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Commentaire composé Monsieur Ouine - Bernanos

Publié le 03/03/2012

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bernanos

 

 Même si l’influence de la religion déclinait depuis la fin du XIXème, on notera l’existence d’un fort courant chrétien au tournant du siècle avec des écrivains comme Claudel, Anna de Noailles, Jammes, et surtout Bernanos (1888-1948). Ce dernier tard venu à la littérature fit une carrière très brève mais éclatante dès la parution de sous le soleil de Satan (1926). Son œuvre entière répondait à un ardent désir d’absolu religieux qui lui faisait débusquer la toute puissance du Malin derrière le masque des apparences. L’œuvre précise dont est tiré le texte s’intitule Monsieur Ouine, roman souvent interrompu dont une certaine critique dit qu’il fut son summum. Faux roman policier ( mort d’un vacher) , vrai roman spirituel où un village damné : Fenouille semble sous l’emprise du diable incarné par un gentil professeur à la retraite : Monsieur Ouine. De cette demande eschatologique (recherche du salut) tragique, nul ne sortira vivant, les hommes étant trop faibles ce qui nous donne une juste idée du pessimisme de Bernanos. Mais la route ici présente est le meilleur symbole de cette quête de sens éternelle chez l’homme. Cette route « source d’espérance « pourrait arracher l’homme de « l’accablante fertilité de la terre « pour le mener à Dieu. C qui va donc particulièrement retenir notre attention, c’est le passage du sens littéral au sens symbolique. La dynamique va donc bien de la terre vers le ciel comme le montrera notre étude. Mais, de fait, c’est bien plus l’homme que la chose ( la route) qui importe à Bernanos d’où l’exaltation (enthousiasme, éloge, célébration ) qui conduit dans un premier temps vers l’évasion, le voyage, puis vers une dimension symbolique eschatologique où l’homme serait enfin sauvé au paradis.

 

 

bernanos

« passage une perspective eschatologique que nous étudierons ci-dessous ( I, 3 ).

Bien sûr, l’enthousiasme et l’élogene sont que des moyens, le but de toutes les religions, c’est de célébrer l’union de la terre et du ciel mais dans uneperspective chrétienne, suite au péché originel, cette union doit d’abord passer par celle du travail de l’homme.

C’estbien la raison pour laquelle le début du texte insiste sur cette dimension « l’homme qui l’a faite des ses mains (1),pouce à pouce (2)».

A partir de ce point de départ : le travail, la dimension métaphysique inhérente à l’inquiétudehumaine peut apparaître .

Ceci est perceptible à travers l’utilisation d’un vocabulaire religieux.

Si certains termestels comme « déroulement sans fin (3)», « miracle(4) », « arche sublime(4) » ont des connotations religieusesévidentes, le plus intéressant reste les deux verbes croire et oublier dans les expressions suivantes : « il ne lareconnaît plus (2) , croit en elle (2) » et « il oublie que (5) » quand on se rappelle que la religion demande de s’oublieret croire en Dieu. En premier lieu, nous aborderons le thème du voyage qui est souvent repris dans ce texte.

Nous noterons que laroute évoquée par l’auteur est synonyme d’évasion.

Nous relèverons, dans un premier temps, le champ lexical duvoyage étant donné que les termes « déroulement (3)» , « piste(5) » , « sol(6) » ou encore « d’itinéraire(5) » sontemployés.

Nous pouvons constater que dans le domaine de l ’évasion plusieurs mots ont une connotation serapportant à l‘espoir tel: la « promesse(1) » et le « déroulement sans fin (3)».

En ce qui concerne « La brèche (3) »,synonyme de délivrance pouvant mener vers un idéal, des annotations comme l’ « azur(4) » de « l’arche sublime (4) »sont utilisées.

Cependant, une vision trop évidente peut supposer que le voyage n’est en aucun cas un acte anodinvoire de comportement désinvolte.

Non seulement, une volonté inébranlable est nécessaire d’où la pertinence émisepar l’auteur qui confirme la présence de cette détermination: « Il l’a faite(1) avec «ses mains, pouce à pouce,jusqu’au cœur(1) », « s’est donné à lui-même ce jouet magnifique (4)» par l’intermédiaire de ses « proprescalculs(5).

Mais encore, nous retiendrons que voyager implique en plus un objectif assez précis que le romancierdésigne logiquement grâce au processus classique allant de la glaise à l’azur.

De plus le fait de voyager est parcomparaison vouloir aboutir à un monde plus évolué et affranchi de nos contraintes.

C’est pourquoi , l’auteurs’obstine à inclure le mot « chance (3)» .

D ’autre part cela signifie une autre opportunité de « fouler » un nouvelhorizon fondé sur la postérité et le lyrisme démontrés par l’évocation poétique de « l’ambre (5)» Cette route est tout d’abord une indéniable figure du parcours acharné qui entraîne l’homme de la désolation, del’enlisement, de « l’accablante (6)» et « hideuse fertilité (6) » jusqu’à la terre enivrée d’espérance.

Nous sommes enprésence d’une évolution en crescendo.

Premièrement, l’influence de l’engluement dont l’engagement est exprimésoit de manière explicite ou implicite.

Explicitement, à travers le vocabulaire de sous-estime de la Terre: «accablante, hideuse, nu et stérile » (6).

Implicitement, ce qui est défini par concession à l’aide des adjectifsjuxtaposés au terme chance: « grande, suprême, unique ».

Deuxièmement, cette route est symbolisée par laconviction d’une existence dans l’au-delà.

Il est évident que par le biais de cette route « le plus abandonné reprendpatience et courage ».

Nous mentionnons à nouveau le lexique de la religion : croire, s’oublier, miracle, espérance,promesse, magique, chance, suprême, évasion, vertigineuse, arche, immense, sans fin, unique, fabuleux, alliance.Dans l’optique de l’étude de deux verbes majeurs : croire et s’oublier , il est primordial de mettre en avant le verbe «rêver » au sens du XVIIIème vu qu’il présente dans ce cas une signification philosophique.

Georges Bernanosdéclare le combat de « l’homme coincé » entre ses divergences d’opinions et toutefois envieux d’améliorer sondestin.

D’ailleurs le désir est visible grâce à la similitude guerrière: « bombé comme une armure » .

Le verbe «bomber » mêle l’enthousiasme mais aussi le trait d’esprit d’une armure bombée du XVème siècle.

Le renvoimétaphorique à cette faille de la Terre qui est un itinéraire et qui préserve le fer de cette armure bombée, confirmecette théorie.

Enfin, concernant l’espoir, il est certain que cette route advient le trajet de l’existence dans le butd’atteindre une plausible vie infinie. Bernanos est que la grâce est un phénomène rare.

En conséquence, c’est à l’homme de faire les premiers pas à lasueur de son front d’où la succession de participes passés : « faite, fouillée, polie, caressée » pour qu’enfin ait lieul’acte fondateur : la croyance.

Cette dernière conduit donc en toute logique à une certaine évasion qui loin d’êtretriviale se révèle essentielle, symbolique et vitale pour l’ âme.

Le mot ultime vers lequel tend tout le texte est biencelui chrétien entre tous : l’espérance.

Ce qui m’a le plus touché, ce n’est pas tant la qualité du style que je trouve,comme on le verra, assez pompeux voire outrancier que la sincérité touchante et émouvante d’un croyant, sans doutepécheur, qui espère que sa vie ait un sens au-delà des contingences matérielles.

Et, si Jésus disait à ses apôtres nepas aimer les tièdes, gageons que le narrateur et l’auteur ont déjà rejoint le paradis des âmes bien nées.

Quant au. »

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