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Camus, L'ÉTRANGER, LE PERSONNAGE DE MEURSAULT

Publié le 27/09/2018

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A la fin du roman, le lecteur se pose des questions capitales, des questions qui demandent une réponse : Meursault est-il un personnage raté, asocial, dépourvu de passions? Cela apparaît quelque peu vrai puisque le héros est sans ambitions, sans amis, sans amour. Camus a voulu faire de son héros un «étranger» pour laisser libre cours à la pensée de ses lecteurs qui opteraient pour toute sorte d’interprétation. Il a sans doute doté son personnage de plusieurs traits négatifs : absence de rapports affectifs avec sa mère, sa vie est privée de sensations et se limite à tout ce qui est élémentaire : la faim, la soif, le sommeil, fumer une cigarette, passer ses loisirs à regarder les gens se promener, sortir avec une femme. Il est soumis à la vie de petit bureaucrate qu’il mène sans faire preuve de la moindre ambition. Il prend la décision d’aider Raymond Sintès même s’il s’agit d’une triste cause. Tous ces traits négatifs font de lui un véritable anti-héros, un être soumis à la loi de son instinct, bien différent des héros de roman, sans enracinement de classe, enclin à toute forme de tourment psychologique. Toute analyse du personnage mène à l’échec. Il est donc évident que rien ne caractérise Meursault sinon l’absence de toute caractéristique, ce qui mène à une définition négative, à un être sans qualités. Cependant, ces traits ne caractérisent-ils pas les gens que nous fréquentons quotidiennement de nos jours? Le fossé qui sépare les générations et l’incompréhension est l’excuse que les gens utilisent actuellement quand ils ne visitent pas régulièrement leur mère. N’oublions pas que nous sommes tous assujettis aux règles de la vie professionnelle et sociale.

Malgré la longue liste des traits négatifs qui caractérisent Meursault nous pouvons citer des traits qui sont assez intéressants : le fait que son patron veut lui confier un poste important à la direction d’une agence à Paris prouve qu’il s’agit d’une personne intelligente. On l’a accusé d’absence d’émotion durant l’enterrement de sa mère mais, lui, quand il pense à sa mère il a recours à un terme tout à fait affectueux et puéril : «maman».

Un autre fait positif du caractère de Meursault est qu’il refuse le mensonge. Ainsi, il ne permet pas à son avocat de mentir à sa place. Ce fait lui assure une liberté intérieure. De cette façon, il refuse de prendre part au jeu social et décide de mener sa vie à sa façon.

Nous ne pouvons pas nier le fait que Meursault éprouve le bonheur quand il boit, quand il fume une cigarette, quand il jouit de l’eau auprès de Marie, quand il a envie d’elle et surtout quand il revit quelques moments heureux entouré des quatre murs de sa cellule : il pense à la douceur du crépuscule, aux bruits familiers de la ville. S’il se sent libre à ce moment-là, c’est parce qu’il vit loin des contraintes sociales, parce qu’il jouit du présent et ce sont ces sensations qui font de lui un «homme heureux».

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« geste, il abat l’Arabe d’une balle, puis, il tire encore «quatre fois sur un corps inerte».

Il a tué un Arabe qu’il ne connaissait même pas et sans avoir de motif sérieux.

Ce qui est bizarre est le fait que Meursault a accompagné Sintès pour prévenir un acte irréfléchi.

C’est à ce moment qu’intervient la fatalité qui tend un piège à Meursault.

Quand il tue l’Arabe il a l’impression qu’il a détruit «l’équilibre du jour». Meursault est arrêté et son procès s’organise.

Il y assiste comme s’il s’agissait d’un spectacle et il ne fait rien pour sauver sa vie.

Son avocat a beau lui expliquer que «l’insensibilité» dont il a fait preuve à l’enterrement de sa mère sera un argument déterminant contre lui, il ne comprend pas.

Ce qui le condamne avant tout c’est son attitude d’«étranger». Meursault commence à prendre conscience de ce qui se passe, quand les témoins se mettent à décrire son indifférence lors de la veillée funèbre et de l’enterrement de sa mère.

Les jurés semblent avoir pris leur décision quand ils apprennent qu’il a emmené Marie au cinéma le lendemain de l’enterrement. Au début, Meursault est emprisonné avec d’autres prisonniers, mais très vite il s’isole et finit par occuper une cellule à part.

C’est là où il comprend que le monde extérieur s’efface et il se penche sur son passé.

A partir de ce moment-là sa métamorphose commence car c’est en prison qu’il découvre la liberté et la puissance de l’esprit. Même si Camus a mis son héros en légitime défense, le meurtre qu’il a commis est un mystère. Meursault est condamné à mort pour «avoir enterré une mère avec un cœur de criminel».

Il n’a pas d’explication de cet acte «mécanique».

Cependant, il commence à réfléchir et à comprendre, à partir du moment où il a commis cet acte : «J’ai compris que j’avais détruit l’équilibre du jour». Dans sa prison, Meursault vit avec son passé.

Il regrette de ne pas avoir profité des moments de bonheur et de liberté.

Son amour pour Marie renaît, il pense à sa mère, il jouit du présent.

Les tentatives de l’aumônier pour «racheter» Meursault sont pour lui incompréhensibles et il se met en colère, chassant l’aumônier hors de la cellule en lui criant que tout se vaut, que rien n’a d’importance, que culpabilité et innocence sont également universelles. Resté seul dans sa cellule, Meursault ressent «la tendre indifférence du monde» et souhaite que, le jour de son exécution, la foule l’accueille avec des cris de haine.

Car, puisque la société l’a jugé criminel, il faut, pour qu’il soit «justifié», qu’on le traite totalement, pleinement en criminel, haïssable et rejeté.

C’est à ce prix qu’il pourra trouver une sorte de cohérence interne. Meursault se montre un être franc et sincère.

Il a horreur du mensonge et de l’hypocrisie.

Nous ne devons jamais oublier les paroles de Camus : «L’Étranger est l’histoire d’un homme qui, sans aucune attitude héroïque, accepte de mourir pour la vérité».

C’est d’ailleurs l’avis de P.

-G.

Castex pour qui Meursault est un «martyr de la vérité» parce qu’il «ne joue pas le jeu» social.

Cela suffit pour que la société prenne la décision de l’éliminer.

Meursault constate vers la fin de l’œuvre : «Je m’ouvrais pour la première fois à la tendre indifférence du monde». A la fin du roman, le lecteur se pose des questions capitales, des questions qui demandent une réponse : Meursault est -il un personnage raté, asocial, dépourvu de passions? Cela apparaît quelque peu vrai puisque le héros est sans ambitions, sans amis, sans amour.

Camus a voulu faire de son héros un «étranger» pour laisser libre cours à la pensée de ses lecteurs qui opteraient pour toute sorte d’interprétation.

Il a sans doute doté son personnage de plusieurs traits négatifs : absence de rapports. »

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