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Dictionnaire Philosophique : Pour Voltaire, la Bible est le point faible de L'ennemi.

Publié le 15/09/2011

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« Je n'ai que deux jours à vivre, mais je les emploierai à rendre les ennemis de la raison ridicules. «. La présentation du Dictionnaire Philosophique porte en épigraphe cette phrase de Voltaire qui résume bien la charge critique et la volonté de toute-puissance de la raison qui règnent dans son œuvre. Lorsque paraît le Dictionnaire Philosophique en 1764, Voltaire a déjà soixante-dix ans, et c'est un homme qui a beaucoup vécu; les encyclopédistes, « nouveaux philosophes « (Diderot, Helvétius, Rousseau...) le considèrent déjà comme une icône, tant littéraire que philosophique. Son dernier combat, et, finalement, le combat essentiel de sa vie philosophique, c'est le combat contre ce qu'il nomme l'Infâme, à savoir l'Église catholique, et plus précisément l'Église catholique française du XVIIIe siècle.

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« III Persécution des philosophes en France aujourd’hui : paragraphes VII à IX. Voltaire introduit sa comparaison des deux époques, antique et moderne, par une affirmation selon laquelle, si « il ya eu des philosophes de cabinet en France », « tous, excepté Montaigne, ont été persécutés.

»Cela est le fait, selon lui, du fanatisme religieux, des « franciscains » et des « dominicains », à traiter avec la mêmerigueur, le même mépris coupable.Les exemples ne manquent pas de ces « sages », ces hommes « savants et généreux » qui durent subir lapersécution, fruit de la lutte acharnée, de leurs principaux détracteurs nommés dans le texte de l’article : Jurieu,qu’il qualifie d’ « exécrable »pour exprimer la haine qu’il éprouve à l’égard de ce « calomniateur », de ce« persécuteur » et le jésuite Le Tellier.Ainsi Charron, Ramus, Descartes, Gassendi et « l’immortel Bayle », qui fut »l’un des philosophes les pluspersécutés », pourtant représentant, pour Voltaire, « l’honneur de la nature humaine », durent subir des menacesde mort, furent assassinés, obligés de s’expatrier pour avoir réveiller le courroux de la religion par des attitudes oudes propos hérétiques. IV Exemple détaillé de la persécution de Bayle : paragraphes X à XIV. A l’origine de la persécution dont fut l’objet le précurseur BAYLE, dès la fin du dix-septième siècle, de cet espritcritique d’examen qui sera celui des philosophes du dix-huitième siècle - On lui doit notamment son célèbre traitéintitulé : Pensées sur la comète (1682)- ce que Voltaire considère comme « un des prétextes dont on se servit pourl’accabler et le réduire à la pauvreté » : « fut son article de « David » contenu « dans son utile dictionnaire ».Comme le mettent en évidence tous les nombreux modalisateurs qui trahissent le parti pris de Voltaire dans sonarticle, le traitement rapporté du philosophe et sa cause apparente sont à classer dans la catégorie de « l’Infâme ».David se vit reprocher de ne pas faire l’éloge d’un personnage que voltaire, en une superbe antithèse énumérative -où le rythme croissant des adjectifs, qui pourrait néanmoins lasser un esprit inattentif, se voit relancé par l’emploi dedeux conjonctions de coordination, dont le développement des groupes qu’elles introduisent, permet à l’ironie deVoltaire de mimer l’offense d’un esprit bien pensant comme celui des fanatiques religieux, outragés par une impiétéou une impudence mais impavides face au spectacle d’ actions inhumaines, monstrueuses, d’une cruautéépouvantable -, nous décrit donc comme un homme aux « actions » « injustes, sanguinaires, atroces, ou contrairesà la bonne foi, ou qui font rougir la pudeur ».Le paragraphe XI illustre et justifie le choix précis des trois adjectifs précédents, qualifiant la nature des actions deDavid.

Voltaire se livre alors à une accumulation d’une dizaine d’exemples de ses faits et gestes plus immoraux,barbares, bestiaux les uns que les autres, qui, par l’anaphore introductive de la préposition « pour » suivie desauxiliaires « être », ou « avoir » plus fréquemment, rappellent de façon systématique, avec une foule de détailsatroces accablants, par le biais de subordonnées conjonctives, de compléments de déterminations, de syntagmescirconstanciels, le personnage abominable qu’il était.Le paragraphe XII, qui, par une prétérition, évoque ce qu’il affirme garder sous silence, juxtapose les comportementsgrandement condamnables, que Voltaire aurait pu rapporter pour peaufiner le portrait déjà très chargé de David,sous-entendant, par là même que la liste de ses infamies n’est pas close.La prosopopée du paragraphe XIII, qui prête un discours à Bayle qu’il eût fallu qu’il tînt aux « Princes de la terre »interpellés, démontre par le choix des verbes « massacrer, égorger, coucher (avec toutes les femmes), répandre (lesang des hommes) à l’impératif, que ce discours aurait fait de lui un prosélyte de la cruauté et du crime et non unsage philosophe conseillant la vertu compatible avec les « psaumes », dont la lecture de la lettre uniquement, quiest celle des ennemis des philosophes, est mise en question en fin de paragraphe.L’exclamation interloquée de Voltaire en début de paragraphe : « Quoi donc ! », son incompréhension feinte, sous laforme d’une interrogation rhétorique, et le discours contraire à toute morale, dont le caractère absurde est évident,qu’il affecte de croire que ses ennemis voulurent l’entendre tenir aux « Princes de la terre » par Bayle, et que c’estparce qu’il n’a pu raisonnablement s’y résoudre qu’ils l’auraient en conséquence « accablé » et « réduit à lapauvreté », fait basculer l’accusation « de n’avoir point donné des louanges aux actions de David » dans lacatégorie des actes plein de sagesse et de raison et non dans celle du paradoxe inexplicable, de l’absurdité, del’incohérence d’un comportement autrement inconcevable, par la saine raison, qui eût été le sien s’il avait fait l’élogede David.

L’interrogation rhétorique terminale du discours prêté à Bayle souligne d’ailleurs la contradiction impensablequ’un tel discours eût pu être prononcé par quelque être sain d’esprit.Ainsi dans le paragraphe XIV, voltaire trouve une caution religieuse à l’article de Bayle puisque, tout comme dieu, lephilosophe a mis en évidence la contrition de David et non donné ses « forfaits » en exemple.

La pensée progressegrâce à une nouvelle question rhétorique où la raison de Bayle rejoint le comportement de Dieu dans sa façon detraiter les personnages de son histoire : de même que le philosophe n’a pas loué les « crimes » perpétrés par David,de même Dieu ne les a pas canonisés.

On note le rappel constant du rôle primordial du philosophe selon Voltaire quiest de « rendre service au genre humain ».

On peut hésiter lorsque Voltaire modalise son affirmation selon laquelleDieu a « sans doute » dicté toute l’histoire juive.(cf.

la relation ambiguë de Voltaire avec le judaïsme) V Identification des persécuteurs et cause des guerres civiles :paragraphes XV et XVI Le paragraphe XV débute par une objection : « cependant ».

Cette objection permet à Voltaire, après sadémonstration lumineuse de la justesse et de la justice de l’attitude de Bayle, de revenir sur le fait intangiblereprésenté par sa persécution effective.

Il fut injustement persécuté, ceci est un fait acquis.

Une question sepose : « et par qui ? ».

Il s’agit à nouveau d’incriminer les responsables, d’identifier les persécuteurs.

Les deuxphrases qui viennent nous éclairer ont une certaine confusion sémantique dans la mesure où elles coordonnent des. »

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