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CORROZET Gilles : sa vie et son oeuvre

Publié le 22/11/2018

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CORROZET Gilles (1510-1568). Né à Paris en 1510, écrivain et traducteur, il est entré dans la librairie (c’est-à-dire l’édition) parisienne pour publier ses propres ouvrages. Marié dans le milieu des imprimeurs, où il a beaucoup d’amis, il fait de ses enfants des continuateurs de son œuvre.

Sa marque — un cœur « rosé » — se retrouve sur bien des textes importants du moment : Marot, Saint-Gelais, Ronsard, du Bellay, Belon..., sur des traductions du latin, de l’italien, de l’espagnol, de l’allemand faites par Jean Martin, Étienne Dolet, Claude Collet et lui-même. Par ses publications, il participe à la querelle des Amies et à celle des Blasons du corps féminin. Par son goût pour la poésie, les sciences, l’exotisme, par sa persévérance dans la défense de la langue française, il se montre un peu plus qu’avisé : véritable écrivain de la Renaissance.

Quoique ses premiers vers datent, dit-il, de ses quinze ans, et qu’il publie (1530?) un Blason du moys de may, il entre vraiment en littérature avec la Fleur des antiquités de Paris (1532), texte assez modeste, mais qui a le mérite d’être le premier guide de Paris (Rome et Londres avaient déjà les leurs...). L’histoire des rois de France y occupe autant de place que les légendes concernant la ville; au milieu des fables, il raconte la chute du pont Notre-Dame et sa reconstruction, les bâtiments ordonnés par François Ier. Devant le succès de ce petit volume, il ajoute les listes de rues, dont le xixe siècle sera friand; en 1550, le texte, considérablement augmenté, paraît sous le titre les Antiquités, histoires et singularités de Paris. Dans la même veine, il publie les Antiques Erections des Gaules (1535).

Corrozet a participé très activement au renouvellement de la matière et des formes poétiques en travaillant jusqu’à sa mort au Parnasse des poètes français modernes, contenant leurs plus riches et graves sentences (publié par un de ses fils en 1571); c’est un répertoire alphabétique des « beautés poétiques » de Marot, Saint-Gelais... et surtout de Ronsard.

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