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Compte-rendu du livre Le mouvement des femmes en Tunisie au XXème siècle Féminisme et Politique

Publié le 03/10/2023

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« Compte-rendu du livre Le mouvement des femmes en Tunisie au XXème siècle Féminisme et Politique Écrit par Ilhem Marzouki Présenté par Chahira Boumaya Belhassen Ilhem Marzouki est une sociologue et universitaire tunisienne.

C’est l’une des plus importantes figures représentatives de la Tunisie moderne.

C’est aussi la fondatrice du club d’études de la condition des femmes (Club Tahar Haddad) en 1978.

Cet espace académique a vu naître le mouvement féministe tunisien qui s’est engagé en faveur de la cause des femmes.

Ilhem Marzouki a écrit de nombreux articles et ouvrages sur les femmes en Tunisie dont : - La subjectivité fait-elle le sujet féminin ? Une lecture sociologique de l’expérience tunisienne.

Dans « Femmes entre violences et stratégies de liberté » (Éditions Bouchène, 2004). - La modernité, pour ou contre les femmes ? Dans « La place des femmes » (La Découverte, 1995) - Femmes d’ordre ou désordre de femmes.

(Éditions Noir sur Blanc, 2000) Le mouvement des femmes en Tunisie au XX ème siècle Féminisme et Politique est un livre incontournable pour comprendre la condition des femmes tunisiennes.

Cet ouvrage est en réalité la thèse de doctorat de Ilhem Marzouki qui a été publiée en 1993 (Cérès productions, collection enjeux). L’auteur, à travers une approche socio-historique, étudie la dynamique féminine en essayant de montrer que la femme n’est pas un objet de recherche mais c’est un sujet de l’histoire, c’est un être humain qui a toutes ses capacités mentales et physiques.

Ilhem Marzouki dévoile dès l’introduction de ce livre son 1 implication personnelle dans cette recherche qui la touche en tant que femme moderne consciente de l’importance des femmes tunisiennes au sein de leur société.

Son objectif est de démontrer que la réalité féminine est toujours en mouvement et que contrairement à ce que peuvent penser certaines personnes la femme tunisienne n’est pas un être stagnant. Son œuvre est donc en faveur des femmes et a pour objectif de dévoiler la participation ainsi que les différentes manifestations féminines dans la vie sociale, économique et politique de la Tunisie, et de mettre en lumière le rôle qu’elles ont joué dans la structure de la société.

Cependant, Ilhem Marzouki se demande si cette contribution féminine peut être considérée comme un mouvement social dans une société masculine et où le statut de la femme est encore flou. Dans la première partie intitulée : « L’impératif culturel », Ilhem Marzouki revient sur le mouvement social en Tunisie dans les années 30 et insiste sur le rôle joué par les zitouniens qui selon elle refusaient tout changement de leur mode de vie et toute atteinte au texte sacré et qui « s’attachaient à la préservation, à la sauvegarde de la famille élargie de type patriarcal où il revenait de droit à l’homme de s’arroger toutes les prérogatives : être le responsable et le protecteur du nom, le pourvoyeur et le gestionnaire des biens, le possesseur du savoir et le preneur des décisions.

1 » De là, la femme se réduit à un être soumis au chef de famille, un être qui a un statut social mineur, qui n’a aucune autorité et qui ne jouit d’aucune charge sociale. Au début des années 30 une confrontation s’élève, autour du statut de la femme, entre ceux qui désirent un changement en faveur de l’émancipation des femmes (l’abandon du voile, le travail, l’instruction…) et ceux qui sont plus conservateurs. Ilhem Marzouki met en lumière dans cette partie les figures féminines qui ont eu des réactions audacieuses par rapport à la question du rejet du voile 1 Ilhem Marzouki, Le mouvement des femmes en Tunisie, Cérés productions, Collection enjeux, 1993, p.

30. 2 comme Manoubia Ouertani, Habiba Menchari, Tawhida Ben Cheikh (première femme médecin de Tunisie), Badra Ben Mustapha ( première femme infirmière de Tunisie), Wassila Ben Ammar (future épouse du Président Bourguiba) et la liste est longue... Elle revient aussi sur le combat mené en faveur des femmes par Bchira Ben Mrad.

Cette dernière a été soutenue par son père le Cheik el Islam Mohamed Salah Ben Mrad, qui malgré son conservatisme a offert à sa fille une éducation moderne et approuvait l’engagement des femmes dans leur lutte sociale. Ilhem Marzouki nous dévoile l’importance de ces femmes qui ont donné naissance à l’union musulmane des femmes de Tunisie en 1936 (cette union est dirigée par Bchira Ben Mrad), à la section féminine de l’association des jeunes musulmanes en 1944 (dirigée par Mme Souad KHattech) et au club de la jeune fille tunisienne en 1954 (présidé par Tawhida Farhat).

