Devoir de Philosophie

DIDEROT: « L’invention du chèvre-pied », Le Rêve de d’Alembert (commentaire)

Publié le 08/12/2011

Extrait du document

diderot
Diderot (1713-1784), auteur des Lumières, consacre la majeure partie de son existence à l’élaboration et à la diffusion de L’encyclopédie (1747-1765). Figure typique de l’homme de science : un écrivain qui s’illustre dans des romans (Jacques le Fataliste, Le Neveu de Rameau), le théâtre (Le Fils naturel), la critique d’Art (Les salons), l’essai philosophique (Pensées philosophiques, Lettre sur les aveugles) mais aussi un mathématicien : Mémoires sur différents sujets mathématiques.
 
   Texte qui a fait l’objet d’une première rédaction en 1769, n’est pas publié puis est perdu.  Nvelle tentative en 1774.Met en scène deux personnages qui ont réellement existé : Julie de l’Espinasse 1732-1776 (maîtresse de d’Alembert et qui fut demanda à ce que le texte ne paraisse pas en 1769, par égards à son mari ) et Théophile de Bordeu 1722-1776 (médecin, vitaliste comme Buffon et Needham, auteur de travaux d ‘anatomie –usage des glandes et la structure des tissus (cf Bichat) - et participe à L’Encyclopédie, il est le représentant de la pensée biologique et médicale. Il représente le savant dont le savoir s’exprime dans un domaine spécialisé.
diderot

« I/ LES CARACTERISTIQUES D’ UN DIALOGUE « PHILO SOPHIQUE ».

1°) Une m aïeutique.

Jeu de questions réponse est ce qui permet de faire émerger la vérité.

Dialogue platoniciens mettent en scène Socrate et ses interlocuteurs.

Socrate n’est pas un philosophe qui expose une doctrine.

Sa parole est le plus souvent sur le mode interrogatif.

Il conduit le dialogue.

Objections permettent à la vérité d’émerger.

Conversation ici dans un cadre privé, activité gratuite d’échange intellectuel.

Il s’agit d’une quête commune de la vérité.

Deux interlocute urs qui partagent des valeurs et qui sont d’une envergure intellectuelle égale pour éviter ennui, la dispute orgueilleuse ou stérile.

Rôles ici partagés.

Si Bordeu fait autorité par son statut de savant, la spécialisation de son savoir, il y a cependant un équili bre entre les personnages comme le montrent les interrogatives qui relancent régulièrement le dialogue : B : (l .16), (l.70).

E : (l.14), (l.42), (l.54) .

Le savoir et la réflexion sont ici le résultat d’un partage.

Les questions permettent de poser le thè me du débat (14) = fait de Bordeu un spécialiste, (16) Permet de p réciser la nature de la question et le domaine touché ou (l.41 ,54) un éclaircissement sur le sens attribué à certains mots de vocabulaire : « tentatives suivies », « ces considérations » avec le démonstratif « ces » qui marque ici la reprise d’un élément déjà introduit dans le discours.

Travail de définition propre à tout travail intellectuel (Diderot travaille à la lisibilité de son texte par l’intermédiaire de Mlle de L’Espinasse// lect eur).

2°) Expression d ’une complicité : un art du jeu entre deux amis.

Dans Le Neveu de Rameau Diderot raconte qu’il aime se parler à lui -même, et met en scène un dialogue entre LUI et MOI.

Le dialogue semble véritablement la forme la plus propice à la réflexion, parce qu’elle implique une distance vis -à -vis de soi -même, et qu’il est dynamique, en mouvement.

« Qu’il fasse beau, qu’il fasse laid, c’est mon habitude d’aller sur les cinq heures du soir me promener au Palais -Royal.

C’est moi qu’on vo it, toujours seul, rêvant sur le banc d’Argenson.

Je m’entretiens avec moi -même de politique, d’amour, de goût ou de philosophie.

J’abandonne mon esprit à tout son libertinage.

Je le laisse maître de suivre la première idée sage ou folle qui se présente, c omme on voit dans l’allée de Foy de nos jeunes dissolus marcher sur les pas d’une courtisane à l’air éventé au visage riant, à l’œil vif, au nez retroussé, au nez retroussé, quitter celle -ci pour une autre, les attachant toutes et ne s’attachant à aucune.

Mes pensées ce sont mes catins.

» Liberté première de la pensée, présentée comme une activité joyeuse, associée au désir et à la transgression (figure de la catin).

Conversation dynamique en ce qu’elle fait circuler informations et informations et que cel les-ci transforment les personnages.

-------------- --- Au début, deux rôles marqués entre les deux personnages .

Opposition entre Bordeu qui apparait comme un personnage scandaleux, audacieux et enthousiaste, et Mlle de l’Espinasse apparait comme le perso nnage raisonnable qui incarnerait une sagesse du « juste milieu » .

En effet, le personnage de Bordeu apparaît d’emblée comme celui qui veut se débarrasser de la question de la morale (dès la première tirade) pour envisager la question de la science : la science est l’étude de la nature, comme tout ce qui existe physiquement, ainsi peut -on mieux comprendre la première partie de la phrase « tout ce qui est ne peut être ni contre -nature, ni hors de nature ».

« Tout ce qui est » est une périphrase qui défi nit la nature comme tout phénomène qui peut être observé.

Démonstration ici par l’absurde.

Si on effectue un jeu de sub stitution entre « tout ce qui est » et « nature » : « la nature ne peut être ni cont re-nature, ni hors -. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles