"Des souris et des hommes" analyse:
Publié le 24/11/2014
Extrait du document
«
l'endormissement de George et de Lennie autour de leur feu de camp sommaire évoque le sommeil définitif
qu'octroie George à Lennie en fin de roman.
Enfin, le serpent qui « ondule » sous l'eau (I, p.38)
se dirige aveuglément tout droit vers le héron qui semble l'attendre (VI, p.179) pour l'avaler aussitôt.
Le parallèle est évident entre l'inadaptation infantile de Lennie et l'ignorance du serpent.
La partie VI rappelle
combien la création est cruelle : le plus fort l'emporte sur le plus faible, toujours sacrifié.
Ce
mouvement qui va des signes annonciateurs à la conclusion tragique est celui-là même qui élimine les plus
faibles.
Crooks, à la fois infirme et noir dans un univers raciste est victime d'ostracisme de la part des autres
ouvriers.
De même, la femme de Curley, à la recherche d'une affection qui la fuit et crédule aux promesses des
hommes, est sacrifiée.
Il en est ainsi pour le vieux chien de Candy.
On notera que la femme de Curley, comme
le chien de Candy sont privés de tout nom personnel.
L'euthanasie semble bien la seule issue réservée aux
inadaptés...
On ajoutera enfin que Crooks, pourtant victime lui-même du rejet des autres, prend un malin plaisir
à torturer Lennie en lui faisant accroire que George l'a abandonné : autre mystère de la création qui
transforme la victime en bourreau potentiel !
Quant au rêve d'un « chez soi » porté par George et Lennie, c'est au moment où il semble le
plus à même de se réaliser en se propageant jusqu'à Candy, voire à Crooks, qu'un coup du sort l'anéantit.
Ainsi, John Steinbeck, par la simple mise en perspective des parties I et VI - l'une faisant écho à l'autre - et la
multiplication des signes annonciateurs, parvient à faire sentir l'inexorable fatalité qui contrarie les rêves les
plus chers : ce qui doit arriver arrivera ; on n'échappe pas à son destin.
Et George n'a fait que
retarder l'échéance d'un destin tout tracé dès l'ouverture du récit.
La signification est évidente.
La cruauté de la création se révèle in fine : nous ne comprenons pas ce
qui nous attend faute de savoir interpréter les situations lucidement.
L'emprise du rêve ne nous permet pas
d'exercer pleinement notre sens de la réalité.
L'imagination transcende la perception du réel.
Or, « Les
plans des souris et des hommes souvent ne se réalisent pas. » (Robert Burns, 1785)
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