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Dans le «Au lecteur» de L'Amour Médecin, Molière affirme que « les comédies ne sont faites que pour être jouées».

Publié le 30/08/2014

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amour

amateurs de Claudel doivent-ils être condamnés à attendre ou à assister à des représentations de la pièce mutilée ? Non, ils peuvent recourir à la lecture qui leur offre, quand bon leur semble, la possibilité de renouer avec leur auteur de prédi­lection. La liberté de la lecture, c'est aussi celle de s'arrêter ou de revenir en arrière, de relire des passages. Il peut être instructif de revenir à la scène d'ex­position* des Caprices de Marianne à la lumière de son dénouement*. Celle qui, dans un premier temps, pouvait apparaître comme une femme fidèle à son mari et à ses pratiques religieuses, devient une femme capricieuse, qui, non par fidé­lité, mais par amour pour un autre, laisse mourir Ccelio. De même, on peut reli­re la scène d'exposition* du Tartuffe 

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« Chapitre 2 Le théâtre : texte et représentation de savoir que la pièce se joue au XVIIe siècle, à l'époque où la très puissante com­ pagnie du Saint-Sacrement exerce une forte influence à la Cour.

Cela est clair pour le spectateur qui voit entrer en scène des personnages en perruques et rubans.

De même, le personnage de Tartuffe est d'autant plus révoltant quïl agit au sein même de la maison d'Orgon, qui l'a recueilli.

Le spectateur, qui voit Madame Pernelle sortir avec précipitation et qui observe Elmire, la femme d'Orgon, Da mis et Marianne, ses enfants, se comporter avec le naturel que l'on adopte dans lïntimité, sait d'emblée que la pièce se déroule chez Orgon.

La représentation ne fournit pas seulement des informations sur le cadre spatio-temporel, mais éga­ lement sur le caractère des personnages.

Ainsi, dans la scène d'exposition* des Caprices de Marianne, l'héroïne demande à Ciuta qui l'aborde : «Que me voulez­ vous?».

Cette phrase peut être prononcée avec mépris par une femme qui se juge supérieure et intouchable, avec effroi, par une jeune femme qui s'étonne qu'on s'adresse directement à elle.

L.:intonation de la voix de la comédienne per­ met alors d'établir le caractère du personnage principal.

De même, le spectateur qui assiste à la représentation du drame de Musset saura si Marianne, d"un regard furtif, a aperçu son mari, ce qui justifierait sa froideur à l'égard de Cœlio, si elle a vu ce dernier et l'a repoussé en connaissance de cause, ou si elle s'est seulement fiée à ses principes moraux et religieux.

La représentation aide donc à comprendre la pièce.

De plus, la représentation fait naître des émotions plus fortes que la lecture.

Nombreux sont les spectateurs qui pleurent lors du dénouement de Roméo et Juliette.

Ils sïdentifient aux personnages de chair et de sang, souffrent avec eux.

La combinaison de la parole, qui laisse deviner une douleur si forte qu'elle mène à la folie[« Ô heureux poignard'{...] laisse-moi mourir»).

de la gestuelle, un coup de poignard dans le ventre, que se donne une toute jeune fille, de ["intonation de la voix, à la fois douloureuse et décidée, agit sur tous nos sens et nous émeut.

Le rire est également souvent au rendez-vous.

Si le comique de mots peut être sub­ til et sensible à la lecture, le comique de gestes, qui ne se montre que sur scène, a le mérite de toucher tous les spectateurs.

Peu importe que l'on comprenne les répliques*, que l'on suive lïntrigue, on peut rire des facéties des comédiens.

Les Comédiens Italiens du temps de Molière l'avait bien compris, eux qui jouaient dans une langue quïgnorait leur public.

Le comique de caractère peut également être plus efficace sur scène.

La gestuelle et l'apparence soulignent en effet l'exa­ gération des traits de caractère.

Ainsi la mise en scène de la deuxième scène de L'Avare, si elle fait apparaître un Harpagon vêtu comme un clochard, qui ne cesse de se parler à lui-même, fouille chaque repli de l'habit de son valet, observe tout, vérifie à vingt reprises que tout est bien fermé, fait rire le spectateur d'un per­ sonnage caricatural.

La représentation est donc le lieu où jaillissent les émotions.

Enfin, assister à une représentation, c'est être avec d'autres, c'est accomplir un acte social.

Contrairement aux salles de cinéma, où tout est sombre- on parle d'ailleurs de «salles obscures» - les salles de théâtre sont toujours suffisam­ ment éclairées par le rayon des projecteurs, pour que l'on voie ses voisins.

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