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Commentaire composé sur la Fable « Le philosophe Scythe » De Jean de La Fontaine

Publié le 21/12/2012

Extrait du document

fable

Par conséquent, La Fontaine veut par cet apologue donner son avis sur les courants philosophique de

son époque en montrant que les Stoïciens sont dans un excès d’abstraction et qu’il est préférable d’être

vivant, c'est-à-dire un épicurien sachant trouver un juste milieu entre le renoncement de l’inutile et la

valorisation de ce qui est essentiel tout en faisant attention à ne pas devenir un « viveur « en étant ainsi

dans l’excès (rapprochement avec les libertins dits de moeurs) . La Fontaine critique ici les courants

dévots ou oratoires ayant cours au XVIIe siècle et essaie d’y opposer une sagesse simple, sans excès.

On remarque qu’il a établit un rapport métonymique entre ses personnages et leur région d’origine (les

caractéristiques de la région s’appliquent aux personnes.). On peut penser que les derniers vers portent

contre la direction spirituelle de l'Abbé de Rancé, qui avait exclu Mme de La Sablière du commerce du

monde et l'avait fait se retrancher aux Incurables, en 1680, à la suite de la trahison de son amant La

fable

« rimes croisés (vers 3, 5 ; 4, 6 : Voyagea chez les Grecs, et vit en certains lieux/ Un sage assez semblable au vieillard de Virgile,/ Homme égalant les rois, homme approchant des dieux,/ Et, comme ces derniers, satisfait et tranquille.) et des rimes embrassées (vers 25, 18 ; 26 ,27 :Il ôte de chez lui les branches les plus belles,/ Il tronque son verger contre toute raison,/ Sans observer temps ni saison,/ Lunes ni vieilles ni nouvelles.) et sert une fois sur deux des rimes féminines puis des rimes masculine (Scythie (vers 1)/ vie (vers 2) ; lieux (vers 3)/dieux (vers 4) ; Virgile (vers 3)/tranquille (vers 6);…).

Ses vers sont principalement des Alexandrins, mais aussi parfois des heptasyllabes (vers 10 : « Corrigeant partout la nature »).

Ce texte contient des personnages, les actions sont successives dans le temps et le point de vue est narratif.

On a de nombreux verbes d’action qui sont au présent, à l’imparfait et certains sont au passé simple ; il s’agit donc d’un discours narratif.

Le genre de ce texte est didactique, en effet son but est d’instruire.

La Fontaine énonce une ligne de conduite dans ce récit par le biais du sage, celle d’ôter ce qui est superflu dans le but de faire fructifier l’essentiel.

Lorsque le philosophe critique la conduite du sage, il utilise le champ lexical de la destruction (ruine, mutiler, pauvres habitants, instrument de dommage, noir rivage (qui est d’ailleurs la périphrase de l’Enfer, c’est une comparaison avec les bords de Styx)), le sage lui répond de façon tranquille et dans un souci d’esthétique qu’enlever l’inutile (déjà exprimé par l’auteur au vers 9) permet de développer ce qui est indispensable ; c’est une explication où le verbe profite à une connotation positive, l’ordre des répliques du dialogue donne à cette dernière une supériorité par rapport aux autres.

Mais ce message est mal interprété par le philosophe qui se prive de tout. La morale de ce texte commence à partir du vers 29 (Ce Scythe…) et finit à la fin du poème au vers 36. Nous verrons dans un premier temps le sens de cette morale et dans un deuxième la vision de Jean de La Fontaine.

L’auteur prend position dans ce texte contre le stoïcisme.

Selon ses observations, il est absurde de se priver de tout, certes dans le but de devenir un homme sage mais en devenant égoïste (en effet, lorsqu’on s’occupe des autres on ne s’occupe plus de soi).

Selon lui en reniant les joies et les plaisirs on ne devient pas heureux et on ne devient pas sage non plus.

Il pense que l’attitude des Stoïciens est absurde, en effet ils enlèvent de leur âme ce qui fait les joies de la vie et en retirant cela avec les joies, les envies…ainsi il faut suivre la pensée épicurienne qui consiste à profiter de l’instant présent et d’atteindre un bonheur et une sagesse dans le but d’arriver à l’ataraxie (tranquillité de l’âme résultant de la modération et de l’harmonie de l’existence), sinon on meurt prématurément à cause de ces manques. La Fontaine exprime deux conceptions de la vie et du bonheur.

Le lecteur peut choisir celle qu’il préfère, mais le fabuliste guide son lecteur vers le choix de la morale épicurienne.

Une morale souriante et humaine est préférable à l’intransigeance des stoïciens.

En ce sens La Fontaine rejoint Molière dans ce choix d’un art de vivre plaisant, fondé sur le désir. Cette partie du texte propose un ordre satisfaisant pour la vie sociale, selon La Fontaine.

Il n’énonce pas de règles de conduite relatives au bien et au mal, mais il soumet plutôt une doctrine, que l’humanité doit s'imposer autant à la conscience individuelle qu'à la conscience collective.

Au XVIIème siècle, la morale n'était pas normative, elle était, conformément à l'étymologie, la "science des mœurs" ; ce que fait La Fontaine en décrivant sous forme d’allégorie la contradiction entre les deux courants philosophiques majeures de cette époque : le stoïcisme et l’épicurisme.

La Fontaine veut passer un message et pour cela il prend position ouvertement par un plaidoyer au vers 34 : « Contre de telles gens, quant à moi je réclame.

».

Elle est invraisemblable chez un moraliste qui cherche la prudence.

Cette prise de parole est formulée au présent en opposition aux passés simples du récit qui précède (« languit », « vit »,...).

Etant lui -même inspiré par le courant épicurien il proclame que les stoïciens sont dans l’erreur.. »

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