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Candide Voltaire: Dans quelle mesure la lecture des œuvres au programme vous permet-elle de souscrire à ce propos ?

Publié le 19/12/2023

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« CPGE MP* Le travail Dans Candide de Voltaire (1759), Martin dit : « Travailler sans raisonner, c’est le seul moyen de rendre la vie supportable.

» Dans quelle mesure la lecture des œuvres au programme vous permet-elle de souscrire à ce propos ? Introduction « Il faut cultiver notre jardin.

» Cette célèbre phrase clôt le non moins célèbre conte philosophique de Voltaire publié en 1759, Candide.

Elle est prononcée par le personnage éponyme, lassé par des péripéties toutes plus malheureuses les unes que les autres et par les ratiocinations incessantes de son maître Pangloss qui, fort d’un optimisme inspiré par Leibniz, refuse de voir la réalité en face.

Ce sont les deux rencontres successives avec un derviche et un vieillard qui ont amené le jeune homme, désormais plus si candide, à énoncer ce nouveau précepte de vie, qu’il compte mettre en application avec ses compagnons dans leur métairie de Constantinople. La sagesse consisterait ainsi en une vie humble et besogneuse, le travail apportant la solution aux tourments de l’existence.

Pangloss renchérit comme à son habitude en affirmant que « quand l’homme fut mis dans le jardin d’Eden, il y fut mis ut operaretur eum, pour qu’il travaillât, ce qui prouve que l’homme n’est pas né pour le repos ».

Mais Martin s’empresse alors d’ajouter : « Travaillons sans raisonner, c’est le seul moyen de rendre la vie supportable.

» En coupant ainsi la parole à Pangloss, Martin signifie que le travail consiste précisément en une activité excluant toute forme de ratiocination inutile.

« Raisonner », ici, veut dire prendre du recul, réfléchir sur la légitimité et le sens de quelque chose.

Cela ne veut pas dire ne pas réfléchir, car tout travail demande un minimum de savoirs et un certain degré de vigilance pour être productif.

« Taistoi, et travaillons », voilà ce que semble dire Martin à Pangloss, qui visiblement n’a toujours pas compris la leçon du derviche.

Cependant, il en dit en réalité un peu plus : si l’on inverse l’équation qu’il propose, il signifie que travailler en raisonnant rendrait la vie insupportable.

Autrement dit, il semblerait que l’objet même qui ne doit pas être raisonné, réfléchi, est le travail lui-même. Pourquoi ? Pourquoi raisonner sur le travail nous rendrait-il alors malheureux ? Il n’y a qu’une réponse possible : une vie de labeur n’est pas une vie.... »

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