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Dissertation: La parole au theatre

Publié le 14/05/2013

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Dissertation de Français C'est au VIe siècle av. J.C que nait un des genres littéraires les plus variés qu'il soit, le théâtre. Le mot lui-même provient du verbe grec  « theamai « qui signifie « regarder «. Le théâtre est donc avant tout un lieu de représentation (du latin « represaentare «) ou l'on donne à voir un spectacle (du latin « spectare «signifiant « contempler«). Le théâtre est donc écrit pour être vu, entendu et non lu. Au XXe siècle, Eugene Ionesco reprend ce concept lorsqu'il dit « Tout est langage au théâtre : les mots, les gestes, les objets. Il n'y a pas que la parole «. Selon lui, il y aurait donc, au théâtre, d'autres ressources d'expression que la parole et c'est l'ensemble du jeu scénique qui servirait de langage c'est-à-dire de moyen de communication intermédiaire entre les comédiens, les personnages et le spectateur. Nous verrons donc sur quoi repose la spécificité du langage théâtral en discutant cette citation d'Ionesco. Pour ce, nous étudierons d'abord la force de la parole au théâtre pour terminer par l'analyse des autres éléments du théâtre, par le biais du langage de la mise en scène au théâtre. Le théâtre est avant tout une oeuvre écrite qui s'interprète à l'oral dans laquelle les mots sont d'une importance fondamentale. D'abord, les mots sont un moyen incontournable à la compréhension de l'action sans lequel la pièce perdrait de sa cohérence. En effet, ce sont les mots qui permettent au spectateur de situer le contexte de la pièce et de saisir l'action qui s'y déroulera. Prenons l'exemple de Phèdre (1677) une tragédie classique de Racine. C'est grâce à la première tirade d'Hippolyte que le spectateur situe la pièce et les personnages dans leur contexte, lorsqu'il dit « Je pars cher Théramène [...] depuis plus de six mois éloigné de mon père «. Le spectateur apprend ainsi le départ d'Hippolyte et plus tard dans la scène, les motifs de son départ : il cherche à fuir Phèdre qui, il s'avère, s'est éprise de lui. Les mots sont, de plus, incontournables lorsqu'il s'agit de comprendre les liens entre les personnages et par conséquent, les enjeux de chaque scène. De nouveau dans Phèdre, c'est grâce aux longues tirades du personnage éponyme que le lecteur apprend l'ampleur de la passion dévastatrice qui la saisi a l'égard du fils de son époux, lorsqu'elle dit « je rougis, je palis a sa vue « et prépare donc le spectateur à la fin tragique de la pièce. De même, dans Les Choép...
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« « soufflant bruyamment » et « il barrit de nouveau » et permettent de comprendre la métamorphose de Jean en rhinocéros, atteint par une épidémie fictive, la rhinocérite.

Le théâtre de l’absurde est d’ailleurs particulièrement riche en didascalies avec, parfois, des pages entières de didascalies qui rendent compte du décor comme dans La Cantatrice Chauve de Ionesco par exemple.

Bien que les dialogues décousus fassent la particularité de la pièce afin d’illustrer l’absurdité de la répétitivité quotidienne de la vie, ceux-ci peuvent s’avérer complexe à la compréhension.

Ce sont donc les didascalies, comme on en trouve dès la première scène, qui permettent de garantir une certaine cohésion de la pièce et donc sa compréhension.

Un autre exemple est celui de Dom Juan (1682), une comédie classique de Molière.

A la scène 4 de l’acte II les didascalies comme « Bas, a Mathurine », « bas, a Charlotte » sont indispensables à la compréhension du jeu de manipulation que Dom Juan, un libertin, élabore entre deux paysannes, Charlotte et Mathurine, qu’il s’est amusé à séduire.

Dans On ne badine pas avec l’amour (1834), un drame romantique d’Alfred de Musset, dans la scène 3 de l’acte III, les didascalies internes de Perdican « approchons-nous de cette fontaine » et les apartés de Camille sont de même des indications scéniques qui permettent alors au spectateur de mieux comprendre le jeu de manipulation que met en place le jeune homme dans l’espoir de rendre Camille jalouse.

Enfin, les mots et le langage dans lesquels ils sont employés sont un véritable outil lors de la représentation théâtrale.

En effet, ceux-ci peuvent être indicateurs de l’appartenance à une certaine classe sociale, comme dans Le Jeu de l’amour et du hasard (1730) de Marivaux.

Effectivement, ce sont les mots qui trahissent la véritable condition des personnages, qui a travers le niveau de langue employé, peinent à maintenir leur rôle de domestique.

Dorante marivaude avec Silvia : il emploie un vocabulaire galant tel que « j’ai toujours envie d’ôter mon chapeau de dessus ma tête » et avoue inconsciemment son mépris pour la classe domestique « je n’aime pas l’esprit domestique ».

Ainsi, malgré les costumes que les deux personnages portent dans l’espoir de se duper l’un et l’autre, le spectateur sait tout au long de la pièce le jeu qui s’opère entre les deux, grâce aux mots.

Dans Le Malade Imaginaire de Molière, c’est à travers les mots que le spectateur devine la déclaration d’amour dissimulée entre Cléante et Angélique.

De même, dans Cyrano de Bergerac (1897), une comédie héroïque d’Edmond Rostand, c’est grâce à l’énorme écart entre l’aisance avec laquelle s’exprime Cyrano et la maladresse de Christian que l’on comprend le jeu de rôle entre les deux personnages, Cyrano passant pour Christian aux yeux de Roxanne, une jeune femme dont il est amoureux.

C’est la qualité lyrique des paroles de Cyrano qui permet au spectateur de comprendre que, derrière le masque de Christian, se cache une déclaration véritablement sincère de la part de Cyrano à Roxanne.

Les mots y sont donc fondamentaux et prennent part entière à l’intrigue.

Dans Les précieuses ridicules (1659), une comédie classique de Molière, c’est le langage précieux employé par Magdelon et Cathos (« les commodités de la conversation » pour dire « chaise » par exemple) que Molière tourne au dérisoire, au ridicule (d’où le titre de la pièce), les tendances jugées futiles de l’époque et donc de faire une véritable satire de la société du XVIIe siècle.

Ainsi, dans le théâtre, bien que basé sur la représentation visuelle du texte, les mots font part intégrante de la pièce et y sont indispensables dans divers aspects.

Les mots constituent donc bien, comme le dit. »

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