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Commentaire: Saint François de Sales, Entretiens spirituels. Entretien 13, De la prétention pour entrer en la Religion.

Publié le 23/08/2012

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religion

Toutefois, la présence des passions en l’homme semble participer directement à son Salut : « La Religion ne fait pas grand triomphez de façonner un esprit doux et une âme tranquille en soi-même mais elle estime grandement de réduire à la vertu les âmes fortes en leurs inclinations « l.21. Ainsi se manifeste le paradoxe de l’intensité des passions comme moyen d’un mérite supérieur qui rappelle le vers du Cid de Corneille « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire «. Le mérite est dans l’effort, non dans le résultat, dans la poursuite du but, non dans le but. Il y a une relation d’équivalence entre le mérite obtenu et le nombre de passions combattues. Ainsi : « le plus brave Lévite est celui qui en tua le plus «. Le double superlatif est repris en parallèle l.45 comme explicitation du rapport entre la reconnaissance et les passions vaincues : « et celle qui en aura le plus à tuer sera la plus vaillante «. Cependant François de Sales introduit une modulation à cette notion de mérite par la proposition concessive : « pourvu qu’elle veuille coopérer à la grâce «. La gloire n’est donc possible qu’en ce qu’elle sert la grâce, l’ordre divin et parce qu’elle est adjuvante par son action (« co-opérer «) de la gloire de Dieu. De plus une même passion peut être négative (« la colère « l.33) et être ensuite positive (« juste colère « et le « zèle de la gloire de Dieu « l.40) lorsqu’elle est orientée vers Dieu. 

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« température ou sujette à telle ou telle passion » l.29.

La présence sans la volonté du mal n'appelle que la miséricorde et la bienveillance.

Toutefois c'est au niveau dela liberté que réside le danger des passions en tant que frein ou détournement de la volonté.

En effet pour François de Sales, la liberté semble résider dans l'action quidécoule de la volonté : « le tout gît donc aux actes que nous faisons par leurs mouvements, lequel dépend de notre volonté » l.31.

La liberté réside alors dans lamaîtrise et la domination des passions qui sont dénoncées non comme inclination naturelle mais comme intention.Toutefois, la présence des passions en l'homme semble participer directement à son Salut : « La Religion ne fait pas grand triomphez de façonner un esprit doux etune âme tranquille en soi-même mais elle estime grandement de réduire à la vertu les âmes fortes en leurs inclinations » l.21.

Ainsi se manifeste le paradoxe del'intensité des passions comme moyen d'un mérite supérieur qui rappelle le vers du Cid de Corneille « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ».

Le mérite estdans l'effort, non dans le résultat, dans la poursuite du but, non dans le but.

Il y a une relation d'équivalence entre le mérite obtenu et le nombre de passionscombattues.

Ainsi : « le plus brave Lévite est celui qui en tua le plus ».

Le double superlatif est repris en parallèle l.45 comme explicitation du rapport entre lareconnaissance et les passions vaincues : « et celle qui en aura le plus à tuer sera la plus vaillante ».

Cependant François de Sales introduit une modulation à cettenotion de mérite par la proposition concessive : « pourvu qu'elle veuille coopérer à la grâce ».

La gloire n'est donc possible qu'en ce qu'elle sert la grâce, l'ordre divinet parce qu'elle est adjuvante par son action (« co-opérer ») de la gloire de Dieu.

De plus une même passion peut être négative (« la colère » l.33) et être ensuitepositive (« juste colère » et le « zèle de la gloire de Dieu » l.40) lorsqu'elle est orientée vers Dieu.Les passions apparaissent alors comme une voie de Salut en ce qu'elles sont un moyen d'exercer la nature à se corriger jusqu'à mourir à elle-même pour s'unir àDieu : « et Dieu veut que vous les ayez jusqu'à la mort pour votre plus grand mérite » (l.26).

En outre, la liberté de l'homme face à ses passions est un don de Dieu :« Dieu nous a laissé ce pouvoir » (l.35).

L'homme ne tire donc pas de lui-même sa faculté, sa capacité à résister, à maîtriser ses passions.

La gloire de sa générositéd'âme ne lui revient donc pas. Ainsi François de Sales semble être à la croisée d'une conception pessimiste et optimiste des passions, se détachant de l'augustinisme par la possibilité pour l'hommede tendre à « la perfection » (l.35) malgré sa nature misérable et la présence de ses passions.

Cependant la notion du bon usage des passions qui se rattache à uneconception optimiste empêche Saint François d'y adhérer pleinement.

C'est donc une conception originale des passions qu'il propose ici, exhortant ses filles commeSaint Paul (Ephésiens, 4-2) « à mener une vie digne de l'appel que vous avez reçu ».

Ainsi s'il peut paraître moralement sévère aujourd'hui, il n'en est pas moins, dansle contexte du début du XVIIe siècle, théologiquement et humainement bienveillant.. »

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