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Dissertation littéraire sur l'oeuvre de Patrick Modiano, ''Dans le café de la jeunesse perdue''

Publié le 08/06/2012

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""Dans le café de la jeunesse perdue" est un roman de l'absence, du vide.""La douleur c'est le vide", disait Jean-Paul Sartre. Les notions  de vide ou d'absence traduisent en effet un manque, et cela souvent au niveau émotionnel, le tout pouvant être interprété comme une forme de douleur. La question serait alors de définir la fonction et la nature qu'occupent ces notions dans le roman de Patrick Modiano. Il s'agit également de comprendre le contexte historique dans lequel s'inscrit le roman. Le Paris de l'après guerre rappelle une époque de transition entre deux périodes. Les événements effroyable qu'on subit la population laissent place à un vide, une absence de sens à la vie que chacun cherche à combler tant bien que mal. La forme du récit nous présente chaque personnage comme isolés, chacun suivant son propre chemin et, bien que de temps à autre, les différents chemin se croisent, tous les personnages restent en définitive extrêmement seuls. Il y a ainsi une absence de communication sociale entre les personnages qui poursuivent leur propres objectifs, sans se soucier réellement des autres. La question du vide intervient à ce moment là, car bien que... 

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« notion de vide.

Ceux-ci sont décrits comme étant des zones neutres, invisibles au point que l'on risque de ce faire "aspirer parla matière sombre" et s'effacer dans l'oubli.

Ainsi, on peut définir ce type de lieux comme étant l'incarnation parfaite de videet d'absence.La relation de Roland avec ces zones neutres va encore plus loin étant donné que celui-ci vit dans ces mêmeszones, sans avoir dans sa vie, ni de personnes, ni de lieux auxquels se raccrocher.

Ainsi, ces zones neutres définissent Rolandcar vivre dans ce type de quartier implique que celui-ci n'arrive pas a trouver un sens à sa vie et ainsi, se réfugie dans le néant.Le deuxième terme en rapport avec Roland et les notions d'absence et de vide est celui de l'Eternel Retour.Cette notiond'origine philosophique s'apparente aux lieux dans l'oeuvre de Modiano.

Certains lieux permettraient à Roland, de retrouverune sensation passée qu'il a perdue malgré lui, un sentiment heureux qui, même si il appartient au domaine du souvenir,permet à celui qui le retrouve d'apprécier un instant un bonheur passé que l'on aimerait revivre à l'infini.

: "nous étions là,ensemble, à la même place, de toute l'éternité..."(p.157).Roland espère trouver dans ces lieux un sens à donner à sa vie, luipermettant ainsi de continuer son chemin moins difficilement.

Alors qu'à deux reprise, Roland croit trouver cette sensationd'Eternel Retour à travers ses rêves et hallucinations : "Encore aujourd'hui, il m'arrive d'entendre le soir...la voix de Louki.

Jeme retourne, mais il n'y a personne"(p.115).

Il la trouve finalement vers la fin du livre: " j'ai senti, pour la première fois de mavie, ce qu'était l'Eternel Retour"(p.157).

Ainsi, ces lieux apparenté à la notion d'Eternel Retour sont synonymes d'espoir.

Al'opposé de l'absence et du vide, Roland espère trouver grâce à eux, une signification à sa vie.

Ensuite, viens le personnage deJacqueline: son chemin consiste en étapes intermédiaires, en des points fixes comme les appelle Bowing : "Oui, selonBowing, il fallait au milieu du maelström des grandes villes trouver quelques points fixes."(p.18).

Ceux-ci définissent lesdifférentes étapes de la vie de Louky dans le sens ou elle reste attachée à un endroit fixe avant de le fuir définitivement pouren trouver un autre.

Chronologiquement, son premier point fixe se trouve être l'appartement qu'elle partage avec sa mère,durant son enfance.

