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Commentaire du discours du vieillard supplément au voyage de bougainville diderot

Publié le 03/02/2013

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Diderot, Supplément au Voyage de Bougainville, 1772. Commentaire littéraire du discours du vieillard. Vocabulaire : Une harangue est un discours solennel prononcé devant une assemblée. Une diatribe est une critique amère, violente, le plus souvent sur un ton injurieux ? une apologie, un éloge. Un réquisitoire est un discours qui accuse quelqu'un en énumérant ses fautes, ses torts. ? une plaidoirie (discours pour défendre quelqu'un), un plaidoyer (discours pour défendre une personne, une cause), un dithyrambe (un éloge enthousiaste parfois jusqu'à l'emphase). Supplément au Voyage de Bougainville  Au XVIII° siècle, les philosophes des Lumières apportent un nouveau regard, un regard éclairé sur le monde et certains d'entre eux n'hésitent pas à dresser une critique de la civilisation européenne. Cette critique se retrouve notamment dans l'?uvre de Denis Diderot Supplément au voyage de Bougainville. Dans cette ?uvre inclassable qui s'apparente à un dialogue philosophique, deux personnages cultivés, A et B, parcourent ensemble le Supplément de l'?uvre de Bougainville, Voyage. Cet ouvrage relate la conquête de Tahiti par Bougainville et ses hommes. Les deux personnages découvrent alors le discours d'un vieil homme tahitien adressé à Bougainville le jour du départ. A travers cette tirade du vieillard, Diderot fait le procès du colonialisme ; il blâme le projet de coloniser Tahiti et de vouloir « civiliser « ses habitants. A travers le personnage du vieillard, comment le philosophe s'y prend-il pour faire prendre conscience de la barbarie des Européens ? Après avoir analysé le procès fait à Bougainville et à ses hommes par le vieillard, nous verrons que Di...
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« jalouse des Tahitiennes, ils se sont « égorgés pour elles», et les ont « teintes de leur sang », métaphore indiquant bien que leur violence est contagieuse.

Pour dénoncer la barbarie des Européens, le vieillard établit également une antithèse entre le vol « des méprisables bagatelles dont [leur] bâtiment est rempli »(l.14-15), et leurs réactions complètement disproportionnées : « tu t’es récrié, tu t’es vengé » (l.15).

La colonisation est également dénoncée, par le vieillard, comme un vol, à travers la métaphore : « tu as projeté dans le fond de ton cœur le vol de toute une contrée » (l.15-16) ou encore par l es périphrases: « tu as enfoui dans notre terre le titre de notre futur esclavage »(l.8-9), , « tu veux nous asservir », « ils ont écrit sur cette lame de métal : Ce pays est à nous »(l.10-11), où la possession est mis en avant les nombreuses occurrences du pronom personnel « nous ».

Il les accuse de s’arroger des droits qu’ils n’ont pas, et de commettre des actes illégitimes qu’ils trouveraient impensables de la part des Tahitiens : s’approprier une terre, réduire ses habitants en esclavage.

La phrase conditionnelle « Si un Tahi tien débarquait un jour sur vos côtes, et qu'il gravât sur une de vos pierres ou sur l'écorce d'un de vos arbres : Ce pays appartient aux habitants de Tahiti , qu'en penserais-tu ? » permet en effet de réaliser le caractère illégitime de toute colonisation. Par ailleurs, l’agressivité du ton est perceptible par de nombreux indices, comme l’apostrophe , qui interpelle Bougainville et le désigne d’emblée comme coupable : « Et toi, chef des Brigands », (le pronom « tu » marque le refus d’user d’une formule de respect.) De plus, avec l’emploi de l’impératif : « écarte promptement ton vaisseau», « Va dans ta contrée t’agiter (…) laisse-nous reposer », « ne nous entête… », on sent que le vieillard n’a que mépris pour Bougainville.

L’accumulation de questions rhétoriques et les nombreuses exclamations font également ressentir la colère du Tahitien.

« Tu es venu ; nous sommes-nous jetés sur ta personne ? avons-nous pillé ton vaisseau ? t'avons-nous saisi et exposé aux flèches de nos ennemis ? t'avons-nous associé dans nos champs au travail de nos animaux ? ».

(l.19 à 21) Ce texte dénonce donc avec vivacité l’attitude infâme des colonisateurs et oppose la civilisation européenne à la vie des tahitiens. Dans ce réquisitoire contre le colonialisme, le vieillard donne une vision idéalisée de la vie des Tahitiens : Diderot adhère ici au mythe du bon sauvage, vision utopique destinée à critiquer le soi-disant « Progrès » des pays dits civilisés. La vie des Tahitiens est en effet idéalisée.

Plusieurs termes concourent à cette idéalisation , comme le parallélisme de construction : « nous sommes innocents , nous sommes heureux » (l.2).

Pour renforcer l’impression d’une vie harmonieuse, la phrase joue sur. »

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