Commentaire composé: Acte II, 5 ; v. 479-502. L'école des femmes de Molière
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
«
Insensiblement, Agnès passe du récit au présent de l'action.
Les présents se prolongent de participes présents («rencontrant », « repartant », « ne voulant ») qui actualisent encore davantage la scène.Agnès incarne en quelque sorte le conte de La Belle au bois dormant car Horace vient la réveiller d'un long sommeil.
b) L'innocenceAgnès n'identifie pas ce qu'elle vit car elle ignore tout de l'amour.
Le spectateur (et Arnolphe) peut entendre sonplaisir au rythme de la phrase, et le voir à l'élan traduit par sa mimique.
Mais sa perception ne va pas au-delà duprésent qu'elle décompose et ne dépasse pas un simple jeu de miroir.
La conséquence qu'Agnès tire de cetterencontre se borne à un échange poli, à une démarche de convenance (les quatre derniers vers et le tourconsécutif « tant que...
»).
Le plaisir n'entame pas son ingénuité.
3.
L'esthétique de cette tirade : théâtre et romanesque Cette tirade tient à la fois de l'un et de l'autre.
a) Le théâtreAgnès mime son rôle et celui d'Horace.
Plus loin, elle jouera le personnage de la vieille entremetteuse.
Molière aimedémultiplier les rôles à partir d'un seul personnage.
C'est le cas d'Horace, qui mime Agnès (Acte III, 4) et d'Arnolphe(Acte IV, 6).Sosie, dans Amphitryon (I,1), joue celui qu'il est, celui qu'il va être, son prochain interlocuteur.
Sganarelle, dansDom Juan (III, 1), joue le rôle d'un médecin, etc.Cette tirade est un moment de pur théâtre propre à faire travailler les jeunes comédiennes et à révéler leur talent.
b) La technique du récit« Mais enfin contez-moi cette histoire », demande Arnolphe à Agnès.
Le récit permet de faire glisser le théâtre versle romanesque.
Le passé de l'apparition d'Horace cède la place au présent mimé qui se conclut par uneconditionnelle : « si sur ce point la nuit ne fût venue ».
Il ouvre momentanément la porte au rêve et laisse supposerqu'un longue durée a noué le lien d'Agnès et d'Horace.
Le ravissement de la rencontre se dénouera dans le rapt finalqui est sa conclusion logique.
Conclusion
Cette tirade procure un intense plaisir que le spectateur partage avec Agnès.
Elle est en deçà d'un aveu dans lamesure où celle-ci ignore tout sentiment de faute et qu'elle ne sait pas encore qu'elle aime Horace.En mimant son plaisir, elle le communique au spectateur dans un spectacle associé au rêve.
Elle témoigne du donque détient Molière de démultiplier les personnages et, dans L'École des femmes, d'échanger alternativement lesrôles d'homme et de femme en faisant jouer à chacun d'entre eux la partition de l'autre..
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