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Britannicus Scène 2 Acte II - commentaire : En quoi ce récit inutile à l'intrique est-il pourtant essentiel au drame ?

Publié le 30/11/2011

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Britannicus est une pièce de théâtre tragique écrite en 1669 par Jean Racine. Comme beaucoup de tragédies du XVIIème siècle, cette pièce s'inspire de l'histoire antique, et, ici en particulier, de l'histoire de la lutte pour le pouvoir et leur amour entre les deux frères que sont Britannicus et Néron. Dans Britannicus est présent le thème de prédilection des tragédies raciniennes qui se trouve être les ravages causés par la passion amoureuse. Mais, cette tragédie se distingue des autres car c'est la première dans laquelle Racine parle de politique : la lutte de pouvoir à la cour de Néron. Il l'a en effet écrite pour s'aventurer sur le terrain habituel de Corneille et se pose grâce à celle-ci en réel opposant à la domination de celui-ci sur le genre tragique au XVIIème siècle. La scène deux de l'acte deux qui va être étudié ci-dessous est le premier dialogue entre les personnages de Néron et de Narcisse où l'empereur romain énonce pour la première fois les sentiments qu'il éprouve à l'égard de Junie qu'il a faite enlever ce qui est troublant pour le spectateur car pour sa première rencontre avec le personnage Néron, l'empereur parle d'amour alors qu'il a été qualifié de monstre plus tôt dans la pièce. De plus, ce passage pourrait paraître inutile car on sait déjà que Néron a enlevé Junie et qu'il est amoureux d'elle. Dans ce commentaire, nous commencerons par étudier les contrastes présents dans cette scène avant de constater la côté malsain de l'amour de Néron pour finalement nous demander si cet extrait ne révèle pas toute la monstruosité de Néron. En quoi ce récit inutile à l'intrique est-il pourtant essentiel au drame ?

« amour est donc malsain car Néron est comme soumis et ne peut plus se contrôler mais aussi car l'empereur estexcessif.

L'excès de Néron à propos de son amour est très perceptible dans ce texte.

Effectivement, Néron utilisedes hyperboles comme « J'idolâtre Junie » où l'on retrouve une allitération en « j » et une assonance en « i ».

Celamontre comme le nom de Junie lui est cher et provoque chez lui le plaisir.

A la ligne dix-sept, Néron insiste sur sonobsession avec « trop présente ».

Et finalement, l'empereur fait une antithèse : « pour toute ma vie » s'oppose à «moment » et marque la soudaineté de l'amour.

Cet amour est donc malsain car Néron le subit et qu'il est dansl'excès face à celui-ci.

Dans la dernière partie du développement, sera abordée la naissance du tyran Néron danscette scène.Cette scène parlant d'amour dénote le tyran présent en Néron.

Le développement de ce propos se fera en deuxparties qui seront la violence de la scène racontée par Néron et la perversité de l'empereur dans cet extrait.Commençons par la violence de la scène que Néron prend plaisir à décrire.

Premièrement, Néron s'est trouvé éprisd'amour pour Junie lors d'une scène assez spéciale, en effet, Junie se fait enlever en pleine nuit par des soldats.Ensuite, Junie est décrite comme innocente dans cette scène de violence et Néron aime cette scène ce qui peutlaisser penser que c'est un monstre.

Finalement, Néron met en relief la violence dans son récit.

L'empereur esttombé amoureux de Junie alors qu'elle s'est fait enlever avec beaucoup de violence : cela est un premier élémentmontrant la tyrannie de Néron.

Nous allons maintenant nous intéresser au deuxième point de cette partie : laperversité de Néron.

Tout d'abord, la perversité de l'empereur est démontrée par son voyeurisme : il observe Juniepuis arrange les images à sa manière et se cache pour observer Junie ce qui se reproduira ensuite lors de la premièrediscussion de la pièce entre Junie et Néron.

Junie incarne l'innocence et Néron ne fait qu'aimer ce qu'elle représente,son image comme le montre le verbe « idolâtrer » employé par Néron précédemment.

De plus, le fils d'Agrippine estsadique en insistant tout au long de son récit sur l'opposition entre la violence et la douceur.

Nous pouvons mêmetrouver une certaine forme de masochisme chez Néron car dans son fantasme, au vers dix-neuf, il dit : « je luidemanderai grâce ».

Junie est pour lui une idole qu'il cherche à atteindre : il est tombé amoureux d'une image.

Il afantasmé toute la nuit sur Junie alors qu'elle ne lui-même pas adressé un regard.

Le point culminant de son sadismeest révélé au vers dix-huit car il prend du plaisir à la voir pleurer dans son fantasme : il aime faire souffrir ce qui estune révélation importante pour la suite de son histoire.

Les larmes de Junie encadre la pièce : elles sont présentesau début et à la fin.

Cette violence de Néron terrifie le spectateur et d'autant plus que Junie est rapprochée duspectateur par Racine qui la fait pleurer ce qui rend la compassion plus aisée.

La terreur alors infligé au public parNéron renforce la catharsis et le drame.Cette scène, contrairement aux apparences, est essentielle en drame.

En effet, elle révèle l'aspect malsain del'amour de Néron pour Junie mais aussi son sadisme et son voyeurisme.

De plus, l'échec de cette première rencontremontre que leur amour est voué à l'échec lui aussi.

Cela est renforcé par le fait que leur rencontre est placé sous lesigne du danger à cause de la présence des soldats et de la violence.

Cette scène est donc capitale pour le récitcar elle annonce l'échec amoureux entre Néron et Junie mais aussi la tyrannie futur de Néron qui tueras son frère,Britannicus, lui aussi amoureux de Junie.

Amour et violence sont ici extrêmement liés tout comme dans beaucoupd'autres pièces de Racine.

C'est pourquoi nous pourrions nous demander en quoi la conjonction de l'amour et de laviolence renforce le drame dans les tragédies raciniennes ? \Sujet désiré en échange : Selon vous , la littérature a-t-elle le pouvoir de changer la vie, comme le disait Rimbaud ?. »

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