C'est dans cette période là que son besoin de fuir le vide et l'absence de sa vie se fait ressentir: elle lecomprend au commissariat lorsqu'après une fugue, elle raconte sa vie au policier :"Je n'avais jamais pu parler à personne.Quelle délivrance...Désormais, ce serait moi qui déciderais de mon sort.

Tout commencerait à partir d'aujourd'hui,"(p.77) .Louky se rattache ensuite à plusieurs autres points fixes tel que l'appartement qu'elle partage avec son mari, le condé oùencore la librairie : "Oui, cette librairie n'a pas été un simple refuge mais aussi une étape dans ma vie"(p.100).

Cette citationbien qu'uniquement relié à la librairie, prouve que la notion de points fixes est bien présente dans la vie de Jacqueline.

Laprincipale similitude que l'on retrouve dans tous ces points fixes est le fait que Louky finit inéluctablement par les fuir et enchercher d'autre.

Ces fugues démontre la volonté de Louky d'aller de l'avant, elle tente de combler le vide par des lieux:"J'avais la vie devant moi...Il suffisait d'entrer dans n'importe quel café"(p.83) et l'absence par des rencontres: "Je comptaisbeaucoup sur les rencontres que j'allais faire et qui mettraient un terme à ma solitude"(p.88).

Mais finalement, Jacquelinefinit toujours par abandonner sa vie pour en recréer une nouvelle, avec de nouveaux lieux et également, de nouvellespersonnes.

Ces points fixes semblent alors être des substituts trop faible face au vide et à l'absence éprouvé par Jacqueline.Seul la fuite est un remède efficace mais il ne dure que très peu de temps:"j'ai ressenti la même ivresse chaque fois que jecoupais les ponts avec quelqu'un.

Je n'étais vraiment moi-même qu'à l'instant où je m'enfuyais".(p.102)Il est aussi importantde noter que la notion de points fixes peut en partie, s'apparenter non seulement au lieux mais aussi aux individus que Loukyrencontre.

En effet, à chaque fois qu'elle abandonne un lieu, elle abandonne aussi les personnes qu'elles connaissaient.Cependant, il y a deux exceptions dans les personnage de Guy Lavigne et Jeannette Gaul.

Ces personnages font exceptionscar ils incarnent deux besoins dont Jacqueline ne peut se détaché totalement.

Guy Lavigne représente le seul point d'attacheavec la défunt mère de Jacqueline alors que Jeannette Gaul est sa partenaire pour prendre de la cocaïne.

On comprendfinalement que la recherche de sens que Jacqueline cherche à atteindre continuellement en changeant de vie sembleirréalisable.

Chaque nouvelle vie fini inexorablement par devenir insatisfaisante, comme elle le dit elle-même :"Mes seulsbons souvenirs sont des souvenirs de fuite ou de fugue"(p.102) Celle-ci ne trouvant toujours pas de remèdes au vide et àl'absence, elle décide d'en finir avec la vie, la mort étant peut-être une solution à son mal:"J'atteindrais bientôt le bord de lafalaise et je me jetterais dans le vide.

Quel bonheur de flotter dans l'air et de connaître enfin cette sensation d'apesanteurque je recherchais depuis toujours"(p.103)En conclusion, le vide et l'absence peuvent s'expliquer à travers les trois notionsqui apparaissent dans l'ouvrage.

Les zones neutres, incarnation parfaite du vide et de l'absence; les points fixes, lieux desubstitutions -bien qu'insuffisant- au vide et à l'absence et L'Eternel Retour, seul étincelle d'espoir de trouver un sens à la vie.Ces trois notions marquent finalement une progressions, on passe d'endroits totalement vides à des intermédiaires que sontles points fixes pour terminer avec les lieux d'éternel retour, qui enfin possèdent une signification.

Cependant, le tout nereste encore fait que de lieux géographiques et l'errance des personnage ne s'arrête pas aux lieux d'éternel retour, aucontraire, ils semblent marquer une forme de début.

Un début d'espoir de signification dans une époque transitoire.

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