Dissertation sur Andromaque: Sujet de dissertation : Pensez-vous que l’aspect tragique peut constituer l’élément principal d’une pièce théâtrale ?

« Sujet de dissertation : Pensez-vous que l’aspect tragique peut constituer l’élément principal d’une pièce théâtrale ? Vous vous baserez pour cela sur Andromaque de Racine ainsi que toutes vos connaissances du genre théâtral. Dans la littérature, le théâtre ne cesse d’évoluer.

Au XVIIème siècle, certains dramaturges suscitent la pitié, symbolisant le malheur de l’être humain.

C’est le cas de Jean Racine, auteur de la même période s’inscrivant dans la lignée classique, dans sa pièce Andromaque parue en 1667 qui met en scène le drame que vit le personnage éponyme.

Il s’agit d’un travail minutieux pour l’écrivain, car devant concilier plusieurs émotions dépréciatives.

Dans le but de prouver ce fait, on cherche à savoir si une pièce se confine à l’aspect sombre.

Donc, il est essentiel d’aborder les différents éléments constitutifs qui montrent la tonalité pathétique de l’ouvrage, la thématique prépondérante de l’amour, un sentiment jouant un rôle-clé dans cet écrit et le respect primordial des lois théâtrales classiques, permettant au scripteur de briller dans la littérature. Dans le genre tragique, les écrivains intègrent multiples caractéristiques offrant au texte un côté obscur. La mort est un thème récurrent qui frappe soudainement les personnages dans divers livres au XVIIème siècle, provoquant ainsi la pitié des auditeurs.

Il est possible de constater cela dans Andromaque : En effet, dans le dernier acte, Oreste tue Pyrrhus tandis que Hermione se suicide.

Ces disparitions ont pour causes les sentiments qui se sont formés entre les protagonistes.

Le trépas d’Hector durant la guerre de Troie, lié à des raisons politiques quant à lui, est à l’origine de la trame narrative de l’histoire.

Cette idée est reprise dans Phèdre du même auteur, puisque le nœud dramatique de cette œuvre est l’annonce du décès du célèbre héros grec Thésée, anticipant la noirceur de l’intrigue. La notion de dilemme est omniprésente dans les tragédies parce qu’elle met les personnages dans une situation conflictuelle qui semble sans issue, à l’image de Andromaque dans laquelle Racine emploie ce procédé : Notamment, Oreste est confronté à une question des plus épineuses lors de l’intrigue, car ne sachant point s’il doit meurtrir Pyrrhus afin de gagner l’amour de Hermione ou laisser au jeune homme la vie sauve, détruisant ainsi l’affection que lui porte sa bien-aimée.

L’homme du classicisme pimente ainsi ses péripéties, rendant l’œuvre plus attrayante.

Aussi, Pierre Corneille met en œuvre ce type de délibération dans Le Cid : Effectivement, Don Rodrigue hésite entre assassiner Don Diègue, déclenchant une rupture définitive avec sa dulcinée Chimène ou préserver cette relation mais perdre son honneur, démontrant la difficulté des circonstances. En résumé, les dramaturges tragiques usent de diverses stratégies dans le but d’émouvoir leur auditoire.

Cependant, ils cherchent également souvent à atteindre ce même objectif sous un aspect plus romantique. L’amour, en tant que topo de la littérature, se répète à de nombreuses reprises dans les pièces de théâtre. Les liens amoureux sont souvent dures à comprendre et à gérer, en conséquence certains créateurs usent de ces liaisons complexes avec pour objectif de faire réagir, permettant de mettre en place une intrigue plus élaborée, tel Jean Racine grâce à Andromaque, dans laquelle l’amour non réciproque occupe une place centrale : Oreste est fou de Hermione, qui en revanche désire séduire Pyrrhus, souhaitant se marier avec Andromaque qui n’aime que son époux défunt et son fils Astyanax.

Cela entraîne, tout au long de l’aventure, une succession de quiproquos et de coups de théâtre.

Dans Bérénice de Racine, il est possible d’observer l’évolution d’un triangle amoureux : Antiochus et Titus sont tous deux épris de la princesse Bérénice, elle-même amoureuse de Titus, empereur de Rome, ce qui complexifie leur lien. La violence peut également faire partie des émotions qui régissent l’amour, dû aux nombreux désaccords observables dans un couple.

L’ouvrage Andromaque est marqué par la brutalité de la liaison entre les actants.

Le personnage éponyme cède en effet aux avances de Pyrrhus uniquement pour sauver son enfant.

Oreste, lui aussi, se plie aux demandes de Hermione parce qu’il souhaite conquérir son cœur, ce qui sert à accentuer le concept d’amour forcé très présent dans le récit.

Cette idée est réemployée par Corneille dans Suréna, puisque Eurydice, ayant un penchant pour le général Suréna, entretient à contrecœur.... »