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Chapitres 52, 53, 57 du GARGANTUA DE RABELAIS

Publié le 19/06/2011

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gargantua

Rabelais raille l'éducation « scolastique « telle qu'elle était donnée au Moyen Âge, à travers celle que Gargantua reçoit de son premier précepteur, maître Thubal Holopherne : coupées de la vie, ces études négligent le corps et font appel uniquement à la mémoire, jamais à l'intelligence. Le résultat est que l'enfant devient « tout rêveux et tout rassoté «.

 L'éducation qu'il reçoit, en revanche, de Ponocratès, est une éducation harmonieuse qui développe autant les capacités de l'esprit que celles du corps (Rabelais reprend à son compte l'idéal antique) et qui s'appuie sur l'observation et la réflexion. Le jeune homme devient donc à la fois un humaniste, qui connaît toutes les sciences (c'est « un abîme de science «), et un gentilhomme, capable de manier les armes et de gouverner sagement.

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« Rabelais ; elle s'affirmera dans le Tiers et le Quart Livre.

Thélème apparaît comme une fantaisie originale, le rêved'une vie épicurienne dans un climat de luxe et de beauté.

C'est un séjour préparatoire à la vie d'une aristocratie dela naissance et de l'esprit, qui ne saurait satisfaire entièrement les humanistes et les évangélistes.L'idéal de bonheur que propose Thélème reste sans doute un rêve.

Mais il traduit, sinon le code d'une moralenouvelle, du moins les tendances fondamentales de l'auteur.

Son idéal pédagogique se trouve ici confirmé : lasomme des connaissances de cette élite cultivée n'est pas à la mesure du gigantesque programme de Gargantua etcomporte des lacunes (sciences, problèmes politiques, etc.).

La vie à Thélème exprime le souci d'affranchir lesjeunes gens de toutes les fausses contraintes, la foi dans leur bonne volonté si on la laisse s'épanouir d'elle-même.Conception optimiste de la nature humaine, et conception épicurienne de la vie sans doute, sans aucun rapportavec l'idéal de la vie monastique (la vie à Thélème est d'ailleurs une préparation excellente au mariage), mais oùs'affirme la certitude que l'adolescent s'élève au rang des hommes par la liberté.

Elle seule lui permet de retrouver sa" nature ", s'il est placé dans le cadre et dans les conditions nécessaires à une bonne formation ; elle seule réalisecette fusion de la " science " et de la " conscience " où Rabelais voit la réalisation pleine et entière de l'individu. ÉCRITURE 8.

Au chapitre 52, avant de disparaître du chapitre suivant, le roi et le moine s'entretiennent avec bonne humeur :Gargantua, qui récapitule les interdits de la vie conventuelle pour en prendre le contre-pied, les juge aussi néfastesque frère Jean.

Tous deux plaisantent sur un pied d'égalité et renchérissent sur les dangers des contraintesmonastiques.

Le dialogue est comique : allusions à la crainte qu'inspirent les femmes dans les couvents - aurecrutement habituel des religieuses, plaisanteries gaillardes (" j'entends des prudes et pudiques...

", on ne parle pasdes autres !), paradoxes (" la plus vraie perte du temps qu'il sût était de compter les heures "), expressions imagées(" soi gouverner au son d'une cloche ").9 et 10.

Au chapitre 57, l'honneur est l'estime de soi-même.

La nature : les dispositions naturelles.

On peutcomprendre différemment l'expression " par nature " : est-ce du fait de la nature humaine en général, ou de lanature particulière des thélémites, " libères et bien nés " qu' " un instinct " (impulsion spontanée) " et aiguillon quitoujours les pousse à fait vertueux " ? Car le principe de leur vie morale, c'est " l'honneur " (estime de soi-même),principe de la morale aristocratique des romans de chevalerie (la prud'homie), celle des héros de Corneille (la gloire)et de l'honnête homme du XVIIe siècle.

Thélème représente l'aboutissement d'une éducation idéale.11.

Après avoir défini les conditions de la liberté morale, Rabelais démontre les méfaits de la contrainte.

Le style leplus solennel fait alors appel aux ressources de la rhétorique (expressions redoublées : " subjection et contrainte ", "déprimés et asservis ").

La contrainte dénature l'homme qui aurait cherché à se réaliser dans la vertu, parce qu'ilporte tout son effort à enfreindre les règles qu'on lui impose.

La conscience lucide de cette contradiction chezl'homme est une preuve de l'optimisme de l'auteur qui fait crédit à l'impulsion naturelle de l' " instinct humain ", deson aspiration vers le bien qui se confond avec la pleine réalisation de son être.. »

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