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Commentaire : La mort du loup d'Alfred de Vigny

Publié le 08/05/2012

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Alfred de Vigny est mort d'un cancer de l'estomac après des années de souffrance et de silence. Ainsi, cet auteur qui avait rédigé « La mort du Loup « en 1838, un poème romantique paru dans un recueil posthume intitulé Les Destinées, apprend au lecteur à comment mourir. On pourrait alors se demander comment ce poème peut-il être à la fois romantique et philosophique. Nous commencerons alors par étudier les phases romantiques de ce récit, pour ensuite analyser son côté philosophique. Le poème, à travers les mots et les termes qu'il contient, libère une allure de romantisme. En effet, la nature est dominante et est décrite de manière très précise. La première partie du poème regorge de champs lexical du paysage, comme il en existe l'exemple de « le bois «, « la plaine «, « les chênes «, « le vent «, etc... lesquels permettent au lecteur de s'imaginer la scène nocturne avec le plus de détail possible. La majorité de ces mots est précédée par un article défini, les rendant ainsi plus proche de celui qui les lit. En conjuguant une partie de ses verbes à l'imparfait de description, comme il le fait avec « était « ou « effleurait «, le poète réussit à dépeindre facilement ce qu'il voit. Les compléments circonstanciels de lieu qui débutent avec un adverbe de lieu, dont on peut citer l'exemple de « Sur la lune «, « Dans les brandes «, « au milieu des bruyères «, etc...., assurent une clarté dans la position des différents éléments du décor. Les quelques personnifications qui remplissent le poème, tendent à rendre la nature vivante, comme si elle était un personnage à part entière : Les nuages qui « courraient « sur la lune, donnent une impression de rapidité, préméditée par les nuages ; Le bois et la plaine qui ne « poussaient [pas] un soupir « ....

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« louve, puisqu'il fusionne la négation « n' » avec le verbe pouvoir « ai pu ».

L'interjection « Ah ! » dénote la frénésie dupersonnage qui vient de déchiffrer le message de l'animal.

Le pronom relatif « Que » qui entame le deuxième vers de latroisième partie, intensifie la honte du personnage.

Le protagoniste fait donc part de ses sentiments, comme s'il naviguait surla vague des passions.

Enfin, le poème est régenté par un rythme et un registre lyrique.

L'utilisation de la première personne « Nous » dans lapremière partie, ou du pronom « Je » dans la deuxième ou la troisième, met en avant un point de vue interne et subjectif.

Lepoète peut ainsi mieux exprimer son « Moi » ou ses pensées.

Les enjambements que l'on retrouve aux vers 11 : « Seulement», 19 : « Bientôt », 67 : « Afin », rappellent à quel point les écrivains romantiques cherchent à se détacher des règlesclassiques et à obtenir plus de liberté littéraire.

Ces différents contre-rejets créent non seulement un jeu sur le rythme, maisaussi, ils mettent en valeur le vers concerné, car paraissant plus long.

Ce sont les différents connecteurs logiques de tempsqui apportent une nuance de tempo dans le déroulement de l'histoire, ainsi qu'un certain ordre dans l'enchaînement despéripéties, comme nous le montrent les termes « Bientôt », « tout à coup », et « encore, ensuite » dans la première partie, et« Puis, après, » au niveau de la dernière ligne.

Le mot de liaison « tout à coup » signale un événement soudain, tandis que «encore » sert à faire durer un moment bref.

L'imparfait de narration détient le pouvoir de créer une histoire, dans ce simplepoème, car il expose les diverses actions.

On peut en citer l'exemple de « marchions », « allions », « se jouaient », « disait »,etc...

lesquels donnent au lecteur la sensation que ce récit est en évolution et en mouvement.

On peut aussi retrouver lepassé composé et le présent de narration : « Avons préparé », « j'aperçois », etc...

qui correspondent à une action courte.

Lalongueur des phrases reste très variable dans ce poème ; Une phrase peut aussi bien s'étaler sur plusieurs vers, puisqu'onpeut remarquer les vers 4 à 8, comme elle peut se déverser dans un seul vers, comme nous le montre le vers 85.

Cela rendalors ces vers agréables à lire, car le temps de lecture qui sépare un point d'un autre point est diversifié à chaque phrase.

Laponctuation, dont notamment les virgules, a pour rôle de marquer une pause, une pause qui, à la fois, met en valeur le motqui le précède, et qui à la fois dégage une allure musicale.

La gradation « Gémir, pleurer prier » du vers 85, crée un effetd'accélération du rythme.

