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« Comment définir la tragédie ? »

Publié le 17/09/2018

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Effectivement, dans En Attendant Godot de S. BECKETT les personnages Vladimir et Estragon sont là. Ils attendent Godot, ne savent pas qui il est, ni à quoi il ressemble, ni encore quand il viendra, ils savent juste qu'il doivent encore attendre Godot. Encore plus étrange ils ne se souviennent jamais de rien, ils n'ont plus d'identité : plus de passé et leur seul avenir est d'attendre Godot. Comme les protagonistes ne savent plus ce qu'ils ont fait la veille leur conscience en est altérée : c'est à dire que sans souvenir, ils ne peuvent pas se rendre compte qu'ils sont dans une boucle infernale.
Même S. BECKETT dit : « Je ne sais pas qui est Godot. Je ne sais même pas, surtout pas si il existe.Et je ne sais pas s'ils y croient ou non, les deux (Vladimir et Estragon) qui l'attendent. » lorsqu'il parle de sa pièce.

Au final, nous nous retrouvons avec un clivage chronologique entre avant et après la 2nde guerre mondiale.

Avant, la conscience du héros était primordiale, même si son enjeux diminua au fil du temps. Le héros était toujours conscient à la fin de ce qu'il lui arrivait.
Après, le théâtre de l'absurde arrive, et rend cet enjeu obsolète, superficiel, car il est bien plus tragique et dramatique, au fond, d'être face à un héros qui ne comprend rien à ce qui l'entoure et qui ne peut rien changer.

Si nous devons définir la tragédie ce ne serait pas seulement comme le dit A. CAMUS dans le mythe de Sisyphe : « si ce mythe est tragique c'est que son héros est conscient ». Mais aussi que la tragédie existe dès lors que le héros ne peut plus améliorer son avenir. En ces termes, la situation de chaque œuvre théâtrale est donc prise en compte. Car aucune tragédie n'a un héros qui n'est pas prisonnier de son destin. Comme dans Sauve Qui Peut (La Vie) de J.-L. GODARD (1980): quand enfin le père essaye de rattraper ses erreurs passées il est renversé brutalement par une voiture sous nos yeux et ceux de sa fille impuissante elle aussi !

« incrédule se suicide par amour pour son mari, en espérant que morte le pacte soit rompu.

Il n'en est rien et plus rien ne retient alors Hernani.

Don Ruy Gomez assistant alors à cette scène fini par se suicider car il vient aussi de perdre sa seule raison de vivre : Doña Sol. L’œuvre, comme le dit A.

CAMUS, n'est tragique que dans les moments ou le héros est face à la réalité. Et ce texte en est bien la preuve, contrairement aux œuvres du Théâtre Antique ou de la tragédie Classique où les héros ont une conscience explicite.

Ici Hernani ainsi que les lecteurs et les spectateurs se font surprendre par le retournement de situation aux derniers moments.

Le reste de temps, d'après moi, la pièce ne peut pas être classée dans la section des Tragédies. Nous l'avons vue avec Antigone et Hernani.

La conscience du héros dans la Tragédie est un pilier dans le théâtre Tragique antique, baroque, classique et romantique.

Mais qu'en est -il donc pour le cas de pièces plus récentes comme celles du théâtre de l'absurde ou du théâtre poétique contemporain ? C'est ce que nous allons voir maintenant. Dans la pièce Juste la Fin Du Monde de J.-L.

LAGARCE parût en 1990, le personnage principal Louis a pris la décision de revenir dans sa famille pour leur annoncer sa mort prochaine.

Mais au lieu de cela c'est le silence et les reproches des uns aux autres et des autres aux uns qui prennent place dans cette pièce.

Même pour savoir qui va l’emmener à la gare son frère et sa sœur se disputent.

Au final Louis est dans le train sans qu'aucun des membres de sa famille ne soit au courant de sa mort toujours plus proche. Ici Louis est certes conscient de l’approche de son heure mais personne ne le sait à part lui, de plus, on ne sait pas si le héros est vraiment Louis ou si c'est la Famille tout entière.

En effet à travers tous ces reproches et ces silences ne résulte qu'une seule et unique remarque : chaque membre de la famille se reproche de ne pas avoir réagi, lorsqu'il en avait la possibilité.

Nous le savons tous, à travers un reproche fait à un autre, bien souvent, ce reproche peut s'appliquer à notre égard.

C'est donc sur cette base que nous pouvons dire que la famille pourrait être qualifiée de personnage, et même de personnage principal.

Ainsi donc, la famille n'est pas au courant que l'un de ses membres va mourir dans peu de temps.

Cette thèse est d'autant plus vraisemblable que les nombreux silences à travers les dialogues sont en fait le miroir d'auto-reproches que chacun des personnages se font à leur sujet.

La famille n'est pas consciente ni de son avenir, ni de son présent.

Alors dans cette configuration précise, la pièce est d'autant plus tragique car la famille ne peut en rien améliorer la situation dans laquelle elle se trouve. Mais revenons quelques années en arrière, car, que serait le théâtre d'aujourd'hui comme la pièce précédente sans une autre révolution littéraire, cette fois.

En effet, c'est peu de temps après la 2nd guerre mondiale qu'est apparue une autre façon de penser.

À partir de cette guerre où les atrocités ont atteint des sommets, les intellectuels ont essayer de penser d'une nouvelle façon : non plus avec bon sens mais plutôt avec non -sens : et c'est alors que l'absurde est entré dans le théâtre avec comme objectif de déshumaniser l'Homme.

C'est ainsi que le théâtre de l'absurde inventât de nouveaux codes en mettant des « non -personnages » dans des « non -pièces ».

Les héros ne sont alors plus que de faibles pantins. Effectivement, dans En Attendant Godot de S.

BECKETT les personnages Vladimir et Estragon sont là.

Ils attendent Godot, ne savent pas qui il est, ni à quoi il ressemble, ni encore quand il viendra, ils savent juste qu'il doivent encore attendre Godot.

Encore plus étrange ils ne se souviennent jamais de rien, ils n'ont plus d'identité : plus de passé et leur seul avenir est d'attendre Godot.

Comme les protagonistes ne savent plus ce qu'ils ont fait la veille leur conscience en est altérée : c'est à dire que sans souvenir, ils ne peuvent pas se rendre compte qu'ils sont dans une boucle infernale. Même S.

BECKETT dit : « Je ne sais pas qui est Godot.

Je ne sais même pas, surtout pas si il existe. Et je ne sais pas s'ils y croient ou non, les deux (Vladimir et Estragon) qui l'attendent.

» lorsqu'il parle de sa pièce. Au final, nous nous retrouvons avec un clivage chronologique entre avant et après la 2nde guerre mondiale. Avant, la conscience du héros était primordiale, même si son enjeux diminua au fil du temps.

Le héros était. »

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