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dissertation Madame Bovary

Publié le 08/11/2013

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bovary
-               Alors que la Révolution met fin aux illusions romantiques, le réalisme s’épanouit en littérature vers le milieu du XIX ème siècle, mouvement conduit en peinture par Courbet et Champfleury en littérature, puis incontestablement couronné à la publication de Madame Bovary de Gustave Flaubert en 1857. Flaubert qui pourtant se partage « littérairement parlant » entre « deux bonshommes distincts : un qui est épris de gueulades,  de lyrisme,(…) un autre qui creuse et qui fouille le vrai tant qu’il peut(…), qui voudrait vous faire sentir presque matériellement les choses qu’il reproduit ». Singulière dualité dont il viendra dans une certaine mesure à bout,  au terme de quatre années d’écriture patiente, rigoureuse, particulièrement éreintante aussi, avec Madame Bovary, œuvre à l’esthétique nouvelle et au parfum de scandale, qui paraît en petits épisodes dans la Revue de Paris dès 1856. Sainte-Beuve ne s’y est pas trompé, séduit par la qualité de l’ouvrage dans lequel il discerne la doctrine réaliste : réalisme saisissant des personnages, « décrit en toute précision et crudité » et caractère impersonnel du roman. L’union d’Emma et Charles Bovary, c’est le récit d’une existence médiocre où l’ennui prend presque toute la place, entre illusion et mensonge, où la scandaleuse héroïne, victime de ses aspirations trop grandes pour un cadre provincial, trop ambitieuse pour un Charles sans envergure, connaîtra un destin aussi tragique que l’évènement littéraire fût de taille. Ainsi pour tenter d’éclaircir la critique de Sainte Beuve, nous verrons en considérant chacun de ces personnages ce qui, malgré lui, rattache Flaubert à la méthode réaliste, par le souci de vérité des peintures appuyé par des procédés d’écriture. Par la suite, il s’agira de comprendre en quoi le réalisme flaubertien s’agrège à un projet littéraire, ne se simplifiant pas à une naïve représentation du réel, trahissant au contraire, malgré la volonté de Flaubert de rester muet, des ambigüités quant à la présence de l’auteur. Au final, nous apprécierons les préoccupations de l’artiste qui a voulu écrire un roman « qui tienne debout par la forme », prémices au roman moderne et analyse grinçante d’une société ’disciplinée’  par le progrès.                           Par bien des aspects, Flaubert se refuse à élaborer autre chose que le réel dans la construction de ses personnages, pour faire d’eux des êtres particuliers, des êtres « très réels » et « très vivants ». Il peint l’individu selon des procédés réalistes, la littérature se faisant l’écho des mutations et des bouleversements générés par la Révolution, il naît alors une nouvelle variété de personnages, plus représentatifs de la société.             Sous les conseils de ses amis Maxime Du Camp et Louis Bouillet, l’auteur s’applique à traiter d’un sujet banal, s’inspirant à la base de l’histoire d’Eugène Delamare bafoué par les infidélités de son épouse qui finit par se donner la mort : ainsi voilà définit la trame de son roman « sur rien ». L’esthétique réaliste a renoncé à privilégier les beaux sujets, s’attachant à l’effet de réel comme un miroir de l’existence humaine. Aussi les personnages flaubertiens sont–ils authentiques, du moins en parti seulement, mais cette vérité « à nous en faire crier » tient aussi à ce que Flaubert a observé, avec comme idée de fond la vraisemblance. De la sorte, le lecteur au travers des ses êtres pourtant fictifs reconnaît une vraie histoire, récit de l’ordinaire qui tend précisément à l’effet de réel. Les personnages possèdent donc une identité, appartiennent à un milieu social qui les particularise : Emma Rouault fille d’un exploitant fortuné, Homais le pharmacien mais il n’y a pas chez Flaubert de regard qui traverse le personnage comme chez Balzac, il donne à voir pour commencer le contenant, le personnage se révélant dans l’action. Le premier modèle qui se présente à nous est celui du personnage dévoilé dès l’incipit par Flaubert, Charles Bovary, « un gars de la campagne » dont on apprend les composantes de son milieu : famille, éducation, tout est dit dans le détail pour le situer dans un contexte familier au lecteur, ce qui l’éloigne déjà du héros au sens moderne. En règle générale, tous les personnages que donne à voir Flaubert ne font pas exception, et l’on comprend très vite qu’aucun ne présente de stature héroïque, ne pouvant être pris en exemple, bien au contraire ils sont à l’image du quotidien, banals voire médiocre, sans grands idéaux moraux (Rodolphe en est le parfait exemple), sans courage pour Homais, sans sagesse en ce qui concerne Emma. Ainsi, l’arrivée peu remarquable au collège de Charles, l’éclairage donné par Flaubert sur sa tenue vestimentaire et son attitude, laissent apparaître d’entrée de jeu toute sa médiocrité, sa faiblesse, son manque total de consistance, sa rudesse aussi, pour finalement n’être à l’image de sa casquette qu’ « une de ces pauvres choses ». D’une manière générale, tout participe chez les personnages à cette sensation d’insuffisance, d’imperfection. Avec Charles, l’on est vite conforté dans la première impression d’un homme prédestiné à être un incapable, notamment par son constant décalage avec les autres. Déterminés par les circonstances de son enfance, Charles est incapable de se dire, de prendre son destin en main, d’agir selon son bon vouloir, toujours hésitant, assigné plus tard par sa mère à faire des études de médecine, et cédant aux encouragements d’Emma à tenter une opération trop délicate pour lui. Toujours dans une compl&egrav...
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« rester muet, des ambigüités quant à la présence de l'auteur.

