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Commentaire : Odeur de pension de Balzac

Publié le 18/01/2012

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Comment le narrateur crée-t-il cette description réaliste pleine d’informations ?

Nous verrons tout d’abord la fonction informative de cette description, puis ce qu’apportent les différents regards du narrateur.

 

       Tout d’abord, cet extrait situé dans le premier chapitre intitulé « la pension bourgeoise « fait partie de l’exposition du roman. Le narrateur introduit le décor du drame par cette description célèbre de l’étage inférieur de la pension parisienne où se déroulera le drame du Père Goriot. Ce texte descriptif révèle donc l’état dans lequel est la résidence : les champs lexicaux de la saleté et de la pourriture insistent sur le délabrement avec « moisi «, « nauséabondes «, « crasse «, « tachées «, ou « poussière «. L’énumération « vieux, crevassé, pourri, tremblant, rongé, … « à propos des meubles donne une impression d’accumulation de points négatifs, et de misère ambiante.

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« à serviettes.

Tout comme la pension, les personnages sont associés à une connotation négative et misérable.

Cette description est rendue possible par un mode de narration spécifique.

En effet, le narrateur de cette la description est omniscient : il connaît tout sur tout.

Il sait le passé : « jadis » et utilisation du passé « fut », tout comme le futur avec le verbe « aller » au futur dans « elle va tomber en pourriture », et également le présent qu’il décrit avec précision.

Ce narrateur omniscient adopte deux poi nts de vue différents : celui d’un étranger découvrant la pension, mais aussi celui d’un habitué y vivant.

Les expressions objectives comme « Vous y verriez » ne montrent aucun jugement, alors que « ou tachées ou vineuses » et « plein de vallées produites par le frottement ou par les mises en couleur » montrent une connaissance plus approfondie des habitudes et de l’évolution de la pension, témoignant de ce point de vue omniscient.

Ce narrateur omniscient utilise des changements de focalisation pour fa ire une description complète.

En effet, on constate une évolution dans l’espace, passant du salon à la salle à manger « qui lui est contiguë ».

La focalisation se précise même sur une partie de la pièce : « dans un angle », ce qui insiste sur l’information donné ensuite : les pensionnaires utilisent des casiers à serviettes.

De plus, le narrateur donne tout autant une vue d’ensemble que des détails très précis.

Il décrit en effet l’ambiance générale de la pièce avec « exhale une odeur sans nom », ainsi que des généralités importantes comme sur les murs « entièrement(s) boisé(s) ».

Cependant, il s’attarde aussi sur des détails comme les « piles d’assiettes en porcelaine épaisse, à bords bleus, fabriquées à Tournai.

».

On constate aussi des accélérations dans la description par l’énumération de « Vous y verriez un baromètre » à « dont le bois se carbonise », cela montre la détermination du narrateur à donner le plus d’informations possible, dans l’objectif d’être réaliste.

Cette narration ne se fait pas sa ns l’omniprésence de l’auteur : Balzac.

En effet, on ressent un jugement de sa part par le pessimisme de son texte : « ou tachées ou vineuses » et le parallélisme négatif à la fin du texte, concluant sur « elle va tomber en pourriture » nous le prouve.

On ressent également le côté critique de l’auteur envers la société dans son allusion aux « Incurables » , et celle « gens pressés ».

De plus, cette subjectivité est renforcée par des exagérations comme « horreur » ou « indestructible », et des changements d’ intensité comme lors de l’énumération « vieux ….

expirant », qui montre un acharnement sur ce mobilier, pouvant être lié à l’amour qu’avait Balzac pour les belles choses.

On retrouve également dans ce texte la raillerie de l’auteur dans la comparaison du salon, venant d’être décrit très négativement, à un « boudoir », « élégant et parfumé » (notons que l’odeur nauséabonde de la pièce était le sujet de plusieurs. »

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