Grâce au rythme lyrique, la narration devient alors plus mélodieuse, et met en avant le poète et sesressentis.Si le poète exprime la réalité qu'il aperçoit comme le ferait un héros romantique, il ne se contente pas seulement àraconter les péripéties qu'il expérimente.

Il se projette aussi dans une interprétation philosophique de cette réalité.

Il utilisepour cela quelques symboles.En effet, le poème disperse une atmosphère tragique.

On peut avant tout repérer le champ lexical de la « mort » et du « sang» en relevant les termes : « Étranglé », « péri », « quitter la vie », etc...

lesquels donnent une vision « sombre » à l'histoire.

Lamort est substitué par une périphrase à connotation méliorative : « La grande épreuve », ce qui rappelle que tout être vivantl'affrontera un jour.

Cependant, cette « grande épreuve » est précédé par le verbe « subir », qui lui, connaît une connotationpéjorative, à cause de la souffrance et de la nostalgie qui surviennent lors de l'agonie.

Un silence mortuaire domine le débutdu poème jusqu'à sa fin, comme nous le montrent le champ lexical du « silence » et la locution « Rien ne bruissait donc ».C'est « seulement » le « cris » de la « girouette » que l'on peut entendre, car elle est en deuil, comme si elle se préparait pourla mort du loup.

Ce cri peut alors être perçu comme un requiem.

On retrouve également le thème de la fatalité, celui dudestin inévitable : le lecteur sait à l'avance que le loup va mourir, que sa mort imparable aura lieu ; Les hommes quiparticipent à la scène sont des « chasseurs » et l'on sait que les chasseurs ont le rôle d'abattre leurs proies.

Lorsque « tous[les] chemins du loup » étaient « pris », la machine infernale de la mort était en place, et le loup ne pouvait lui échapper.L'utilisation du passé antérieur reflète non seulement le deuil de la louve qui est maintenant devenue une « veuve », maisaussi la brièveté du moment où la vie du loup quitta son corps.

Le tragique de cette scène renforce la morale que contient ladernière strophe, car le mot « mort » a directement un rapport, un lien, avec elle.De plus, le loup qui était au début unevictime, se transforme petit à petit, de vers en vers, en un personnage épique modèle.

Le « Loup » et la « Louve »commencent par une majuscule à partir de la fin de la première partie.

Cela indique que, bien qu'étant des animaux, ilsprennent une place imposante dans le récit.

Les quelques vocabulaires à connotation méliorative, dont il en existe l'exemplede « griffes puissantes », « belle », et « sublimes », se rapportent au loup et lui donnent un aspect laudatif.

La Louve estcomparée à cette animale mythique qui avait allaité les fondateurs de Rome, grâce à l'analogie « comme celle de marbre » ;elle dégage alors un aura sacré.

Le poète finit même par s'adresser directement au loup en utilisant la deuxième personne,en lui annonçant : « je t'ai bien compris » ; cela laisse alors penser que le loup maîtrise le langage et la communication orale.La force du loup est démontré par la puissance de sa mâchoire qui est qualifiée avec le complément du nom « de fer ».

Leloup est désigné comme un animal bien plus noble et bien plus supérieur que le chien ; Il réussit à égorger facilement lechien « le plus hardi », le superlatif relatif « le plus » montrant que celui-ci était quand même le meilleur des lévriers.D'ailleurs, le chien est comparé à un « animal servile », tandis que le loup est dénommé par le périphrase « sauvage voyageur».

Le courage du loup est mis en avant par la locution « malgré les coups de feu qui traversaient sa chair », indiquant qu'il nes'est pas enfui devant la mort en relâchant le cou du chien.

Les compléments de manière qui attachent plus de précisions à lamort du loup, dont on peut citer « sans jeter un cri », « en léchant le sang répandu sur sa bouche », et « sans daigner savoircomment il a péri », démontrent l'indifférence de cet animal placide qui accepte son destin, sans aucune clameur.

Le « regard» du loup réussit à pénétrer le « coeur » de l'apprenti chasseur, voire même à paralyser son corps pour qu'il ne poursuive passa louve, comme si ses yeux pouvaient transformer un homme en pierre.

Le poète lui-même insiste sur ce regard, en le citantplusieurs fois : « Puis il nous regarde » et « il nous regarde encore ».

Le loup prend la parole, communique avec le poète enlui fixant le visage, se met à parler et à répondre grâce au discourt directe, dans les huit derniers vers.

Il s'adresse alors aupoète, ou plutôt à l'humanité, en utilisant la deuxième personne « tu » ; il donne des ordres à cette dernière en conjuguant. »

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