant le langage : - Allitération en / j / : " j eu" " j eta" "nei g e" "en ai- j e" "lo g e" "trouverai- j e" " j e" - Assonance en /è/ : "n ei ge" "cuid ai s" "cert ai nement" "c'ét ai t" " ai -je" "soud ai nement" "secr è tement" "trouver ai -je" - Rime équivoquée : "de la neige " / "e n ai-je " De même, le feu qui consume le poète se répand dans les vers : - l’allitération en / f / : " f roide" " f eu" " f us" Cette difficulté à vaincre le feu se marque enfin par la gradation du v.9 : « Non point par eau, par neige ni par glace » III.

Le poète, maître du jeu littéraire S’il y a bien domination d’Anne et du sentiment amoureux sur le poète, peut-être ne faut-il pas le prendre autant au sérieux.

1er vers: clés du poème donnée par le poète : "Par jeu"  souligne la dimension ludique.

Le poète joue avec les mots, Anne, la situation. A.

Le poème comme entreprise ludique - « Expérience » a au moins deux sens : partie du vécu subjectif d’une personne (//expérience de l’embrasement) ; exercice intellectuel (//jeu littéraire) - L’aspect géométrique du poème : le poème « carré »  10 vers de 10 syllabes B.

Se jouer d’Anne par la langue - Si Anne se refuse à lui dans le réel, le « je » et Anne sont unis dans le poème par les jeux de sonorités : assonance en /a/ et allitération en /j/ vus plus haut : le poème rend possible ce qui ne l’est pas dans le réel. - La pointe finale dynamite le sens du poème : « Mais par sentir un feu pareil au mien »  littéralement : si tu m’aimes, je t’aimerai moins.

Le poète n’est pas dupe : il sait que l’amour est un rapport de force.

Derrière la requête éplorée à la femme aimée, il y a donc une lucidité sur l’amour, et une petite cruauté faite à Anne. Conclusion. »

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