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Commentaire extrait de Saint-Cendre, Maurice Maindron

Publié le 27/11/2025

Extrait du document

« Commentaire de texte : Maindron, Saint-Cendre (1898) “Du fond de la chaise où il semblait sommeiller, Saint-Cendre examinait Hélène Haïssa et la déshabillait avec cette bonne expérience qui ne le trompait jamais.

Et l’on eût dit que la jeune femme sentait l’autorité de son regard qui la dévêtait : car, à chaque pensée du marquis, touchant une partie de son corps frémissant, elle avait la sensation de voir glisser sa longue et étroite tunique rayée d’un blanc cendal vergetée d’or, ses caleçons de satin jaune étroits aux chevilles où sonnaient des anneaux d’argent lourds comme des entraves, sa chemise en mousseline de Calicut, sa camisole d’arani vermeil.

Un moment, elle frissonna comme si elle se trouvait nue.

Se détournant légèrement elle considéra pardessus son épaule Saint-Cendre dont elle croyait sentir le sou e embrasé sur sa nuque, à cette place où sa chevelure mourait en frisons ténus et soyeux.

Mais il était toujours enfoncé dans sa chaise.

Elle le caressa d’un clin d’yeux furtif où tremblèrent ses paupières lourdes et fardées.” 1.

Une scène de regard : le pouvoir du voyeurisme Le passage met en scène un rapport de domination fondé sur le regard masculin.

Saint-Cendre, apparemment assoupi, exerce néanmoins un contrôle total sur le corps d’Hélène Haïssa : - Le verbe *examiner* annonce un regard méthodique. - L’expression *la déshabillait* marque l’intrusion mentale. Ce dépouillement n’est pas concret mais imaginaire, ce qui renforce le caractère psychologique et sensuel de la scène : il la dénude “avec cette bonne expérience qui ne le trompait jamais”, insistant sur sa maîtrise et sa certitude.

Le regard devient un geste, une force agissante. 2.

L’érotisme fondé sur la suggestion L’auteur développe une écriture résolument sensualiste, mais sans nudité explicite : l’érotisme naît de la réaction d’Hélène. Elle semble percevoir physiquement les pensées du marquis : “*à chaque pensée du marquis … elle avait la sensation de voir glisser sa longue et étroite tunique”. ffl ffl On assiste à un phénomène d’érotisation psychique : - Ce n’est pas le vêtement qui tombe, mais *la sensation du vêtement qui glisse*. - Le frisson n’est que *comme si* elle se trouvait nue. - Le sou e qu’elle croit sentir n’existe pas. Le fantasme se substitue au réel : l’excitation naît de l’imaginaire partagé, non de l’action. 3.

Le rôle des vêtements : richesse, exotisme et sensualité La description détaillée des vêtements a une double fonction : a) Créer.... »

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