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corpus

Publié le 24/03/2015

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La question de corpus : cours et exemple Barème : Sur 4 points pour les séries S / ES et L, sur 6 points pour la série STG. Elle consiste en une question qui amène à comparer des textes portant sur le même objet d'étude, signalé clairement (pas de risque de confusion, donc !) Taille: il est parfois demandé de "ne pas excéder vingt lignes", mais le plus souvent, aucune limitation explicite de longueur de réponse n'est donnée. L'usage est de rédiger sur une à deux pages (un recto verso donc). La réponse tient en un seul "bloc", ce qui n'empêche pas les alinéas, afin de montrer les étapes dans la réponse. La réponse est en effet structurée. En aucun cas les élèves ne traiteront la question sous forme de catalogue : "Dans le texte A, puis dans le texte B, dans le texte C et enfin dans le texte D ...". On pourra sur les 4 H que dure l'épreuve d' EAF (= bac de français) consacrer 1h à la question de corpus et 3h à l'écriture choisie (dissertation, commentaire ou écrit d'invention, au choix). LES 5 ETAPES DE LA REPONSE A LA QUESTION DE CORPUS - Introduction: présentation synthétique du corpus proposé, en ajoutant quelques infos (on ne se contente pas de reformuler ou paraphraser le paratexte) sur le mouvement littéraire, le siècle, le genre concerné. NOTA BENE: cette partie de présentation du corpus est FACULTATIVE mais conseillée (car une présentation sérieuse donne d'emblée une bonne image du candidat, sérieux et cultivé !) - On rappelle la question posée (simple reformulation), - On distingue (libre choix, pourvu que l'on justifie et que l'on indique clairement le critère de distinction) deux groupes dans le corpus; les deux groupes peuvent être déséquilibrés, peu importe, si cela est justifié. - On développe, groupe après groupe, en se référant au texte (à l'aide d'exemples ciblés) et en avançant un "argument" principal qui va dans le sens de ce que l'on avance. On ne rentre pas dans les détails, on ne cherche pas à tout dire, on dit l'essentiel, l'évident, l'intéressant. - On conclut en récapitulant très sommairement ce que l'on vient de dire, puis on propose une ouverture. Pour cela deux méthodes: soit on met un texte en particulier à l'honneur parmi les textes du corpus en se prononçant rapidement sur son originalité, son efficacité ... OU BIEN (solution que personnellement je préfère): on propose (en restant modeste et prudent !) un texte qui aurait eu sa place, selon nous, dans ce corpus, parce que lui aussi pose le problème ou apporte un éclairage intéressant. 1/4 Rappels : 1/ on reste dans l'objet d'étude, 2/ et comme pour le commentaire ou la dissertation, on veille à respecter une énonciat...

« 2/4 Rappels : 1/ on reste dans l'objet d'étude, 2/ et comme pour le commentaire ou la dissertation, on veille à respecter une énonciation neutre : pas de "je" , on reste dans l'impersonnel ou l'anonymat d'un "o n": "on note que", "on pourrait ajouter au corpus ce texte " ...

A suivre : un extrait de question de corpus et un exemple de réponse à la question de corpus par un él ève de première, puis la correction proposée, en guise de modèle.

1/3 : CORPUS DE TEXTES OBJET D’ETUDE : L’argumentation.

Question de corpus : comparez et commentez l’art de l’argumentation d ans ces trois textes.

Texte A .

VOLTAIRE, Candide (1759) Rien n’était si beau, si leste, si brillant, si bie n ordonné que les deux armées.

Les trompettes, les fifres, les hautbois, les tambours, les canons, formaient une harmonie te lle qu’il n’y en eut jamais en enfer.

Les canons renversèrent d’abord à peu près six mille hommes de chaque côté ; ensuite la mousqueterie ôta du meilleur des mondes environ neuf à dix mille coquins qui en infectaient la surf ace.

La baïonnette fut aussi la raison suffisante de la mort de quelques milliers d’hommes.

Le tout pouvait bien se monter à une trentaine de mille âmes.

Candide, qui tremblait comme un philosophe, se cacha du mieux qu’il put pe ndant cette boucherie héroïque.

Enfin, tandis que les deux rois faisaient chanter d es Te Deum, chacun dans son camp, il prit le parti d’aller raisonner ailleurs des effets et des causes.

Il passa par-des sus des tas de morts et de mourants, et gagna d’abo rd un village voisin ; il était en cendres : c’était un village a bare que les Bulgares avaient brûlé, selon les lois du droit public.

Ici des vieillards criblés de coups regardaient mourir leur s femmes égorgées, qui tenaient leurs enfants à leu rs mamelles sanglantes ; là des filles, éventrées après avoir a ssouvi les besoins naturels de quelques héros, rend aient les derniers soupirs ; d’autres, à demi brûlées, criaient qu’on achevât de leur donner la mort.

Des cervelles étaie nt répandues sur la terre à côté de bras et de jambes coupés.

Candid e s’enfuit au plus vite dans un autre village : il appartenait à des Bulgares, et les héros abares l’avaient traité de m ême.

Texte B.

VOLTAIRE, Dictionnaire philosophique , article « guerre » (1764) Un généalogiste prouve à un prince qu'il descend en droite ligne d'un comte dont les parents avaient fait un pacte de famille, il y a trois ou quatre cents ans avec une maison dont la mémoire même ne subsiste pl us.

Cette maison avait des prétentions éloignées sur une prov ince dont le dernier possesseur est mort d'apoplexie : le prince et son conseil concluent sans difficulté que cette province lui appartient de droit divin.

Cette province, qui est à quelques centaines de lieues de lui, a beau protest er qu'elle ne le connaît pas, qu'elle n'a nulle envie d'être gouvernée par lui ; que, pour donner des lois aux g ens, il faut au moins avoir leur consentement : ces discours ne parviennent pas seulement aux oreilles du prince, d ont le droit est incontestable.

Il trouve incontinent un grand nombre d'hommes qui n'ont rien à perdre ; il les ha bille d'un gros drap bleu à cent dix sous l'aune, borde leurs chapeaux avec du gros fil blanc, les fait tourner à droite et à gauche et marche à la gloire.

Les autres princes qui entendent parler de cette éq uipée y prennent part, chacun selon son pouvoir, et couvrent une petite étendue de pays de plus de meurtriers mercen aires que Gengis Khan, Tamerlan, Bajazet n'en traînèrent à leur suite.. »

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