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commentaire composé les faux monnayeurs première rencontre bernard-edouard à la gare

Publié le 24/03/2012

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Le roman « Les Faux-Monnayeurs « d’André Gide a été écrit avec une grande liberté de style et d’expression pour l’époque (il est paru en 1925). Gide y décrit de nombreuses intrigues secondaires autour d’une action principale, en y mêlant de nombreux personnages ainsi que des points de vue narratifs divers. L’auteur se dissocie justement du roman classique grâce à cette liberté d’écriture et la multitude des angles de vue. Gide réinvente ainsi le roman, il fut d’ailleurs un des précurseurs du Nouveau Roman.

Dans le passage étudié, Bernard se réveille seul et décide finalement de rejoindre son ami Olivier à la gare, celui-ci étant allé retrouver Édouard, son oncle. Bernard essaie de trouver un prétexte pour aborder ce dernier. Indépendant, il est désormais plus difficile pour lui de prendre des décisions, il est face à lui-même. Le thème de la liberté est majeur et récurrent dans ce passage, c’est pour cette raison que nous allons étudier l’importance et l’intérêt de celui-ci.  Pour commencer nous nous focaliserons justement sur la thématique de liberté, en se demandant si celle-ci est peut-être trop présente. Puis nous observerons le rôle du narrateur, et enfin nous terminerons cette étude par une analyse de la relation entre Bernard et Olivier.

« Comme expliqué précédemment, la narrateur a une fonction particulière dans le roman de Gide.

Ainsi, désormais nousanalyserons son rôle dans ce passage. En effet, dans cet extrait, on sent une certaine authenticité dans la manière de raconter les faits.

Le narrateurraconte avec véracité comment Bernard se sent, il est dans sa tête.

Comme ce personnage, le narrateur a même dumal à percevoir ce que Bernard ressent.

Il ne pense pas que c’est de la tristesse mais ne peut définir cettesensation (« Il se sentait abominablement seul (…) je ne sais quoi de saumâtre qu’il se refusait à appeler de latristesse, mais qui remplissait de larmes ses yeux.

»).

Le narrateur est lui-même perdu, de la même façon que notrehéros et le lecteur.

Cela rend justement Bernard crédible.

Comme expliqué dans le texte, on croirait qu’il s’agit d’unmonologue du personnage (« (…) puis, reprenant son monologue »).

Le narrateur peut laisser croire que c’est unmonologue. Ce qui s’impose d’abord à Gide lorsqu’il décrit son personnage, ici Bernard, à l’aide du narrateur, ce n’est pas unvisage, c’est un discours qui exprime un état d’âme.

Gide dit même que « le mauvais romancier construit sespersonnages, il les dirige et les fait parler.

Le vrai romancier les écoute et les regarde agir ; il les entend parler dèsavant que de les connaître, et c’est d’après ce qu’il leur entend dire qu’il comprend peu à peu qui ils sont.

».

Ainsil’auteur compose bien son personnage à partir de ses paroles.

De l’apparence physique de Bernard, nous ne savonsabsolument rien.

Il est réduit à sa voix, seule expression de ses pensées.

Le narrateur est en même temps dans satête et a également un avis extérieur sur le protagoniste (comme lorsqu’il le prévient qu’il doit être prudent avec lebulletin de consigne).

Le portrait de Bernard n’est non pas un portrait objectif et précis, mais un portrait pétrid’impressions et du regard de Bernard sur lui-même. Garant habituellement de la véracité des faits qu’il rapporte et de la crédibilité des personnages, le narrateur semanifeste surtout pour indiquer le regard qu’il jette sur eux.

Cependant, la voix du personnage et le narrateur« s’enchevêtrent », on ne sait jamais parfaitement si c’est Bernard qui se pose des questions, ou si c’est lenarrateur qui essaie de conseiller Bernard.

D’un côté, nous assistons à un « dialogue intérieur », en direct dans lespensées de Bernard où Gide cherche à traduire un être qui se cherche, qui n’est pas certain de ses sentiments etdonc, qui se pose des questions (« Bernard, Bernard, quelle pensée t’effleure ? »).

Mais d’un autre côté, le narrateursemble parfois intervenir comme un personnage distinct, à la première personne (« (…) de je ne sais quoi desaumâtre (…) »).

C’est la volonté du narrateur de mêler sa voix à celle d’un personnage qui l’incite à parler demanière orale.

Certains contextes inclinent, voire parfois obligent, à considérer tels passages comme des discoursindirects libres.

Toutefois, il apparaît clairement, que la voix narrative présente une incontestable oralité quidémontre, d’une part, la subjectivité du narrateur, lequel se présente ainsi comme une voix humaine et, d’autre part,la visée rhétorique, recherchant à convaincre le lecteur. Enfin, nous analyserons la relation d’Olivier et de Bernard, tout d’abord en commentant et expliquant leurssentiments incertains, puis en nous focalisant sur la critique que fait Gide à travers ce passage. Les sentiments entre Olivier et Bernard sont ambigus.

Les chapitres précédents nous informent que Bernard dortchez Olivier avec ce dernier, or il le quitte pour aller dormir sur un banc.

Le matin il a un sentiment indescriptiblepour avoir en quelque sorte abandonné son ami.

Il se décide enfin d’aller le retrouver à la gare mais continue de sequestionner (« Olivier pouvait en avoir été peiné.

N’était-il pas l’être que Bernard préférait sur terre ? »).

Celamontre que Bernard veut essayer de se dissuader qu’Olivier l’apprécie réellement.

Lorsqu’il voit Olivier accompagnéd’Edouard, notre protagoniste ressent de la jalousie : « quand il le vit au bras d’Édouard, un sentiment bizarre tout àla fois lui fit suivre le couple, et le retint de se montrer.

» Pour la première fois dans le roman, il voit Olivier avec unautre homme et cela ne l’enchante guère.

Il se sent alors de trop et veut laisser les deux hommes dans leur intimité,sans les déranger.

Nous pouvons ainsi nous demander ce que ressent réellement Bernard pour Olivier.

Serait-ce uneamitié qu’il ne veut pas perdre, car comme expliqué, Olivier est l’unique grand ami de Bernard ? Ou serait-ce alorssimplement de l’amour? Cependant, Bernard semble s’intéresser à Edouard également : « Edouard lui paraissaitcharmant ».Il attire tellement son intention qu’il est prêt à tout pour l’aborder, même à passer par une sorted’effraction.

Il y a toujours une ambiguïté à propos des sentiments des personnages.

Ceux-ci semblent souventconfus et cela nous irrite, comme le voulait Gide, qui avait pour but de contrarier le lecteur. Gide précise également à travers les pensées de Bernard qu’un « adipeux normal n’aurait rien de plus pressé que delui rendre ce papier », or ce n’est pas ce qu’il fera, au contraire, il ira même voler la valise de l’oncle.

Il ne seconsidère donc pas comme « normal », mais alors comme différent.

Cela peut justement souligner sa dissemblancedes autres, sa probable homosexualité, qui est caractérisée comme hors conventionnelle.

Ainsi Gide critique la. »

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