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DESPORTES (Philippe)

Publié le 10/03/2019

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DESPORTES (Philippe), poète français (Chartres 1546-abbaye de Bonport, Normandie, 1606). Né dans une famille de négociants aisés, tonsuré de bonne heure, le jeune Desportes reçut une instruction poussée. Ses études terminées, il entra, si l'on en croit Tallemant des Réaux, au service de l'évêque du Puy, qui l'emmena à Rome où il se familiarisa avec la poésie. De retour en France, il trouva un emploi dans les bureaux du marquis de Villeroy, secrétaire d'État de Charles IX, et fréquenta, en même temps que le salon de son épouse, Madeleine de l'Aubespine, celui de la maréchale de Retz, le plus important des salons littéraires de l'époque. En 1573 il accompagne en Pologne le duc d'Anjou que la Diète vient d'élire roi. L’accession de ce dernier au trône de France, en 1574, inaugure l'apogée de la carrière politique et poétique de Desportes. Comblé de faveurs par Henri III, c'est sous son règne qu'il fait paraître, de 1573 à 1583, les éditions successives de ses œuvres dont le succès auprès du public mondain lui vaut une gloire qui éclipse celle de Ronsard. Sous le règne d'Henri IV, Desportes se tiendra plus écarté de la cour, partageant son temps entre l'abbaye de Bonport et son domaine de Vanves-lez-Paris, entouré d'une cour de poètes.
 
Desportes apparaît, à tous égards, comme le type accompli du poète de cour. Par son écriture d'abord, étroitement modelée sur le goût des mondains. Par la destination de son discours ensuite, un discours « de commande » dans lequel le poète ne fait, la plupart du temps, que prêter sa voix à de grands personnages de la cour : ainsi les Amours de Diane célèbrent-ils plusieurs maîtresses d'Henri III, et les Amours d'Hip-polyte, Marguerite de Valois, qu'un gentilhomme, Bussy d'Amboise, courtisait alors. Avec Desportes, une poésie de salon succède à la poésie inspirée et savante de la Pléiade.
 
Bien qu'elle ait connu, de 1573 à 1583, dix éditions successives et de constants enrichissements, l'œuvre de Desportes n'a dans son ensemble — si l'on excepte la traduction des Psaumes entreprise par le poète à la fin de sa vie — été marquée par aucun renouvellement important.

« Qu'il s'agisse des Amours (Amours de Diane, Amours d'Hippolyte, Amours de Cléonice), des Élégies ou des Mélanges ( c e s grandes divisions de l'édition de 1573 seront reprises par les éditions suivantes qui se contenteront d'en augmenter les contenus respectifs), sa poésie a pour thème unique l'amour : en quoi elle se situe dans le prolongement de la poésie de la Pléiade, en même temps qu'elle rompt avec elle par l 'aban· don de toutes les autres sources d'inspi ­ ration: philosophiques, politiques, scien­ tifiques.

Une identique restriction de champ s'observe, au sein même de c ette po ésie amoureuse, dans le choix des modèles : tandis que, chez la plupart des p oètes de la Pléiade, ceux-ci étaient relativement diversifiés (les pétrarquis­ tes italiens s'y trouvant en concurrence avec les alexandrins, les élégiaques latins et les néolatins), Desportes se c h oi sit un mod èle unique : les Italiens (plus précisément, dans les Amours de Diane et d'Hippolyte, les néopétrarquis­ tes Tebaldeo et Sasso, et, dans les Amours de Cléonice, les modernes Costanzo, Rota et Tansillo).

Il s'agit là, au vrai, d'une manifestation parmi d'autres de l'assujettissement de sa poésie au goût mondain.

C'est ce dernier qui incite Desportes à bannir la plupart des oripeaux. »

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