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Dieu et la religion DANS Les ''Châtiments'' de Victor Hugo

Publié le 14/03/2015

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dieu

Le Nouveau Testament n'est pas oublié. Les Châtiments font de Jésus-Christ un défenseur tutélaire de la justice et de la vérité. Pour sortir le peuple français de sa léthargie face au nouveau pou­voir, Hugo voudrait imiter le Christ ressuscitant son ami Lazare (Jean, 11, 1-44) : « Lazare ! Lazare ! Lazare ! / Lève-toi « (Il, 2). Dans Paroles d'un conservateur à propos d'un perturbateur (VII, 12), il établit un parallèle entre les détracteurs du Christ et les zélateurs de Louis Bonaparte, opposés à tout individu exprimant

franchement sa pensée. Le Christ est dépeint par ses détrac­teurs comme un « charlatan «, un « anarchiste éhonté «. On lui

reproche d'avoir chassé, avec « un fouet «, les « marchands « du Temple, mais surtout de véhiculer une dangereuse idéologie égalitaire, « affirmant qu'ici-bas / Les hommes sont égaux et frères «.

D'une manière générale, Hugo veut prouver que le christia­nisme dévoyé des suppôts de Louis Bonaparte trahit le message de paix et d'amour de Jésus :

0 saints du ciel ! est-il, sous l'ceil de Dieu qui règne,

Charlatans plus hideux et d'un plus lâche esprit,

Que ceux qui, sans frémir, accrochent leur enseigne

Aux clous saignants de Jésus-Christ

 

(IV, 4, pp. 175-176.)

dieu

« lui, comme chez les prélats français, l'intérêt politique l'emporte, aux yeux d'Hugo, sur la vocation strictement religieuse: « Le pape Mastaï fusille ses ouailles » (1, 12).

Les jésuites Comme Pascal et Voltaire, Hugo déteste les jésuites.

Cet ordre ïeligieux fut fondé en 1540 par Ignace de Loyola, dont le nom, dans le recueil, revient fréquemment à la manière d'un juron (Nox; IV; V, 4 ...

).

Organisé militairement, avec à leur tête un géné­ ral, les jésuites se consacrent à l'apostolat de la religion catho­ lique et à l'enseignement,« pour la plus grande gloire de Dieu», Ad majorem Dei gloriam: cette devise sert ironiquement de titre à l'un des poèmes (1, 7).

où se trouve expliquée leur stratégie.

Leurs ennemis les accusent d'être des conservateurs, opposés à toute idée progressiste, et de faciliter les accommodements entre le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel, à la manière d' « Escobar» (Il, 2), casuiste célèbre que Pascal étrille dans les Provinciales.

Voici comment Hugo les fait parler: Ils ont dit: " Nous serons les vainqueurs et les maîtres.

Soldats par la tactique et par la robe prêtres, Nous détruirons progrès, lois, vertus, droits, talents.

» (1, 7, p.

85.) L'anticléricalisme des Lumières Hugo se présente en héritier des grands penseurs de la phi­ losophie des Lumières au xv111 8 siècle.

Leurs idéaux de justice, d'égalité, de progrès social, se réalisèrent en partie avec la Révolution française.

Le Voltaire pamphlétaire, contestataire, iro­ niste, mais aussi anticlérical, est fréquemment invoqué.

Hugo ne pardonne pas à la bourgeoisie, de tradition voltairienne, d'avoir trahi par opportunisme les valeurs progressistes du philosophe : « Suprême abjection ! riant avec Voltaire,/ Votant pour Escobar! » (IV, 8).

Jean-Jacques Rousseau, l'auteur du Contrat social, est une autre référence du poète.

Ces deux philosophes lui sont d'autant plus chers que les jésuites les exècrent et se rallient au cri de : « Mettons Jean-Jacque au bagne et Voltaire au chenil » (1, 7).

53. »

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