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Dans quelle mesure la confrontation de diverses cultures constitue-t-elle une chance pour les pays concernés ?

Publié le 22/02/2012

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Dans l'avenir, la culture occidentale verra son influence diminuer, mais cela, à vrai dire, est sans importance ; car ce qui compte, ce sont les hommes en général et leur capacité à penser et à forger leur propre destin. Or notre civilisation ne répond plus à ces critères car nous avons trop privilégié le matérialisme : en effet, sommes-nous encore des « sujets » libres et réfléchissant lorsque nous devenons foule vociférante dans un stade ou risquons nos vies dans d'absurdes courses automobiles ? Hypocritement, nous condamnons les prostituées, mais célébrons des sportifs transformés en panneaux publicitaires... Certes les autres cultures ont aussi leurs tares, mais la confrontation avec elles est nécessairement enrichissante puisqu'elle évite de se replier sur soi et de s'autocélébrer stérilement. En effet, une civilisation n'a pas de « particularité » spécifique immuable : pour ne pas périr, elle doit évoluer, ce qui est impossible sans contact avec les voisins... Or aucun groupe humain désormais ne peut vivre isolé. Plutôt que de rejeter l'autre, nous devrions mesurer la chance que nous avons de le rencontrer.

« qui est étranger culturellement, ou ethniquement, risque fort de les mener vers un avenir sombre.

Leprotectionnisme économique, de même, ne profite guère aux peuples sur la durée.

Faut-il cependant s'ouvrir auxautres de façon absolue et irraisonnée ? 2.

Mise en contact n'est pas invasion D'abord s'ouvrir aux autres ne signifie pas nécessairement que l'on doive perdre son identité.

Tout dépend aussi àquoi l'on s'ouvre, et surtout, il ne faut pas confondre mise en contact et invasion.

Ces « invasions » sont de deuxordres : elles furent longtemps liées à la colonisation.

A l'époque romaine, ou à partir de 1492 en Occident chrétien(découverte de l'Amérique), rencontrer l'autre et s'y confronter, c'était d'abord le réduire à néant : conversionsforcées, pillages, massacres ou mises en esclavage : la mise en contact avec d'autres cultures ne fut guèrefavorable aux Amérindiens.

Le fut-elle davantage aux Africains ou aux Asiatiques à partir du xix' siècle ? On peut endouter.

Le « civilisé », trop souvent, sous de fallacieux prétextes humanitaires (introduire le progrès ou instaurer undéveloppement économique) cachant de réels intérêts financiers, vint détruire des cultures florissantes et biensouvent les empêcha d'évoluer normalement.

Mais comme l'écrivait en 1950 le poète martiniquais Aimé Césaire dansson Discours sur le colonialisme, la colonisation est davantage une « chosification » (de l'autre) qu'une avancée dela civilisation ou une mise en contact.

La domination, l'exigence chez le colonisé de la soumission la plus totale auxnouvelles valeurs introduites, le mépris le plus complet pour les anciennes traditions et les modes de vie, telle est larègle du colonialisme ; nul échange en tout cas.Nul échange non plus pour le deuxième type d'invasion, plus moderne, que certains pays pratiquent aujourd'hui etqui risque d'aboutir à une tragique uniformisation du globe.

Lorsqu'une culture unique s'impose aux autres, peut-il yavoir contact et échange ? vraie confrontation entre deux systèmes ? On peut se le demander.

On comprend dèslors les efforts de certains pays pour conserver leur identité culturelle (comme la France par exemple, tentant deconserver son art cinématographique devant l'invasion américaine lors des accords du GATT).

Toute monocultureest dangereuse, celle-ci autant que les autres mais là encore il n'y a pas de réciprocité et l'on peut parlerd'impérialisme.

N'y aurait-il donc comme alternative que l'assimilation par un modèle unique ou le protectionnismefrileux? 3.

La confrontation fructueuseEdgar Quinet, historien du 'axe siècle, expliquait ainsi la chute de l'empire romain : Rome, d'un seul coup, eut le désird'unifier son empire, d'imposer des règles, des lois communes aux peuples soumis qui jusqu'alors vivaient en relativeautonomie.

Cette unification, loin de consolider l'empire, fut le commencement de sa décadence.

Un pays, en effet,se sclérose en imposant aux autres un mode de vie unique.

Pourquoi lire des œuvres d'écrivains d'autres pays ouvoir des films étrangers, écouter d'autres musiques, voire apprendre des nouvelles qui viennent d'ailleurs si on croitse suffire à soi-même ? Un pays peut ainsi devenir paresseux, amorphe, et se couper totalement de ce qui se passeà l'extérieur...

Pour pallier ce risque de sclérose mortifère, une seule solution, pratiquer l'échange culturel.Ouvrir ses frontières et ses esprits aux autres, les écouter, faire le choix entre ce qui paraît bon et ce qui le semblemoins, découvrir d'autres modes de vie, d'autres systèmes de pensée : ainsi peut-on voir poindre à l'horizon devéritables sociétés multiethniques ou multiculturelles où aucune race, aucune culture ne dominera l'autre mais oùchacune prendra chez sa voisine ce qu'elle a produit de meilleur, apprenant ainsi peut-être le sens de la relativité etce qui est le fondement de toute vie sociale : la tolérance.Ainsi la confrontation entre plusieurs cultures ne peut qu'être bénéfique si cette confrontation se joue de façonrigoureusement égalitaire ; si aucune n'entend dominer l'autre ni répandre une prétendue bonne parole...

La voie dudéveloppement et de l'épanouissement, pour les sociétés, est souvent étroite : il faut en effet naviguer entre deuxécueils aussi inquiétants, l'abandon absurde des traditions et de la « diversité » et le refus, aussi absurde, de lestransformer et d'évoluer.

Là encore c'est dans une « synthèse », un « métissage », que se trouve probablement lasolution.

Encore faut-il que chacun l'accepte.. »

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