Au final, nous apprécierons les préoccupations de l'artiste qui a voulu écrire un roman « qui tienne debout par la forme », prémices au roman moderne et analyse grinçante d'une société 'disciplinée'  par le progrès.

                          Par bien des aspects, Flaubert se refuse à élaborer autre chose que le réel dans la construction de ses personnages, pour faire d'eux des êtres particuliers, des êtres « très réels » et « très vivants ».

Il peint l'individu selon des procédés réalistes, la littérature se faisant l'écho des mutations et des bouleversements générés par la Révolution, il naît alors une nouvelle variété de personnages, plus représentatifs de la société.             Sous les conseils de ses amis Maxime Du Camp et Louis Bouillet, l'auteur s'applique à traiter d'un sujet banal, s'inspirant à la base de l'histoire d'Eugène Delamare bafoué par les infidélités de son épouse qui finit par se donner la mort : ainsi voilà définit la trame de son roman « sur rien ».

L'esthétique réaliste a renoncé à privilégier les beaux sujets, s'attachant à l'effet de réel comme un miroir de l'existence humaine.

Aussi les personnages flaubertiens sont-ils authentiques, du moins en parti seulement, mais cette vérité « à nous en faire crier » tient aussi à ce que Flaubert a observé, avec comme idée de fond la vraisemblance.

De la sorte, le lecteur au travers des ses êtres pourtant fictifs reconnaît une vraie histoire, récit de l'ordinaire qui tend précisément à l'effet de réel.

Les personnages possèdent donc une identité, appartiennent à un milieu social qui les particularise : Emma Rouault fille d'un exploitant fortuné, Homais le pharmacien mais il n'y a pas chez Flaubert de regard qui traverse le personnage comme chez Balzac, il donne à voir pour commencer le contenant, le personnage se révélant dans l'action.

Le premier modèle qui se présente à nous est celui du personnage dévoilé dès l'incipit par Flaubert, Charles Bovary, « un gars de la campagne » dont on apprend les composantes de son milieu : famille, éducation, tout est dit dans le détail pour le situer dans un contexte familier au lecteur, ce qui l'éloigne déjà du héros au sens moderne.

En règle générale, tous les personnages que donne à voir Flaubert ne font pas exception, et l'on comprend très vite qu'aucun ne présente de stature héroïque, ne pouvant être pris en exemple, bien au contraire ils sont à l'image du quotidien, banals voire médiocre, sans grands idéaux moraux (Rodolphe en est le parfait exemple), sans courage pour Homais, sans. »

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