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Chapitre 32 de Rabelais (lecture analytique)

Publié le 19/06/2011

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Attitudes du narrateur et du paysan : le " nouveau monde pour un lecteur du XVIe siècle, évoque aussitôt l'Amérique, qu'on venait de découvrir. Et l'illusion d'Alcobribas, qui s'imagine appartenir à un monde ancien, est la même que celle des Européens fiers de leur civilisation, qu'ils jugeaient plus " ancienne " et plus avancée que la civilisation des pays conquis.  Le point de vue du paysan n'est d'ailleurs pas différent de celui de son interlocuteur. Pour lui aussi, le monde qu'il connaît n'est " mie nouveau ". Il a entendu parler d' " une terre neuve où ils ont et soleil et lune ", mais il affirme que son monde à lui est " plus ancien ". Sans nier que l'univers de l'auteur soit plein de " belles besognes ", chacun d'eux reste persuadé de l'antériorité du sien, c'est-à-dire de sa supériorité.   

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« ÉCRITURE 4.

La similitude des deux univers- La description des contrées : Alcofribas rencontre un homme " qui tendait aux pigeons " ; on lui demande son "bulletin " pour entrer dans la ville où règne une épidémie de " peste ".

Les villes s'appellent certes" Aspharage " (le gosier), " Laryngues et Pharyngues ", mais sont aussitôt comparées à " Rouen " et à " Nantes ".Seule la cause de la peste (une aillade consommée par Pantagruel) introduit une note de fantaisie, ainsi quel'anecdote des pigeons qui entrent dans la bouche du géant quand il bâille.

Le reste du voyage, en dépit decertaines précisions comiques (le narrateur traverse les " dents " avant d'arriver aux " lèvres "), s'effectue à traversdes contrées fort humanisées, et sans rien de déconcertant pour le voyageur terrien.

Les paysages (" force vigne ")évoquent l'Italie, que Rabelais ne connaît pas encore en 1534, mais dont il apprécie sûrement le charme : les "galeries ", sont d'origine italienne (" il s'agit de galeries qu'on appelle aujourd'hui des pergolas, charpentes légèressur lesquelles on faisait grimper des plantes ".

Les " cassines " sont " à la mode italique ", et les impressions qui sedégagent des paysages comme de l'architecture sont celles de la beauté (" les plus beaux lieux du monde, [...]belles galeries, belles prairies ") et de l'agrément (" champs pleins de délices ").

Le narrateur s'y complaît d'ailleurs "quatre mois " durant.- Les moeurs des habitants : les éléments naturels de cet univers ne sauraient donc dépayser le narrateur.

Il ensera de même pour les éléments humains.

Les habitants rencontrés par Alcofribas sont à l'image de ceux de sonunivers.

Si les uns sont accueillants, d'autres sont des " brigands " qui détroussent notre voyageur dans la forêt,mésaventure courante à l'époque, qui n'avait pas été épargnée à Montaigne, par exemple.

Il y trouve les mêmesantipathies de peuple à peuple : " les gens de delà " sont considérés par ceux " de deçà " comme " mal vivants etbrigands de nature ".

Vérité en deçà des Alpes, erreur au-delà.

Telle est la morale qu'il nous faut tirer implicitementde l'anecdote.La coutume des gens qu'on paie pour dormir surprend le terrien.

Simple souvenir d'un refrain populaire, qui souligne labizarrerie des moeurs étrangères, ou symbole d'une " activité " de repos, de loisir qui n'est pas négligeable ? On y avu aussi une allusion à la vie paresseuse des habitants d'une vallée de la Garonne si bien enrichis par la culture dupastel qu'ils pouvaient vivre à leur aise sans se fatiguer.

Que la plaisanterie soit intentionnelle ou non, elle ne modifiepas l'impression qu'on retire de ce monde du " gosier ", si semblable au nôtre.. »

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