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Des châteaux en Espagne: Pensez-vous que la lecture des œuvres littéraires contribue à nous ôter nos illusions ?

Publié le 12/09/2018

Extrait du document

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Texte 2 Jean de la Fontaine, « La Laitière et le pot au lait », livre VII, Fables X, 1678, édition établie par Georges Couton

 

LA LAITIÈRE ET LE POT AU LAIT

 

Perrette sur sa tête ayant un pot au lait Bien posé sur un coussinet,

 

Prétendait arriver sans encombre à la ville.

 

Légère et court vêtue elle allait à grands pas, Ayant mis ce jour-là, pour être plus agile,

 

Cotillon1 simple, et souliers plats.

 

Notre laitière ainsi troussée

 

Comptait déjà dans sa pensée

 

Tout le prix de son lait, en employait l’argent,

 

Achetait un cent d’œufs, faisait triple couvée ;

 

La chose allait à bien par son soin diligent2.

Il m'est, disait-elle, facile
D'élever des poulets autour de ma maison :
Le Renard sera bien habile, S'il ne m‘en laisse assez pour avoir un cochon.
Le porc à s’engraisser coûtera peu de son ;
Il était quand je l'eus de grosseur raisonnable : J'aurai le revendant de l’argent bel et bon.
Et qui m’empêchera de mettre en notre étable,
Vu le prix dont il est, une vache et son veau,
Que je verrai sauter au milieu du troupeau ?
Perrette là-dessus saute aussi, transportée.
Le lait tombe ; adieu veau, vache, cochon, couvée. La dame de ces biens, quittant d’un œil marri3 Sa fortune ainsi répandue,
Va s’excuser à son mari,
En grand danger d’être battue.
Le récit en farce en fut fait ;
On l’appela le Pot au lait.
Quel esprit ne bat la campagne ?
Qui ne fait châteaux en Espagne ?
Picrochole, Pyrrhus4, la Laitière, enfin tous,
Autant les sages que les fous ?
Chacun songe en veillant, il n’est rien de plus doux :  Une flatteuse erreur emporte alors nos âmes :
Tout le bien du monde est à nous,
Tous les honneurs, toutes les femmes.
Quand je suis seul, je fais au plus brave un défi ;
Je m’écarte, je vais détrôner le Sophi5 ;
 On m’élit roi, mon peuple m’aime ;
Les diadèmes vont sur ma tête pleuvant :
Quelque accident fait-il que je rentre en moi-même ; Je suis gros-Jean6 comme devant.
Cotillon : jupon traditionnel des paysannes.
1. Jupon traditionnel des paysannes.
2. Rapide et efficace.
3. Triste.
4. Général Grec (- 318/- 272) se prenant pour Alexandre le Grand, rêva de conquêtes et repartit chez lui en Épire, vaincu par les Romains.
5. Titre donné au roi de Perse.
6. Type de paysan balourd.

1. RABELAIS, Gargantua, chapitre 33, 1634, traduction en français moderne par Guy Demerson.

 

2. J. de LA FONTAINE, « La Laitière et le pot au lait », livre VII, Fables X,

 

1678, édition établie par Georges Couton.

 

3. J. de LA FONTAINE, « Le Curé et le Mort », livre VII, Fables XI, 1678, édition établie par Georges Couton.

 

Vous répondrez d'abord à la question suivante Question

Quelle est la leçon commune à ces trois textes ? Comment est-elle rendue plaisante ?

Vous traiterez ensuite, au choix, l'un des sujets suivants Commentaire

Vous commenterez la fable intitulée la Laitière et le Pot au lait (texte 2). Dissertation

Pensez-vous que la lecture des œuvres littéraires contribue à nous ôter nos illusions ? Vous répondrez à cette question, dans un développement organisé, en vous appuyant sur les textes du corpus, les lectures faites en classe, mais aussi vos connaissances personnelles.

Écrit d'invention

« J'ai bien peur que toute cette entreprise ne soit semblable à la farce du pot au lait dont un cordonnier s'enrichissait en rêve. Ensuite, quand le pot fut cassé, il n'eut pas de quoi manger », dit Échéphron, le sage personnage du texte 1.

À votre tour, vous raconterez une histoire semblable à celle du pot au lait, que vous situerez de nos jours. Vous n'êtes pas tenu d'écrire un texte en vers.

Mobiliser vos connaissances

 

D'autres oeuvres auxquelles vous pouvez faire références ?

 

Poésie engagée : critique de la guerre dans « Le dormeur du val » par exemple.

