Devoir de Philosophie

Commentaire de texte – Phèdre acte V, scène 7 – Jean Racine

Publié le 05/09/2018

Extrait du document

racine

Nous allons maintenant traiter le second axe, celui de l'aspect judiciaire de la scène. Le premier élément à relever est le champ lexicale qui lui est associé dans la tirade de Thésée des vers 1594 à 1616: « cruel soupçon », « victime », « injuste légitime », « criminel », « accusez », « juste douleur », « injustice », « supplice », « faveurs meurtrières ». Ce champ lexicale montre que la scène est tel le procès de Phèdre, étant donné que Thésée à ordonné la mort de son fils sur la parole de Phèdre: « Je le crois criminel, puisque vous l'accusez. »(v.1600). Durant la première tirade de Thésée, celui-ci accuse Phèdre, parle de son malheur et envisage même de se donner la mort. Le « Hé bien » du vers 1594 marque un dépit ironique de la part de Thésée.
Le « voussoiement » entre Thésée et Phèdreparticipe également à l'idée de procès et mieux encore, marque une distance entre eux alors qu'ils sont mariés. L'allitération en « m » des vers 1596 à 1597: « L'excusant dans mon cœur, m'alarme avec raison! / Mais, Madame, il est mort, prenez votre victime » marque probablement la douleur du roi par rapport à la mort d'Hippolyte.
Du sarcasme apparait dans les paroles de Thésée, notamment au vers 1598 avec le verbe « Jouissez »: Phèdre à réussie ce qu'elle voulait faire. Le sarcasme est encore présent au vers 1600: « [...]puisque vous l'accusez. » Remarquons qu'au vers 1605, Thésée veut quitter sa femme, car elle est la meurtrière indirecte d'Hippolyte mais il veut aussi quitter « ce rivage » qui lui rappelle son fils et le monstre de la mer. L'hyperbole du vers 1608 est encore plus forte que les paroles du vers 1605 puisqu'ici il n'est plus question de quitter ces lieux mais de se donner une punition qui est la mort. L'expression « Moins connu des mortels je me cacherais mieux. »(v.1611) rapporte aussi à la mort. La rupture du silence de Phèdre s'associe à une gradation inverse. Ce silence est provoqué par l'amour incestueux de cette dernière. La première foisqu'elle avoue son amour pour Hippolyte est à sa confidente Œnone, puis elle le dit à Hippolyte et pour finir au roi, Thésée, son mari. Elle avoue rompre le silence pour la première fois dans cette scène dernière au vers 1617. Cette courte réplique de la part de Phèdre marque une défense contre l'accusation de Thésée et notamment par rapport au vers 1600. Pour terminer, la question rhétorique « Cruelle, pensez-vous être assez excusé... » de Thésée montre que rien ne comblera la mort de son fils, ni même la mort de sa meurtrière. Les notions associées de mort, silence, douleur ne font donc que servir la thématique de la justice. S'agit-il finalement pour Thésée d'accuser Phèdre pour le crime qu'elle a commis contre son fils ou Thésée s'accuse-t-il lui-même d'avoir laissé son fils mourir?

En conclusion, comme beaucoup de scènes finales, nous apprenons tout et la situation se dénoue grâce aux personnages même qui ont rendu le contexte si tragique. Cependant, comme souvent aussi dans les scènes finales de tragédie, la règle antique de la catharsis n'est possible que par la mort de la « coupable » – ici Phèdre. En fin de compte la morale juge et triomphe toujours.

racine

« réussie ce qu'elle voulait faire.

Le sarcasme est encore présent au vers 1600: « [...]puisque vous l'accusez.

» Remarquons qu'au vers 1605, Thésée veut quitter sa femme, car elle est la meurtrière indirecte d'Hippolyte mais il veut aussi quitter « ce rivage » qui lui rappelle son fils et le monstre de la mer.

L'hyperbole du vers 1608 est encore plus forte que les paroles du vers 1605 puisqu'ici il n'est plus question de quitter ces lieux mais de se donner une punition qui est la mort.

L'expression « Moins connu des mortels je me cacherais mieux.

»(v.1611) rapporte aussi à la mort.

La rupture du silence de Phèdre s'associe à une gradation inverse.

Ce silence est provoqué par l'amour incestueux de cette dernière.

La première fois qu'elle avoue son amour pour Hippolyte est à sa confidente Œnone, puis elle le dit à Hippolyte et pour finir au roi, Thésée, son mari.

Elle avoue rompre le silence pour la première fois dans cette scène dernière au vers 1617. Cette courte réplique de la part de Phèdre marque une défense contre l'accusation de Thésée et notamment par rapport au vers 1600.

Pour terminer, la question rhétorique « Cruelle, pensez-vous être assez excusé...

» de Thésée montre que rien ne comblera la mort de son fils, ni même la mort de sa meurtrière.

Les notions associées de mort, silence, douleur ne font donc que servir la thématique de la justice.

S'agit -il finalement pour Thésée d'accuser Phèdre pour le crime qu'elle a commis contre son fils ou Thésée s'accuse-t -il lui -même d'avoir laissé son fils mourir? En conclusion, comme beaucoup de scènes finales, nous apprenons tout et la situation se dénoue grâce aux personnages même qui ont rendu le contexte si tragique.

Cependant, comme souvent aussi dans les scènes finales de tragédie, la règle antique de la catharsis n'est possible que par la mort de la « coupable » – ici Phèdre. En fin de compte la morale juge et triomphe toujours.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles