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Cours Giono

Publié le 02/01/2018

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Cours magistral Giono 20 Septembre 2016 Giono nait à Manosque dans les Hautes-Alpes et meurt dans les Basses-Alpes. La lettre du texte Présence de « l’égrillard » (en ancien français, égriller = glisser) discrète mais réelle. Giono ne décrit pas l’amour physique mais diffuse un ton coquin. Dérision de l’amour physique, abaissement de l’amour physique : p. 236 « Il y avait quantité de sortes d’amour. » Péché de luxure, mais aussi avarice, colère, gourmandise Prétention des hommes à être des hommes : anti-humanisme qui double l’anti-christianisme. Pour Thérèse, sous la peau des hommes se cachent des « cochons » (// Circé qui transforme les compagnons d’Ulysse en cochon). Expression « je lui donne la figue » p. 299 (figue = sexe féminin en argot) > thème central du don ambigu : don du corps, mais aussi du mépris. p. 82-83 : Thérèse donne à Firmin des pommes ou des figues sèches. p. 64 : « Il m’avait donc cueilli comme un pomme à l’arbre. » Construction du texte comme un jeu de miroir. Volonté de créer une espèce de densité : « richesse sourde que je mets de plus en plus au fond des phrases les plus simples. » dit Giono. Langlois dit : « Je comprends tout et je ne puis rien expliquer. » > accepter le jeu d’esquives que Giono pratique. L’ambition du roman Chef-d’œuvre d’habileté narrative > tenir compte de la polyphonie habituelle. Les Ames fortes sont le lieu d’une belligérance culturelle, entre culture orale et culture écrite, culture religieuse et culture profane… Montrer comment la culture du peuple est reprise dans une création littéraire originale. Ambitions : Thème carnavalesque du haut et du bas, souvenirs de contes de fée et de fables : articulation entre le rite, le mythe, et la coutume, en y incluant le roman. La tradition populaire d’un côté, et un roman lettré de tradition classique de l’autre. Volonté de Giono de faire un traité romanesque des vertus et des vices : haine, amour, colère, générosité, charité, luxure… Le roman propose une forme bizarre de théodyssée : juger le jugement de Dieu > pas lieu de juger les humains comme Dieu est censé le faire, pas de jugement dernier, car pas de vérité. Méditation sur le cynisme et le nihilisme caractérisant le monde moderne. Méditation qui commence par la publication des lettres de Machiavel par Giono (« Vous avez l’air d’une princesse » p. 26 > référence au conte de fée, ainsi qu’au Prince de Machiavel ?). Abondance du pronom indéfini « rien ». Réflexion sur l’art romanesque qui est le seul contre-poison possible au nihilisme selon Giono. Même année que la parution de l’Ère du soupçon de Sarraute. Un cadre et cinq plis Prologue : veillée funèbre (p. 7-52) Première version de l’affaire Numance racontée par Thérèse (p. 52-120) : comment Mme Numance a conduit M. Numance à la perte. Seconde version de l’affaire (p. 120-271) racontée par une des villageoises de la veillée, Le contre > contre-version. Occupe la place du romancier car a des privilèges comme l’omniscience, la transparence intérieure, le don du portrait… Reprise du récit par Thérèse (p. 172-332) : elle avoue s’être servie de Firmin. Le contre reprend la parole : meurtre de Firmin (p. 333-365) Le contre redonne la parole à Thérèse (p. 366-379) Retour à la veillée Roman construit comme une pyramide asymétrique : 1 et 7 se répondent, 2 et 6 sont des récits de Thérèse, 3 et 5 sont des récits du contre, et Thérèse est au milieu, construisant son pouvoir maléfique. La fin doit être rapide et cruelle, un dévalement, selon Giono > c’est le cas à partir de la page 332. Le récit de la seconde narratrice se trouve inséré à l’intérieur de la narration de Thérèse ; cette dernière a le mot de la fin. La position du romancier perd ses propres privilèges pour devenir la source d’une version possible parmi d’autres. L’effet de structure est seulement là pour qu’une version paraisse plus véridique que l’autre. Durant la veillée, Thérèse apparaît hors-coutume, ne respecte pas les traditions ; jeune, elle s’était également dérobée > scène de fuite à la Stendhal qui correspond à une descente sociale : Firmin n’a pas de terre, pas de bien. En s’identifiant à Mme Numance, elle se ré-élève socialement. -> Volonté de désaffiliation : elle se sépare de son milieu, de sa famille. Dès le prologue, elle se désintéresse de ses enfants. Statut d’héroïne hors-coutume qui lui permet de devenir une héroïne romanesque. Thérèse est une nouvelle Médée (nièce de Circé) : p. 52 « Il me reste moi » > cf. I, 4 de la Médée de Corneille. 27 Septembre 2016 Coutume : série de gestes vécue naturellement, qui impose un déroulement. Le roman raconte ce qui se passe lorsqu’on s’écarte de ces gestes coutumiers. Youri Lotman, La sémiosphère : « Le roman archive les anomalies. » Le héros romanesque est hors-coutume, assume son destin > cas de Thérèse. Elle a la capacité d’être satirique, pour cela il faut être hors de la société, avoir une distance par rapport au monde. Conscience d’une division entre soi-même, sa personne sociale, et les personnes sociales. Les âmes fortes sont l’histoire de deux mésalliances : Thérèse et Firmin : celui-ci choisit un saule pour le premier rdv > mauvais signe. Se marient en mai, mois interdit pour le mariage. Thérèse et Mme Numance Double mésalliance qui conduit au malheur, à la catastrophe : Mme Numance disparaît, et Firmin est occis. Pour la communauté villageoise, le mariage doit se faire selon certaines règles, sinon il est incompatible ; mariage et passion ne peuvent faire pair # société des Numance. Le contre suggère une mésalliance à la place d’une autre (p. 120) : celle qui lie Thérèse à Mme Numance est plus flatteuse pour elle que celle avec Firmin. Rédaction et édition Décembre 48 - Avril 49 : quatre mois de rédaction. Publié en janvier 1850. Roman pour faire pendant au cycle du Hussard ? Les textes de ce cycle sont des romans de la qualité d’âme, de la générosité aristocratique. Or dans Les âmes fortes, Giono met à soupçon cette vertu. Il joue avec sa propre œuvre : renversement perpétuel du pour au contre. Deux éditions : Gallimard en janvier 1950 et édition illustrée en février 1959 aux Libraires de France. Photographies qui sont des pseudo-portraits, qui répondent au personnage : photos que Giono aurait choisies en 1846, et celles choisies en 1958. Les premières sont publiées dans Giono par lui-même en 56. Thérèse a le même rapport que Giono à la photographie, servant son imagination tantôt vers le haut tantôt vers le bas. Thérèse double du romancier. La publication des Âmes fortes marque pour Giono la sortie du tunnel : emprisonné avant la guerre pour tracts pacifistes, à la fin de la guerre emprisonné pour collaboration avec le régime de Vichy. La prison est une expérience connue pour lui, qu’il appelle la « cabane » // Thérèse (expérience de la cabane, p. 321). Avec son roman, Giono cesse d’être celui que les éditeurs décriaient et qu’ils ne voulaient plus éditer. Avant la guerre, Giono s’était fait le prophète du pacifisme ; puis a compris qu’il avait eu tort > l’homme est fait pour le désir de guerre. Les âmes fortes montrent que la paix n’...
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« Cours magistral Giono - Volonté de Giono de faire un traité romanesque des vertus et des vices : haine, amour, colère, générosité, charité, luxure… - Le roman propose une forme bizarre de théodyssée : juger le jugement de Dieu > pas lieu de juger les humains comme Dieu est censé le faire, pas de jugement dernier, car pas de vérité.

