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CAMUS Renaud : sa vie et son oeuvre

Publié le 20/11/2018

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CAMUS Renaud (né en 1946). Né à Chamalières (Puy-de-Dôme), Renaud Camus a suivi dans les facultés parisiennes des études de droit, de sciences politiques et de philosophie; diplômé de l’institut d’études politiques, il a également obtenu une maîtrise de philosophie, puis a effectué deux séjours, en qualité de lecteur, dans des universités américaines. En 1975 paraît son premier roman, Passage, et depuis lors Camus se consacre presque entièrement à l’écriture, explorant simultanément le récit romanesque, la chronique autobiographique ou l’essai.

 

Nourri des écrits de Roland Barthes, Renaud Camus en reprend les concepts et les problématiques, qu’il prolonge en une sorte de sagesse du soupçon, de morale du Signe : avec le regard du sémiologue, il observe, dissèque, analyse les niveaux de signification, non seulement des faits culturels ou littéraires, mais aussi du comporte

 

ment social quotidien. De Buena Vista Park (1980), qui développe la « bathmologie » — science des degrés signifiants suggérée par Barthes — aux Notes sur les manières du temps (1985), l’essayiste explore et dénonce tous les signes d’agression ou de rejet que l’opinion courante, la doxa « petite-bourgeoise » et ses notions essentialistes et réductrices (la « sincérité », le « naturel », la « spontanéité ») imposent au Moi — lors d’une discussion érudite, de propos échangés dans des situations quotidiennes. De même le chroniqueur tente-t-il de « dire l’homosexualité » qu’il vit, non pas en dehors des lois sociales (« Je suis un intégrationniste (...) je m’appuie sur [la société et la morale] dans l’idéal pour critiquer la société et la morale en place (...). Les marges sont pleines de petits-bourgeois : réinvestissons la page », Notes sur les manières du temps), mais dans le refus d'une typologie de l’homosexuel et de son pseudo « en-soi »; de là l’invention du néologisme « achrien », dépourvu d’étymologie et de niveau connotatif précis; de là des textes (Tricks, 1979; Notes et Chroniques achriennes, 1982 et 1984) qui ne sont ni apologies ni états d’âme de l’homosexuel, mais tentent de situer l’achrien dans une histoire de la norme et des fantasmes sexuels, de dire sa vérité dans une énonciation « simple », sans effet de fiction.

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« sécrète peu à peu son narrateur, son «Je»; plus que l'histoire de l'entre-deux-guerres et la vie de Roman II, ci-devant souverain d'une « Caronie » qui emprunte là encore à toute une fantasmagorie littéraire, de Tintin à Maeterlinck, son onomastique et son folklore, le livre décrit l'instauration progressive, par le romanesque, d'une subjectivité.

Avec Roman Roi et les Églogues, Camus a composé des récits qui comptent sans doute moins par leur univers que par l'allégorie de l'Écriture qui les sous-tend.

Ainsi, auteur de la« modernité », Renaud Camus mène-t-il dans une double perspective éthique et romanesque l'explora­ tion minutieuse des voies tracées dans les années 1970 par les théoriciens du Texte, comme en témoignent encore Vigiles: journal (1990) ou Fendre l'air (1991).

BIBLIOGRAPHIE Une bonne introduction aux problématiques littéraires de Renaud Camus : Roland Barthes, « Préface à Tricks de Renaud C am us », in le Bruissemellt de la langue, Essais Critiques IV, Paris, Le Seuil, 1984.

J.·P.

DAMOUR. »

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