 

Apologues : Contes de Perrault contes philosophiques de Voltaire

 

 Élaborer le plan

 

La problématique étant une question alternative, le plan est critique.

 

• Partie I : en quoi les œuvres littéraire ouvrent les yeux sur le monde qui nous entoure et contribuent en ce sens à nous ôter nos illusions.

 

• Partie II : vous montrerez que les œuvres littéraires visent aussi à construire des mondes imaginaires et fictifs.

 

• Partie III : pour dépasser ce qui pourrait apparaître comme une contradiction, vous verrez comment la fiction peut être une arme contre les illusions.

Introduction

 

« Je me sers d'animaux pour instruire les hommes », écrit La Fontaine au seuil de ses Fables. Il met ainsi la fiction, au service d'une visée morale. Il s'agit pour lui d'instruire les hommes sur la nature humaine et sur le monde. La lecture des œuvres littéraires contribue-t-elle à nous ôter nos illusions ? La littérature a-t-elle pour but de nous ouvrir les yeux sur le monde ou construit-elle un monde fictionnel et imaginaire ?

 

Nous montrerons dans une première partie que la littérature peut offrir une juste vue du monde, puis dans une deuxième partie nous analyserons la dimension fictionnelle et imaginaire des œuvres littéraires, avant de montrer dans un troisième et dernier temps que c'est le détour de la fiction qui est l'arme la plus efficace pour lutter contre les illusions.

 

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« que grâce aux remparts dus à votre ingé nios ité.

Vo us d ivis erez votre armée en deux, comme bien vous co mprenez .

Une partie ir a !--e ruer sur ce Grandgousier et ses gens et il sera, au premier assaut, facilement mis en déroute.

Là, vous récupérerez de l'arge nt en ma�se.

car le vilain a de ts quoi.

Nous disons vilain parce qu'un noble prin ce n'a jamais un sou .

Thésauriser, c'est bon pour un vilain.

Pendant ce temps, l'autre partie tirera vers l'Aunis, la Saintonge, l 'Angoumo is et la Gascogne et aussi vers le Périgord, le Médoc et les Landes.

Sans rencontrer nulle résistance, ils prendront villes, châteaux 20 et forteresses.

À Bayonne, à Saint-Jean-de-Luz et à Fontarabie, vous saisirez tous les navires et, en côtoyant la Galice et le Portuga l, vous pillerez toutes les contrées maritimes jusqu 'à Lisbonne où vous aurez en renfort tout l'équipage qu'il faut à un conquérant.

Cordieu ! L'Espagne se rendra, car ce ne sont que des rustres.

Vous passerez par le détroit zs de Séville et dresserez là deux colonnes plus magnifiques que celles d'Hercu le pour perpétuer le souvenir de votre nom.

Ce détroit sera nommé mer Picrocho line.

Passée la mer Picrocholine, voici Barberousse qui devient votre esclave ...

-Je lui ferai grâce, dit P icrocho le.

Jo -Assurément, dirent-ils, à conditi .on qu'i l se fasse baptiser.

Et vous attaquerez les royaumes de Tunis, de Bizerte, d'Alger, de Bône, de Cyrène et toute la Barbarie, hardimenl En continuant, vous prendrez en main Majorque, Minorque, la Sardaigne, la Corse et les autres îles du golfe de Gênes et des Baléares.

En longeant la côte à main gauche, Js vous soumettrez toute la Gaule Narbonnaise, la Provence et le pays des Allobroges, Gênes, Florence, Lucques ; et, Dieu te protège, Rome ! Le pauvre Monsieur du Pape en meurt déjà de peur.

- Ma foi, dit Picrocho le, je ne baiserai pas sa pantoufle.

- L'Italie prise, voilà Naples, la Calabre, les Pouilles et la Sicile mises à 40 sac, et Ma lte avec.

Je voudrais bien que ces plaisantins de chevaliers, jadis Rhodiens, Vous résistent, pour voir un peu ce qu'ils ont dans le ventre.

» [ ...

]Il y avait là un vieux gentilhomme, éprouvé en diverses aventures, un vrai routier de guerre, nommé Échéphron.

Il dit en entendant ces propos: 4S « J'ai bien peur que toute cette entreprise ne soit semblable à la farce du pot au lait dont un cordonnier tirait une fortune en rêve.

Ensuite, quand le pot fut cassé, il n'eut pas de quoi manger.

Qu'attendez-vous de ces belles conquêtes ? Quelle sera la fin de tant d'embarras et de barrages ?. »

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