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Commentez cette affirmation de Georges Duhamel : « La civilisation est dans le cœur de l'homme, ou bien elle n’est nulle part ».

Publié le 02/11/2016

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Commentez cette affirmation de Georges Duhamel : « La civilisation est dans le cœur de l'homme, ou bien elle n’est nulle part ».

INTRODUCTION

 

L’histoire de l’humanité nous présente, au cours des siècles et à travers l’espace, des modes de vie sociale très divers. Nos contemporains, citoyens des « grandes nations » ont le sentiment d’appartenir à une époque de haute civilisation lorsqu’ils considèrent les structures de leurs collectivités et les réalisations de la technique et de la science. Ces aspects du monde moderne suffisent-ils pourtant à fonder chez les individus un épanouissement supérieur sans lequel il est vain de parler de « civilisés » ? C’est la réflexion à laquelle nous invitait Georges Duhamel lorsqu’il écrivait : « La civilisation est dans le cœur de l’homme ou bien elle n’est nulle part ».

 

I. CIVILISATION ET PROGRÈS MATÉRIEL

 

L’idée de civilisation semble bien pourtant d’abord liée au progrès matériel et au développement technique d’une société.

 

 L'homme primitif à l’état de barbarie est à peu près entièrement soumis aux conditions naturelles de son existence. Plus il sait se libérer de cette servitude en interposant en quelque sorte entre la nature et lui-même ce milieu artificiel que constituent les conquêtes de la technique, plus il peut être considéré comme «civilisé». Nous trouvons une illustration imagée et burlesque de cette constatation dans le Tiers Livre de Rabelais lorsque ce dernier nous fait l’éloge du Pantagruelion. Les utilisations multiples du chanvre deviennent alors le symbole du progrès technique qui n’est pas sans effrayer « les Intelligences célestes, les Dieux tant marins que terrestres » car il permettra sans doute un jour aux hommes d’être « déifiés ».

 

Ce bel hommage rendu par

 

 un écrivain du xvie siècle

 

à l’esprit d’invention, si fécond en cette époque de « Renaissance », peut toujours sembler

« actuel.

Le degré de civilisat i on d'un peuple nous paraît bien assoc ié de nos jours à son niv eau de développe men t matérie l.

Pour un trés grand nombre de nos contemporains, les dés ir s les plus extravagants des générations passées sont devenus réalité grâce au progrès technique .

Dan s une page devenue cé lè bre, P aul Valé ry é num ère les avantag es qu 'un homme de cond ition médiocre possèd e aujourd'hui sur Je roi Louis XlV .

Q uels changeme nts depuis R abe lais, et comme nou s devons nous sentir fiers devant tant de réalisations pratiques ! Le progr è s mat é rie l ne suf fit pas Mai s il ne faut pas s'ab and onne r t rop rapidement à de telles impressions.

D e no m breuses expériences récentes prouvent qu'il ne suffit pas d'apporter à des populations de type primitif les mo yens modernes de la civili sat ion pour les transformer d'emblée en nations civilisées.

Réfr igérateu rs et postes de télévision ne seront jam ais que les produits d'une certaine forme de civilisation.

Ils ne peuvent pas métamorp hoser l es hommes en profondeur.

Nous pouvons voir souvent des moyens techn iques accroître la barbarie d'un groupe au lieu de l'effacer.

Au cœur même des nations les plus anciennement développées , se l on la termin ologie des économistes modernes, nou s vo yons renaît re parfois les formes de l'âme primiti ve : Georges D uhame l n ous a mon tré d ans les Scènes de la vie futur e que 1 'utilisation de l'aut omo bile , par exemple , éve ille chez ce rta ins des instincts d'agressivité dignes de la jungle.

Il.

CIV ILI SAT ION ET PR OGR I!:s INTELLECI'UEL C'est pourquoi il semble bien qu'on ne saurait dissocier la notion de civilisation et celle d'intell igence.

Seuls mériteront l e tit re de c ivilisés ceux, parmi les hom mes , qu i sau ron t dépouiller en eux la bestialité.

La concep tion du XVIII ' siè cle Cette idée selon laque lle la civi lisat ion serait asso­ ciée à la con n aissance et à la pensée fut particulièrement chè re aux phi losophes du xvr11e s iècle .

Voltaire constatait avec pessi­ misme dans l' article «Homme » du Dictionnair e philosophique :. »

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