Candide De Voltaire, Chapitre 3
Publié le 29/09/2018
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Cette étude nous a donc permis de voir quels procédés utilise Voltaire pour élaborer sa critique, puis de voir en quoi Candide est un héros différent des autres.
De fait, à travers un registre profondément ironique, Voltaire parodie le registre épique et montre l’absurdité de la guerre. Il réalise par là une parfaite critique de l’optimisme et s’oppose ainsi, comme il le fait tout au long de son œuvre, au raisonnement de Leibniz. Son héros, Candide, est un personnage naïf et innocent qui, s’il est au centre de l’œuvre, fuit les difficultés et les regarde d’un air ébahi. Profondément optimiste pour avoir suivi l’instruction d’un maître entièrement convaincu de vivre dans « le meilleur des mondes possibles », Pangloss, il réagit avec le recul que lui impose cette éducation. S’il vit les événements qui l’entoure, il est évident qu’il ne les comprend pas et, à ce stade du récit, n’a pas acquis assez de maturité, n’est pas assez éclairé pour comprendre les failles de l’optimisme. Ainsi, la thèse de Voltaire, dans ce texte, est totalement implicite.
Peut-être aurait-il été judicieux d’étudier ce texte sous l’angle de la critique de la religion, afin de voir si Voltaire, très virulent dans sa critique de l’optimisme, l’est aussi dans celle du dogmatisme.

«
coupés », il veut avant tout prouver que le monde dans lequel il vit est loin d’être le « meilleur des mondes
possibles ».
Candide, toujours convaincu par les propos de Pangloss, prend donc la décision « d’aller
raisonner ailleurs des effets et des causes », ce qui, en d’autres termes, revient à dire que les optimistes,
gênés par une réalité trop dure, fuient les difficultés en fermant les yeux sur celles-ci.
À travers cette peinture de la guerre, Voltaire affirme son point de vue sur l’optimisme en se cachant
derrière Candide, un héros encore convaincu des valeurs optimistes.
Dans un second temps, nous nous demanderons en quoi Candide est un héros différent des autres.
En premier lieu, nous pouvons affirmer que Candide est bien un héros.
En effet, malgré ce qui se passe
autour de lui, il est spectateur du désastre, franchit tous les obstacles et en sort indemne.
Les mouvements
du texte sont liés à ses mouvements, et, si le point de vue est omniscient, il n’en reste pas moins que
Candide est au centre du récit.
Il est d’abord, dans le premier paragraphe, question du spectacle horrible de
la guerre qui se déroule sous ses yeux.
Puis, lorsqu’il décide « d’aller raisonner ailleurs des effets et des
causes », il est question d’un village ravagé, toujours sous ses yeux.
Enfin, lorsqu’il « s’enfuit au plus vite
dans un autre village », Voltaire décrit ce nouveau lieu puis ne parle plus que de son héros pour narrer la
suite de ses aventures, laissant derrière lui deux populations mourir chacune des mains de l’autre.
Toutefois, si Candide est au centre des descriptions et sort vivant « du théâtre de la guerre », il est
également un véritable antihéros.
De fait, il est mort de peur, « trembl[e] comme un philosophe » (notons
au passage l’autodérision de Voltaire), « se cach[e] du mieux qu’il p[e]ut », « s’enfuit au plus vite dans un
autre village », et, pour lui, Cunégonde est plus importante que la « boucherie héroïque » qui se déroule
sous ses yeux.
Tellement convaincu par le raisonnement optimiste de Pangloss, Candide ne veut visiblement
pas s’attarder sur une vision négative du monde dans lequel il vit, et poursuit son voyage comme si ce qu’il
venait de traverser n’était ni plus ni moins qu’un chemin banal pour parvenir à son but.
De ce fait, Candide est un héros étrange, puisque ni vraiment héroïque ni au second plan.
De plus, si
son voyage a tout d’une quête, nous pouvons remarquer qu’il n’a pas de but précis, qu’il erre sans savoir où
il va et ce qu’il veut atteindre.
Son voyage initiatique le pousse à découvrir le monde, à voir des horreurs
humaines, à réaliser que Pangloss ne détenait pas forcément toute la vérité, mais il reste incorrigiblement
optimiste et « ayant entendu dire qu’[en Hollande] tout le monde était riche […] et qu’on y était chrétien, il
ne dout[e] pas qu’on ne le trait[e] aussi bien [que] dans le château de monsieur le baron », d’où, rappelons-
le, il fut « chassé [à grands coups de pied dans le derrière] pour les beaux yeux de mademoiselle Cunégonde
».
(Candide, à la fin du chapitre premier.)
Candide demeure un personnage naïf et, s’il voit et vit des événements horribles, garde son innocence
et continue à marcher sur les chemins de l’optimisme à l’image de son maître Pangloss.
Conclusion
Cette étude nous a donc permis de voir quels procédés utilise Voltaire pour élaborer sa critique, puis de
voir en quoi Candide est un héros différent des autres.
De fait, à travers un registre profondément ironique, Voltaire parodie le registre épique et montre
l’absurdité de la guerre.
Il réalise par là une parfaite critique de l’optimisme et s’oppose ainsi, comme il le
fait tout au long de son œuvre, au raisonnement de Leibniz.
Son héros, Candide, est un personnage naïf et.
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