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Commentaire littéraire sur Le fils (2018) de Florian Zeller – Scène 12

Publié le 22/05/2023

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« Commentaire littéraire sur Le fils (2018) de Florian Zeller – Scène 12 L’illustre Victor Hugo écrit que « une pièce de théâtre, une comédie, une tragédie, un drame cela doit être une sorte de personne ; cela doit penser, cela doit agir, cela doit vivre ».

Le théâtre est un art vivant ayant pour vocation d’être mis en scène et d’être joué devant un public.

Depuis l’antiquité, les dramaturges composent autour de la thématique de la crise familiale.

Une crise est un état soudain et intense qui marque une rupture dans une situation de trouble.

La famille fournit des personnages privilégiés notamment dans le cadre de la tragédie.

Dans son œuvre Le fils, parue en 2018, Florian Zeller aborde la question de la dépression chez l’adolescent. Pierre est un père absent, impulsif et intransigeant.

Quand son fils, Nicolas est un adolescent mélancolique, à fleur de peau et en proie à la dépression. Dans cette scène, Pierre confronte son fils qui n’est pas allé à l’école depuis plusieurs mois alors qu’il prétendait s’y rendre.

Le dialogue est déséquilibré et vire rapidement en une tragédie familiale.

Cette scène épouse le parcours : crise personnelle, crise familiale car elle incarne la souffrance de deux personnages unis par les liens du sang mais qui ne parviennent plus à communiquer.

Dans ce contexte, nous analyserons en quoi cette scène traduit la crise intime et familiale que les deux protagonistes traversent.

Dans un premier temps, nous verrons que ce couple père-fils est face à la « tragédie de l’adolescence ».

Ensuite, nous analyserons cette crise familiale qui atteint progressivement son paroxysme. L’adolescence est une période clé de la construction d’un individu.

Cette transformation qu’elle soit sociale ou psychique peut être accompagnée de troubles.

Dans cette scène, Nicolas est confronté à la dépression.

Cette vulnérabilité se traduit dès la ligne 3 quand il tente d’expliquer à son père pourquoi il ne va plus à l’école.

En effet, l’école est le catalyseur de cette discussion père-fils qui va dégénérer.

Dans un premier temps il minimise ces absences en expliquant ne pas avoir été capable d’y aller en raison d’un examen.

Puis il se rétracte quand son père lui dit : « J’ai appelé ton lycée […], ils m’ont dit que tu n’y étais jamais allé ».

La didascalie interne : « Nicolas baisse les yeux » met une nouvelle fois en exergue la vulnérabilité de cet adolescent à fleur de peau.

Il déclare : « je ne me sentais pas bien ». La détresse psychologique est ab initio abordée.

Les points de suspensions qui succèdent la première réplique de Nicolas donnent une impression de balbutiement.

Il déclare ensuite, toujours à la ligne 3 : « je n’ai pas réussi à y aller ».

Le verbe « réussir » suggère que l’école est une épreuve, ici, présentée comme insurmontable.

Cette fuite assumée du système scolaire est soulignée par l’adverbe de négation « non » (ligne 26), quand l’adolescent refuse de façon catégorique un retour sur les bancs de l’école.

Il rejette en bloc l’idée de revenir en cours.

Il le dit explicitement à la ligne 28 : « Non je ne retourne pas en cours ».

La répétition de l’adverbe de négation « non » insiste sur son irritabilité ainsi que sur sa prise de position radicale.

Il n’a pas l’intention de changer d’avis.

Nicolas apparaît alors résigné et s’en remet à la fatalité.

Il explique à son père, à la ligne 34, : « je n’y arrive pas ».

Le pronom « y » fait écho dans un premier temps à l’école.

Puis l’occurrence « y » réfère en fait à la vie en générale : « à vivre ».

Ce n’est plus sa scolarité qui est remise en cause mais bien toute sa vie.

Les pensées suicidaires, symptôme de la dépression sont alors exacerbées.

La répétition du groupe verbal : « à vivre » à la ligne 37 souligne ce mal-être lancinant. Cette scène prend alors un tout autre tournant, bien plus tragique car Nicolas traverse véritablement une crise intime et personnelle : les prémices d’une crise familiale.

Cette dépression, Pierre, le père, ne la conçoit pas.

Il cherche donc désespérément des réponses, en vain. Florian Zeller développe plusieurs thématiques dans cet extrait de sa pièce de théâtre : Le fils.

Il aborde le sujet de la dépression qui touche l’adolescent mais également la réception de celle-ci dans un schéma familial où les parents ne vivent plus ensemble.

De fait, Pierre essaie de comprendre son fils.

Le dialogue est justement centré sur l’attente de réponse de Pierre quant à l’épisode dépressif de Nicolas.

Dans une succession de questions, il demande à son fils ce qui le pousse à ne plus aller à l’école.

La didascalie interne : « (un temps) » revient de façon récurrente des lignes 5 à 24.

Elle montre que Pierre fait des pauses entre chaque phrase dans l’attente d’une réponse concrète de son fils.

Mais cette dernière ne vient pas car la didascalie revient tout au long de la première tirade de Pierre.

Nous pouvons également remarquer la présence du prénom « Nicolas » tout au long du texte.

Le fait d’apostropher directement l’adolescent et de manière marquée a pour but de déclencher en lui une sorte de déclic.

Un déclic qui pourrait, pour le plus grand bonheur de Pierre, faire retourner son fils à l’école.

Pour essayer d’obtenir une réponse de son fils, il fait appel à son propre passé.

Dans la réplique : « moi, à ton âge », il va utiliser un argument par analogie en se référant à son vécu.

Le père utilise ici une accumulation d'évènements passés en utilisant une tonalité tragique ce qui permet à Pierre d'exagérer sur son passé et de vouloir faire réagir Nicolas.

Il lui explique donc qu’il ne voyait plus son père ou qu’il avait des problèmes d’argents.

Les problèmes évoqués sont volontairement choisis par Pierre pour montrer à Nicolas qu’il n’est pas concerné par ses derniers.

L’anadiplose de « je me battais » (ligne 30) met en relief un passé semé d’embuches qui aurait pu causer une dépression. Cela marque une nouvelle rupture dans le dialogue père-fils qui ne peuvent pas se comprendre.

Pierre est dans l’incompréhension la plus totale.

Le père use d’une alternative ironique avec l’intensif « si » à la ligne 32 pour mettre en valeur le terme dramatique et minimiser ce que traverse son fils.

Pour Pierre, ce que traverse Nicolas ne peut pas être à l’origine d’un tel malaise et donc considère que son fils fait un caprice.

Cette incompréhension mutuelle va favoriser le développement d’une crise familiale. Nous avons observé que les deux protagonistes.... »

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