Dissertation français sur le Malade imaginaire

« Molière affirme dans son avis « Au lecteur » de L'Amour médecin (1665) : « On sait bien que les comédies ne sont faites que pour être jouées.

» Partagez-vous cet avis ? Vous répondrez sous forme d'un devoir organisé en vous appuyant sur l'œuvre Le Malade imaginaire de Molière, mais aussi en exploitant le parcours associé et votre expérience de lecteur et de spectateur. On peut « aller au théâtre », « jouer du théâtre » ou « lire du théâtre », le mot lui-même contient déjà l'idée d'une dualité entre la scène et le texte.Ainsi, Molière prévenait-il ses lecteurs de L'Amour médecin en 1665 : « On sait bien que les comédies ne sont faites que pour être jouées.

» Il sous-entendait que le texte théâtral seul ne suffisait pas et que le lecteur devait fournir un effort pour « voir » la pièce en la lisant.

Il soulevait alors la question de la lecture d'un texte théâtral : celle-ci est-elle suffisante pour comprendre et apprécier une comédie ? En premier lieu, nous montrerons que les comédies, à l'image du Malade imaginaire, sont faites avant tout pour être jouées, car le spectacle offre une interprétation qui permet de comprendre le texte.

Dans un deuxième temps, nous analyserons tout l'intérêt de la lecture du texte théâtral qui apporte une compréhension plus fine des comédies.

Enfin, nous verrons que les représentations procurent du plaisir aux spectateurs et leur permettent donc de mieux apprécier les comédies. Par son étymologie grecque, theastai qui signifie « regarder, contempler », comme par son histoire, le théâtre est avant tout conçu comme un spectacle.

Nous étudierons d'abord comment la représentation d'une comédie permet de mieux la comprendre.

Puis, nous montrerons que la force comique des situations et des dialogues est révélée par le jeu.

Enfin, nous aborderons les choix de mise en scène qui ouvrent des perspectives d'interprétation originale.

Tout d'abord, la représentation d'une comédie permet de mieux comprendre tout ce que l'on ne peut pas saisir à la simple lecture du texte théâtral : les décors permettent d'imaginer l'époque, les gestes et des objets symboliques peuvent aider à mieux comprendre un personnage ou une situation.

Ainsi, le premier intermède du Malade imaginaire est une scène héritée de la Commedia dell'arte, qui met en scène le personnage de Polichinelle, dans la situation du pauvre amoureux qui tente maladroitement de faire sa sérénade à sa « dragonne » de maîtresse Toinette.

Tout le comique de gestes naît ici de la représentation et ne peut être que pressenti à la lecture : les violons qui couvrent le son de sa voix et l'empêchent de déclarer sa flamme comme les coups de bâton des archers-danseurs n'ont de véritable force comique que dans la représentation.

C'est ce que l'on retrouve dans le vaudeville, ce théâtre des « portes qui claquent », par exemple lorsque des Rillettes est pris à partie dans la scène de ménage entre les Boulingrin dans la pièce éponyme de Georges Courteline écrite en 1898, M.

Boulingrin s'exclame alors : « Une trique ! Qu'on m'apporte une trique ! Je veux casser les reins à M.

des Rillettes, car la patience a des limites et, à la fin, ceci passe la permission.

» (1, 3).

Seul le jeu de scène déclenche le rire dans ces situations qui s'appuient sur un comique particulièrement visuel.

Par ailleurs, c'est encore la représentation qui révèle la force comique des dialogues et des situations.

L'écriture théâtrale crée en effet des situations et des personnages qui prennent vie sur scène.

Ainsi dans Le Malade imaginaire, au début de la scène 5 de l'acte lI, lorsque Monsieur Diafoirus vient présenter son fils à Argan, les deux personnages, nous disent les didascalies, « parlent tous deux en même temps, s'interrompent et confondent », la lecture de cette scène ne peut pas en transmettre le pouvoir comique, seul le jeu des acteurs y parvient.

De la même façon, les caractères des personnages s'affirment sur scène comme lorsque Monsieur Purgon vient quereller Argan pour n'avoir pas.... »