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Commentaire texte André Malraux La Condition humaine (1933) Première partie 21 mars 1927

Publié le 28/11/2013

Extrait du document

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Situation du passage : L’extrait proposé est le début de La Condition humaine, roman écrit par Malraux. Enjeu et spécificité du texte : Comme tout incipit, il a pour fonction de délivrer des informations essen- tielles à la compréhension du récit, mais aussi d’in- triguer le lecteur, afin qu’il poursuive sa lecture. Problématique : Comment, au-delà d’une scène de crime fascinante, la narration provoque-t-elle une réflexion sur la condition humaine? Annonce du plan : Nous verrons d’abord que cet incipit est mené avec art, de façon à intriguer le lec- teur. Puis nous examinerons comment la narration met en évidence la complexité de Tchen. I. Un début de roman habile qui intrigue le lecteur A. Une attaque romanesque in medias res Le début est surprenant car nous sommes immédia- tement transportés dans le récit d’une scène de meurtre. Si l’identité d’un des deux personnages est connue (Tchen), l’autre ne l’est pas : seul le corps de la victime est décrit (« un corps moins visible qu’une ombre, et d’où sortait seulement ce pied à demi incliné par le sommeil»). Le cadre spatio-temporel est également brouillé. Le texte commence par une date et une heure : «21 mars 1927, Minuit et demi», et la scène se passe dan...
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« comment Tchen est entré, pourquoi il désire tuer cet homme.

Il est immédiatement transporté au coeur de cet assassinat.

B.

L'effet d'attente Le narrateur choisit d'intriguer le lecteur en allon- geant le temps du récit.

Pour cela, il nous fait rentrer dans les pensées du personnage, qui suspendent l'action, et constituent une scène : les questions tra- duisent ses hésitations («Tchen tenterait-il de lever la moustiquaire? Frapperait-il au travers?»).

Celles- ci se retrouvent dans la suite du texte : comment Tchen commettrait-il son geste? Avec quelle arme? Ces interrogations du personnage ralentissent l'ac- tion dont la narration imite la durée et dramatisent le récit.

De même, la description du décor rend ce début angoissant : la scène se passe dans un clair- obscur qui fait penser à l'atmosphère des films poli- ciers (« la seule lumière venait du building voisin : un grand rectangle d'électricité pâle, coupé par les barreaux de la fenêtre dont l'un rayait le lit juste au-des- sous du pied»).

Les sons entendus par le person- nage, qui le terrifient («quatre ou cinq klaxons grin- cèrent à la fois»), contribuent également à ralentir l'action. C.

L'identification au personnage Le lecteur est invité à explorer la conscience de Tchen.

Ainsi le champ lexical de la pensée donne accès à la profondeur du personnage : des verbes comme «il connaissait», «il se répétait», «Tchen découvrait» dévoilent les plus secrets mouvements de l'esprit du personnage.

De plus, les interrogations qui ouvrent le passage révèlent une hésitation sur la meilleure façon d'accomplir le meurtre : « Tchen ten- terait-il de lever la moustiquaire ? Frapperait-il au tra- vers?».

Par ailleurs, les temps verbaux employés sont ceux du discours indirect libre : ils expriment les pensées du personnage, qui sont fondues dans la narration : les verbes «. »

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