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Commentaire Voyage au bout de la nuit: absurdité de la guerre

Publié le 18/02/2023

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« Commentaire de texte En 1932, Louis-Ferdinand Céline, de son vrai nom Louis-Ferdinand Destouches, publie Voyage au bout de la nuit.

Ce premier essai en littérature fait scandale par son amertume et la violence des propos de l'auteur.

Roman autobiographique, le Voyage au bout de la nuit commence avec l'engagement volontaire du narrateur dans l'armée française.

Ferdinand Bardamu, reflet de l'auteur à travers le récit, raconte dans le roman sa vie et la misère du monde contemporain.

A vingt ans, en 1914, il se retrouve sur le front où il perd rapidement son enthousiasme.

En effet, dans ce roman, la Première Guerre Mondiale est racontée dans ses détails.

Dans cet extrait, un messager vient trouver le colonel pour lui annoncer la mort d'un soldat au beau milieu du feu, Bardamu en est témoin. Nous allons donc nous demander comment Céline dénonce-t-il l’absurdité de la guerre ? Pour répondre à cette question, nous allons voir dans un premier temps la description de la guerre par Céline puis la dénonciation de l’absurdité de la guerre. Tout d’abord dans cet extrait, on remarque un manque de communication. Celle-ci est impossible.

Entre le colonel et le messager, l’échange est bref et sec à cause du colonel.

Il parle par monosyllabes et par la répétition des "Et alors ?" (l.6,8 et 10), il fait preuve d’une indifférence obstinée.

Tandis que le messager ajoute des détails "Il a été tué (…), mon colonel !" (l.7) "Il a été éclaté par un obus !" (l.9), on peut ressentir la peur du messager grâce à la ponctuation exclamative.

On peut aussi essayer de comprendre la réaction du colonel, la mort d’un militaire en temps de guerre est une chose courante, un colonel va préférer s’occuper des vivants, et des hommes sous ses ordres qui ont faim.

Mais sa réaction peut aussi être choquante car il n’éprouve aucune émotion, aucune marque d’empathie d’autant plus qu’elle contraste fortement avec l’émotion du messager peut-être encore jeune et inexpérimenté.

C'est la différence entre un soldat professionnel rigoureusement formé et un jeune appelé qui a été profondément choqué de découvrir la guerre.

Ils sont donc trop différents pour se comprendre.

Dans le dernier paragraphe, on remarque l'ironie, les hommes se rencontrent dans la mort quand ils ne sont plus qu'un tas de chair. Puis la scène est décrite par le narrateur comme une situation chaotique. L'imparfait souligne que le combat semble ne jamais s'arrêter : "poursuivaient" (l.2), "craquaient" (l.2), "avaient l'air" (l.20).

On peut ressentir l’émotion et le traumatisme, à travers les propos du narrateur et les sensations accrues avec l’odorat, l’ouïe et une vue troublée.

Même si, par sa façon de raconter, il semblerait jeter un regard distancié sur une situation terrible, il est bel et bien présent sur le champ de bataille, on le voit grâce au champ lexical du corps "les yeux, les oreilles, le nez, la bouche" (l.17) et "ma tête, et puis les bras et les jambes" (l.19), "la fumée me piqua les yeux" (l 30) et "l’odeur pointue de la poudre et du soufre" (l 30).

Il ne peut pas vraiment voir ce qui se passe, son corps et ses membres subit la guerre, le narrateur utilise le registre pathétique "et puis ils me sont restés quand même mes membres" (l.20-21) pour que le lecteur entre en empathie avec lui.

L’obus qui tombe sur eux est désigné par métonymie "le feu" et "le bruit", ceux-ci peuvent faire penser à l’Enfer.

Ils ravagent et envahissent tout comme nous le montre la phrase "plein les (…) la bouche" (l.17) et se propagent jusqu’au narrateur lui-même "j’étais devenu du bruit et du feu moi-même" (l.18).

Cet obus arrive brusquement, créant la rupture dans le dialogue "Et puis ce fut tout.

Après ça, rien que du feu et puis du bruit avec" (l.15-16) c’est terrifiant car il est imperceptible et imprévisible.

On n’en perçoit en fait que les "résultats" et les dégâts lorsqu’il est trop tard pour s’en protéger. La description va se terminer par la dépossession de soi que le narrateur a voulu montrer.

Tous les hommes sont considérés comme les mêmes, ils ne représentent qu’une seule masse, quelque chose d'indéfini.

Ils n'ont pas de réelle identité, on le voit avec la répétition du mot "colonel", "cavalier pied", "Allemands" mais on ne voit jamais de prénoms justes des grades qui nous montre que dans la guerre on.... »

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