- Méditation sur le cynisme et le nihilisme caractérisant le monde moderne.

Méditation qui commence par la publication des lettres de Machiavel par Giono (« Vous avez l’air d’une princesse » p.

26 > référence au conte de fée, ainsi qu’au Prince de Machiavel ?). Abondance du pronom indéfini « rien ». - Réflexion sur l’art romanesque qui est le seul contre-poison possible au nihilisme selon Giono.

Même année que la parution de l’ Ère du soupçon de Sarraute.

III.

U N CADRE ET CINQ PLIS 1.

Prologue : veillée funèbre (p.

7-52) 2.

Première version de l’affaire Numance racontée par Thérèse (p. 52-120) : comment Mme Numance a conduit M.

Numance à la perte. 3.

Seconde version de l’affaire (p.

120-271) racontée par une des villageoises de la veillée, Le contre > contre-version.

Occupe la place du romancier car a des privilèges comme l’omniscience, la transparence intérieure, le don du portrait… 4.

Reprise du récit par Thérèse (p.

172-332) : elle avoue s’être servie de Firmin. 5.

Le contre reprend la parole : meurtre de Firmin (p.

333-365) 6.

Le contre redonne la parole à Thérèse (p.

366-379) 7.

Retour à la veillée Roman construit comme une pyramide asymétrique : 1 et 7 se répondent, 2 et 6 sont des récits de Thérèse, 3 et 5 sont des récits du contre, et Thérèse est au milieu, construisant son pouvoir maléfique.

La fin doit être rapide et cruelle, un dévalement, selon Giono > c’est le cas à partir de la page 332.

Le récit de la seconde narratrice se trouve inséré à l’intérieur de la narration de Thérèse ; cette dernière a le mot de la fin.

La position du romancier perd ses propres privilèges pour devenir la source d’une version possible parmi d’autres.

L’effet de structure est seulement là pour qu’une version paraisse plus véridique que l’autre. Durant la veillée, Thérèse apparaît hors-coutume , ne respecte pas les traditions ; jeune, elle s’était également dérobée > scène de fuite à la Stendhal qui correspond à une descente sociale : Firmin n’a pas de terre, pas de bien.

En s’identifiant à Mme Numance, elle se ré-élève socialement. -> Volonté de désaffiliation : elle se sépare de son milieu, de sa famille. Dès le prologue, elle se désintéresse de ses enfants. 2 Thérèse serait une Mme de Merteuil villageoise.

Parallèle également avec La Princesse de Clèves . 2. »

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