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Commentaire composée d'un extrait de "La Peste" d'Albert Camus (chap 8 partie 2) : la conception de l'héroisme

Publié le 20/04/2011

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Paru en 1947, la Peste d'Albert Camus a connu immédiatement un grand succès. L'extrait étudié présente la conception de l'héroïsme d'un personnage de la Peste : Grand. Comment est présentée la conception du héros et de l'héroïsme dans cet extrait ?

Plan :

I - une conception non-conventionnelle II - l'héroisme occupe une place particulière dans la chronique III - l'influence de la situation

{Tout d'abord, la conception du héros de Rieux n'est pas conventionnelle.}[ La personnalité de Grand ne lui permet pas, dans un premier temps, d'être un héros épique.] En effet, un héros est toujours placé au centre du récit. Or, Grand est un personnage secondaire de la Peste. A ce propos, Rieux évoque Grand comme un « héros insignifiant et effacé «. Les adjectifs qualificatifs « insignifiant « et « effacé « prouvent bien que Grand n'est pas le personnage principal. Par ailleurs, l'oxymore opposant « héros « à « insignifiant et effacé « souligne un conflit d'idées et exprime ce qui est inconcevable. En effet, un homme est réellement un héros si et seulement si les autres le considèrent comme tel. Grand ne peut donc pas être un héros, à l'image de l'héros épique du moins, s'il est « insignifiant et effacé «. 

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« En effet, Rieux met son opinion en évidence « à l'héroïsme la place secondaire » et l'accentue par le verbe « doit »qui souligne l'obligation du héros à avoir une place secondaire dans la chronique.

Selon le point de vue de Rieux, unechronique doit avoir un héros réaliste pour ne pas contredire l'authenticité de son récit.

Toutefois, la conception duhéros {Dans un troisième temps, la conception du héros imaginée par les docteur Rieux est influencée par la situation.}[Tout d'abord, les protagonistes sous soumis à une situation particulière.] En effet, la ville empestée est la scèned'un spectacle dont le public serait le monde extérieur.

On remarque à cet effet le champ lexical du spectacle : «spectacle », « encouragements », « commentaires », « admiratifs », « épopée », « discours de prix », « voix », «orateur », « histoire ».

Par ailleurs, le monde extérieur n'aide pas concrêtement dans la lutte contre la peste.

Ceciest d'abord dû à la distance qui sépare la cité empestée au monde extérieur.

Le narrateur exagère cette distance aumoyen d'hyperboles : l'appel du monde extérieur traverse « des milliers de km », il traverse même les mers (« l'appeltraversait les mers ») : on a ici une idée d'une distance tellement grande qu'on ne voit pas d'où elle provient ; etenfin, l'adverbe « trop » dans « ils sont trop loin » insiste et exagère sur cet éloignement.

De plus, les appels dumonde extérieur sont très nombreux.

La multiplicité des expressions s'y rapportant le démontre : « encouragements», « commentaires », « ton », « discours», « sollicitude », « langage », « exprimer », « confins », « voix », « direleur solidarité », l'appel », l'éloquence », « orateur ».

La valeur itérative de l'imparfait (« s'abattaient », «impatientait ») prouve aussi cette répétition et cette multiplication.

Enfin, malgré la multiplication des appels dumonde extérieur, celui-ci n'aide pas la cité dans sa lutte.

Force est de constater qu'ils ne comprennent pas lasituation dans laquelle se trouve la cité.

Ils reconnaissent eux-mêmes « la terrible impuissance […] departager vraiment une douleur qu'il ne peut pas voir ».

Les commentaires du public sont qualifiés par les adj.

qual.

«apitoyés » et « admiratifs ».

Or, ces 2 termes constituent un oxymore puisqu'ils suggèrent 2 idées opposées : lapitié s'oppose à l'admiration.

Cette opposition montre que l'orateur ne connait pas la réelle situation.

Malgré lamultiplicité et la sincérité des appels, la ville est qualifiée par l'adjectif « solitaire » : elle est seule, les appels neservent à rien.[En outre, la conception du héros dépend du point de vue.] En particulier, Rieux est fatigué de cette situation.

Lechamp lexical de la lassitude le met en évidence : « impatientait », « trop », « en vain », « en vain », « trop ».L'anaphore de « en vain » et de « trop » accentue cette lassitude et la rend plus pénible.

Aussi, Rieux vit dans unesituation difficile.

Le narrateur le souligne par le champ lexical de la solitude (« solitaire », « silence », « désertée »)mais il le souligne aussi par des compléments circonstanciels de temps qui se rapportent à un moment de solitude,c'est-à-dire la nuit (« soir », « à minuit », « au moment de regagner son lit »).

Les sollicitations du monde extérieurle lassent également.

Il les qualifie de « vilaine façon » de « maladroites » et il considère qu'elles ne servent à rien.Lors des interjections des spectateurs « Oran ! Oran ! » à modalité exclamative dont le but est d'agir, Rieux lesoppose juste après par leur contraire « en vain » qui signifie que l'action est nulle.

Rieux est certes un hommed'action mais ses conditions de travail sont difficiles.

Il est médecin mais les morts sont trop nombreux.

Lescompléments circonstanciels de moyens évoquent tous les moyens par lesquels les secours sont envoyés « par air »et « par route »et à cela s'ajoute un complément circonstanciel de temps « tous les soirs » qui signifie tout letemps.

Cette abondance de secouristes prouve l'abondance des morts.

De plus, l'adverbe « trop » dans ladescription du sommeil « trop court » de Rieux montre qu'il n'a pas beaucoup de repos.

Cet extrait de la Peste offrela vision opposée de deux mondes différents.

Rieux qui est sur la scène a une vision forcément différente à celle dupublic.

Sa conception du héros sera donc le fruit de son point de vue personnel et qui sera donc différente desautres points de vue. CONCLUSION Par conséquent, la conception du héros imaginée par le narrateur est complexe.

Le narrateur considère Grandcomme un héros qui doit être réaliste et qui doit occuper une place secondaire.

Or Grand ne répond pas aux qualitésdes héros et est donc considéré comme un antihéros par le lecteur.

Le fait que la conception de Rieux soitdifférente à la conception conventionnelle aurait pour origine que Rieux est dans une situation très particulière et savision est donc forcément différente à la convention. Sujet désiré en échange : racine : andromaque, acte IV scène 5. »

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