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Calderón

Publié le 17/01/2022

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Calderón est un auteur prolifique, à l'instar des autres dramaturges espagnols du Siècle d'or : 120 pièces sur les 600 composées et 80 autos sacramentales (pièces allégoriques d'inspiration religieuse) nous sont parvenus.

« CALDERON 1600-1681 DANS son panthéon de l'Escurial, Philippe II commence à peine à se décomposer, lorsque Pedro Calderon de la Barca naît à Madrid avec le xvne siècle, d'une famille de vieux chrétiens originaire de la Montagne de Santander.

Lope de Vega est dans tou te sa gloire.

Il touche à peine à la quarantaine, et sa grâce imper­ tinente, sa pyrotechnie verbale, sa monstrueuse fécondité et ses turbulentes amours défraient la chronique et drainent vers les théâtres primitifs une foule enthousiaste et ébaubie.

Et cependant, le siècle de l'art baroque ne sera pas sous le signe de Lope, picaresque et frémissant.

Il sera dominé par la haute et silencieuse figure de Calderon dont la plume réfléchie créera un monde de symboles qu'elle ornera de fulgurantes images.

Pas d'anecdotes dans sa vie.

Une âme repliée sur elle-même qui a pesé avec dédain les gloires éphémères et entend ne pas en être dupe.

L'homme est désabusé avant d'avoir vécu, mais sans amertume puisque aussi bien il n'attend rien des vertus de l'enthousiasme qui lui sont déniées.

Moi, seigneur et roi de moi-même, J'habite seul avec moi-même Et suis heureux seul avec moi.

Il fait ses humanités chez les Jésuites de la capitale, cède à peine au romantisme des années juvéniles, devient soldat, guerroie en Catalogne avec valeur mais sans panache, rentre dans le privé aussi discrètement qu'il en était sorti.

Ses amours n'ont jamais défrayé la chronique.

On sait que, d'une intrigue passagère, il eut un enfant dont il prit soin et qu'il appelait son neveu jusqu'au jour où, au plein de son âge, il entre dans les ordres et a le tranquille courage de l'avouer comme son fils.

Ce méditatif ne fuit pas le monde mais ne se laisse pas entamer par lui.

Lope disparu, il devient le poète de la cour, imagine pour elle des divertissements à grand spectacle, de somptueuses allégories.

Chapelain honoraire du roi Philippe IV, il propose à l'admiration de ses contempo­ rains les fresques chargées de couleurs et de symboles de ses « actes sacramentels ».

Quand il meurt, en r68r, la muse du théâtre espagnol descend avec lui dans la tombe et y dormirait encore si, de nos jours, le génie de Federico Garcia.

Lorca ne l'avait fugitivement ressuscitée.

Son œuvre est relativement restreinte dans une époque de production intense : cent onze comedias (douze fois moins que son grand rival), soixante-dix autos sacramentels, genre qu'il porte à sa perfection et dans lequel il est inégalable.

Les thèmes qu'il développe dans son théâtre profane sont de plain-pied avec les sentiments de son temps : exaltation de l'honneur personnel dont les épouses ont la garde intransigeante et sans faiblesse, attachement aveugle au souverain, esprit chevaleresque, foi catholique que rien ne trouble ni n'entame - c'est à coup sûr que Calderon fait agir les ressorts spirituels et moraux de sa patrie et de son siècle.

S'il ne tente pas d'innover dans la comédie de mœurs, dite de capa y espada, il y apporte, comme malgré lui, des éléments nouveaux, caractéristiques de la littérature baroque dont il est le meilleur tenant.

L'accumulation des épisodes, le dualisme de l'action, l'invention spontanée, le mélange constant du lyrisme et du dramatisme se trouvaient déjà dans Lope, et Calderon. »

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