CLANCIER Georges Emmanuel : sa vie et son oeuvre

CLANCIER Georges Emmanuel (né en 1914). Né à Limoges, G.E. Clancier restera toujours attaché au Limousin, et l'atmosphère paysanne qu’il connut dans son enfance irrprégnera aussi bien son œuvre poétique que ses romans II fait ses études à Poitiers et à Toulouse, où il obtient une licence de lettres. En 1937, il publie un premier roman la Couleuvre du dimanche. A partir de 1940, il participe au comité de rédaction de la revue Fontaine, et écrit régulièrement des romans (Quadrille sur la tour, 1942) et des poèmes (voir plus loin). Il entre alors en c ontact avec de nombreux poètes (Ponge, Guillevic, puis Queneau et Joë Bousquet). Après la guerre, il est responsable des « émissions parlées » à Radio-Limoges. Il fonde, avec Robert Margeritte et R. Rougerie, la revue Centres et reçoit, en 1959, le prix Maurice-Bourdet pour l’ensemble de ses reportages radiophoniques. De cette époque datent plusieurs romans : Secours au spectateur, 1946; la Couronne de vie, 1946; Dernière Heure, 1951. Le grand prix de Littérature de l’Académie française lui sera décerné en 1971.

Atteindre le réel dans sa « lumineuse plénitude », telle est l’intention essentielle qui anime Clancier poète et romancier. Il s’agit en même temps, sinon de « changer la vie » suivant le vœu de Rimbaud et des « poètes de la modernité » sur lesquels il s’est penché dans plusieurs textes théoriques (Panorama critique, De Rimbaud au surréalisme, 1955; De Chénier à Baudelaire, 1963; la Poésie et ses environs, 1973), du moins de métamorphoser, de transfigurer cette vie, grâce à un langage poétique qui permette à l’existence de révéler toute sa profondeur humaine (voir aussi André Frénaud, 1953, et Écrivains contemporains, 1965).