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Commentaire composé du chapitre LXI - Aurélien - de Aragon

Publié le 15/10/2011

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   Né en 1897 à Paris, Aragon vécu dès son enfance un roman familial compliqué : son père refusa de le reconnaître et sa mère se fit passer pour sa sœur. Malgré lui, il fit des études de médecine et fut médecin pendant la guerre 14-18. Il fréquenta les artistes de l’avant-garde et adhéra au parti communiste. Son amour déçu avec Denise Kahn lui inspira Aurélien en 1944. Dans cette longue rêverie sentimentale, Aragon décrivit le sentiment de l’absolu. Au chapitre LXI, on aperçoit Bérénice, seule, à la campagne, tourmentée. Quelle est l’objet de sa tourmente ? Que recherche-t-elle ? On ressent dès les premières lignes de ce passage que Bérénice est une femme tourmentée, perdue dans ses pensées qui tente de s’apaiser loin de Paris. Elle se promène, contemple la nature et on remarque rapidement qu’elle semble étrangement attirée par la Seine. « La Seine n’avait pas de distraction, elle « ; Bérénice voue un culte au fleuve notamment en la personnifiant, nous verrons que celle-ci représente son idéal de l’amour. Cet idéal pour Bérénice est caractérisé par l’impossibilité du couple, son besoin de solitude, la recherche de l’absolu.

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« La Seine lui rappelle donc à Bérénice qu'elle s'éloigne dans sa quête de l'absolu, voyons quelles en sont lescaractéristiques. Nous verrons à travers cette dernière partie, que Bérénice est essentiellement à la recherche de liberté, de solitudeet d'indépendance.

Elle a quitté (temporairement) son mari pour vivre avec Paul et elle a refusé l'amour d'Aurélien.Ce qu'elle recherche, c'est sa liberté, son indépendance.

P504 Bérénice y trouvait le goût de la solitude, elle aimequand elle est seule le matin pour se promener : Elle aimait le matin le laisser, Paul, et profiter de cette paresse, oude cette rêverie qui lui faisait des vacances, pour se promener seule dans les champs maintenant que c'étaitpossible ».

Elle est heureuse maintenant car elle peut faire ce qu'elle veut, elle est libre, au calme, loin des tumultesde la vie parisienne.

Il y a également le thème de l'impossibilité du couple qui revient régulièrement à travers cepassage.

Elle a un besoin permanent de solitude Elle l'aimait bien, Paul sans doute.

Mais on ne peut pas toujoursêtre ensemble.

Quelques lignes plus loin elle se félicité d'avoir maintenu son indépendance lors de leuremménagement au Moulin.

Bérénice, contrairement à Paul voulait absolument une chambre séparée.

Cependant,cette liberté a des limites, elle écrit régulièrement à Lucien, son mari pour que celui-ci ne vienne pas perturber satranquillité avec une batterie de questions qu'une mère pose à son fils : un mari de ce genre, c'est pire qu'une mère.Rien que de penser à son mari, la trouble : il y a des êtres qui vous tyrannisent rien que d'exister.

On met descentaines de kilomètres, rien n'y fait.

Et à la toute fin du chapitre, elle se dispute presque d'avoir raté l'heure dupetit déjeuner avec Paul… Dans ce passage nous découvrons que Bérénice entretient des rapports particuliers avecles hommes, elle ne sait pas ce qu'elle veut ni qui elle aime.

Le chapitre termine de la manière suivant : Paul luidemande si elle l'aime : Tu m'aimes, dis ? Elle secoua la tête : Je ne sais pas mentir…Cependant elle ne pense qu'àlui, durant tout le chapitre, il y a successivement trois paragraphes commençant par il y avait Paul, ce qu'ellecroyait être une volerie cependant sa relation avec Paul dure, et elle ne voit pas le temps passé, ne serait-elle pasamoureuse alors ? Dans le troisième paragraphe de la page 504, la jeune provinciale répète à deux reprises elle aimait pour décrire lesactivités de Paul : Elle aimait le matin quand il traînait à sa toilette.

Est-ce un amour absolu ? Probablement pas,bien qu'ils couchent ensemble, Bérénice entretient plutôt un rapport mère/fils.

On retrouve à plusieurs reprises lechamp lexical de l'enfant : p504 ce jeune garçon, p505 Quel gosse ! p506 le cher petit.

Elle s'occupe de lui commeun enfant.

Elle met l'accent sur les activités de son jeune amant : p505 Paul voudrait aller se baigner dans la Seine.,il chante, joue du piano, il regarde son maillot de bain comme un enfant.

De plus, elle s'inquiète pour elle à plusieursreprises ; p505 Elle est un peu inquiète pour lui.

Et elle s'en veut de ne pas avoir été déjeuner avec Paul, ellel'imagine qu'il va encore faire la tête, c'est-à-dire un comportement puéril…Par contre, c'est l'inverse quand elleparle de son mari.

Lucien se comporte comme le parent et Bérénice est l'enfant : un mari comme ça c'est pirequ'une mère.

Elle l'imagine lui poser plein de questions pour se rassurer ; es-tu SURE que tu l'aimes ? T'aimes-t-ilVRAIMENT ? Est-il CAPABLE de faire le bonheur d'une femme ? On a l'impression ici, que Lucien est un mari un peutrop envahissant, ce qui la dégoute, elle utilise d'ailleurs l'adjectif démonstratif cette, cette sensualité.

Aurélien estquant à lui brièvement évoqué, elle le compare à Paul quand elle imagine ce dernier nager.

Aurélien est meilleur quele jeune poète.

Si la Seine représentait l'amour absolu cela signifierait que Bérénice imagine mieux Aurélien l'aimer defaçon absolu.

Paul est bon nageur, paraît-il .Elle l'imagine mal dans l'eau.

Elle est un peu inquiète pour lui.

Si ontraduit, cela pour être : Paul est un bon amant, paraît-il.

Elle l'imagine mal l'aimer/vivre longtemps avec lui.

Il n'estpas prêt, initié.

Elle a raison de s'inquiéter puisque qu'il se suicidera après son départ, alors qu'Aurélien, non.

Onpeut également interpréter le souvenir de Bérénice de la page 503 de la manière suivante ; Le fait qu'elle ne réussitpas à faire de pâté de sable montre à quel point elle n'a pas envie de construire quelque chose de solide, de durablepuisque qu'elle laisse volontairement tombé le sable de son seau : elle se jouait à ellemême le tour de le perdre, lesable, en route, presque, tout par une perversité inexplicable.

Quant aux analogies, elles correspondent à sonarrivée à Paris, et sa rencontre avec Aurélien, elle l'aime mais pourtant comme avec le sable, avec une espèce deperversité elle s'est enfuie. Nous avons donc vu, à travers ce commentaire composé que Bérénice, cherche à se reposer à la campagne, Elle esttourmentée, ne sait pas vraiment ce qu'elle fait au Moulin avec Paul Denis qu'elle materne plutôt qu'elle n'aime.

Et ily a la Seine qui l'obsède, qu'elle admire car elle ne se laisse pas distraire, elle atteint son but, toujours… Bérénice ace besoin d'être seul et d'être indépendante, c'est sûrement ça pour elle l'idée d'un amour absolu, s'éloigner pourmieux se retrouver.

Sûrement ce goût de l'absolu qui lui fait dire à Aurélien il n'y a vraiment plus rien de communentre vous et moi, mon cher Aurélien, plus rien… Après avoir lu entièrement l'œuvre, peut-on vraiment dire queBérénice aimait Aurélien ?. »

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