L’auteur finit par préciser que ces différentes associations avaient les mêmes objectifs : « nous avons retrouvé le thème de l’instruction féminine si longtemps prônée par les réformistes du XIXème siècle et finalement envisagée par les femmes elles-mêmes. […] L’acquisition du savoir accomplit la personnalité féminine arabo-musulmane et l’éclaire sur sa responsabilité.

2» Dans la deuxième partie intitulée : « le primat du social », Ilhem Marzouki insiste sur l’engagement des femmes tunisiennes dans la vie sociale, politique et économique.

En effet, en 1944, l’union nationale des femmes tunisiennes fût créée.

Le but de cette organisation est énoncé ainsi le 29 avril 1944 : « tout faire pour bâtir une Tunisie forte et heureuse, telles sont les tâches que nous nous sommes fixées et que nous voulons de toutes nos forces réaliser, visiter les blessés, parrainer des unités combattantes ou des combattants […] stimuler toutes les énergies, notamment les énergies féminines par l’application du principe « à travail égal, salaire égal » […] ; aider l’enfance tunisienne qui, comme l’enfance de France, a tant souffert et souffre encore de l’état de guerre, 2 Ilhem Marzouki, Le mouvement des femmes en Tunisie, Cérés productions, Collection enjeux, 1993, p.

81. 3 voilà notre programme.

3» L’auteur revient sur les différentes actions menées par l’union nationale des femmes tunisiennes pendant près de vingt ans dans le but d’améliorer les conditions de vie des femmes, des enfants et des classes défavorisées.

L’écrivain retourne aussi sur l’action politique de ce groupe qui s’est battu, d’un côté, contre la guerre, la misère et l’injustice, et d’un autre côté, pour la paix, le pain et la démocratie. Malgré cela, les points faibles de l’union nationale des femmes de Tunisie ont été relevés par Ilhem Mazouki.

En effet, elle note que cette union qui s’est engagée à représenter les catégories sociales les plus défavorisées était formée uniquement de femmes cultivées qui appartenaient à un milieu aisé.

Il faudrait du temps pour que cette organisation puisse s’implanter dans les milieux défavorisés en tentant de former les femmes et les rendre plus conscientes de leurs droits sociaux et de leurs devoirs civiques. Dans la troisième partie intitulée : « la prise du pouvoir », l’auteur étudie le régime politique depuis son ascendance et mentionne que le pouvoir politique sous Bourguiba se caractérisait par l’unicité.

En effet, à partir de 1956, toutes les organisations qui échappaient à la tutelle du président constituaient une menace et étaient éliminées.

Alors que durant la période antérieure on assistait à la naissance de plusieurs associations de différentes natures. D’un autre côté, Ilhem Marzouki insiste sur le rôle de Bourguiba dans l’émancipation et la libération des femmes.

Ce dernier a encouragé l’insertion des femmes dans le domaine professionnel.

Les femmes qui ont prouvé leur participation dans le domaine politique commencent à réclamer le droit de participer aux élections comme les hommes (le droit d’élire et d’être éligible). Bourguiba soutient cette demande ce qui fait que l’union national des femmes tunisiennes « s’intitulera organisation de Bourguiba 4» et devient ainsi « une 3 Ch.

Joulain : Éditorial, Femmes de Tunisie, maris-avril 1945, n°3. Ilhem Marzouki, Le mouvement des femmes en Tunisie, Cérés productions, Collection enjeux, 1993, p.

165. 4 4 courroie de transmission pour mettre en application la politique de l’état en matière d’émancipation féminine.

5» De là, l’auteur revient sur les différents points pris en charge par l’union national des femmes tunisiennes tels que : le statut de la femme qui reste entre « authenticité et modernité6 », les rapports entre les hommes et les femmes, l’importance accordée à la notion de famille, ce noyau, ce lieu de mutations qui doit être fondé sur des valeurs sûres, en insistant sur le rôle joué par les mères malgré leur engagement professionnel et leur participation dans la vie publique et politique, ainsi que leur contribution dans l’évolution du domaine économique, social et culturel. Ilhem Marzouki pose par la suite une série de questions auxquelles elle tente de répondre afin d’évaluer le poids réel de l’union nationale des femmes tunisiennes dans son contexte :.... »

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