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DISSERTATION sur le personnage de roman selon une citation de François Mauriac (sujet CAPES 2004) Introduction et développement synthétique

Publié le 14/09/2018

Extrait du document

C) Des personnages « messagers » entre le romancier et le lecteur 
* Le romancier, par ses personnages, peut transmettre une morale , un message aux lecteurs (dans Adolphe de Benjamin Constant : il n’est pas bon de céder à la passion car celle-ci entraîne les « troubles de l’âme »( cf. à la Princesse de Clèves). De même, ce sont les moins riches qui sont les plus généreux dans Le père Goriot , Balzac . 
* Morale connue et souventcommune : les bons sont récompensés et les méchants sont punis (cf. Huet , Traité de l’origine des romans : il faut faire voir au lecteur que la vertu est couronnée et que le vice est châtié à la fin du roman).
* Morale importante dans le roman (cf. Huet : 1er but du romancier est d’instruire les esprits et de « corriger » les mœurs) . 
* Le personnage peut éclairer le lecteur sur la façon d’agir dans telle ou telle situation, de faire face aux « obstacles » de la vie ( thèmes courants traités dans Une vie de Maupassant : amour, adultère, argent et dépense etc.) 
* Avertissement pour le lecteur : par exemple, l’emprise de l’Eglise sur le peuple et sur les esprits ( Jacques le Fataliste de Diderot, La Religieuse, Candide de Voltaire) , la critique des romans de chevalerie qui rendent « fou » Don Quichotte (Cervantès).
Ainsi, le personnage de roman, malgré son existence « fictive » et malgré le fait que le travail du romancier ne soit qu’une simple transposition du réel , permet au lecteur d’échapper à la réalité par le biais de son aventure. Le lecteur peut se reconnaître dans tel ou tel personnage, et peut découvrir de nouveaux horizons grâce à lui. Le personnage est alors un point de rencontre entre le singulier et le général : il offre sa singularité , c'est-à-dire ce qui fait sa personnalité, son identité, au profit de l’universel car il peut être porteur d’une morale ou l’objet de réflexions sur la vie . Le roman est ,via le personnage, une « fenêtre ouverte sur le monde »…

« * Romancier choisit d’ « immobiliser » par l’écriture un individu, un personnage, dans le roman.

Celui -ci devient le « pivot » de l’action romanesque et de l’intrigue.

Tout converge autour de lui ( ex : évolution du personnage de Frédéric Moreau et son périple « amoureux » pour conquérir Mme Arnoux , dans L’éducation sentimentale de Flaubert) * Héros éponyme le plus souvent (ex: Le père Goriot de Balzac, Manon Lescaut (L’abbé Prévost) , La Princesse de Clèves de Mme de Lafayette , Adolphe de Benjamin Constant). * Il est au premier plan et les autres personnages s’effacent face à lui ; ils ne sont là que dans un but purement pratique ou esthétique ( par exemple ils sont là pour aider le héros, pour l’empêcher d’évoluer, pour lui faire obstacle etc.) Ils n’ont pas un grand rôle dans le déroulement de l’intrigue (ex : Dans la Religieuse de Diderot, la supérieure de Moni éprouve de l’amitié pour l’héroïne Suzanne Simonin ; elle est d’une grande bonté avec elle et lui procure une aide précieuse dans l’épreuve) B) Un personnage devenu un « stéréotype » sous la plume du romancier, bien loin de la réalité : * Le romancier « isole » dans un personnage un trait de personnalité, un caractère, une passion ou un vice et c’est ce qui fait de lui un personnage « archétypal » que le lecteur mémorisera facilement ( ex : La princesse de Clèves est réputée pour sa grande vertu ; elle ne cède pas face à la passion qui la lie au duc de Nemours ; le personnage de Jeanne dans Une Vie de Maupassant est accablé de désillusions et fait preuve de passivité et de naïveté , le père d’Eugénie Grandet = l’avarice ) * Le romancier exagère ce « trait » de personnalité , cette passion ou ce vice ; il procède par grossissement (voir parfois caricature).

Il « hypertrophie » un trait particulier chez le personnage et le réduit à celui-ci , personnage sans « nuances » ( ex : personnages de Rabelais qui sont caractérisés par leur très grand appétit : Pantagruel , Gargantua ) .

* Le personnage n’est plus à l’image des êtres que nous pouvons trouver dans la réalité .

Il est en quelque sorte « résumé » , ce n’est plus un personnage complexe (cf.

« L’essentiel dans la vie n’est jamais exprimé » = Mauriac ) * Personnage manque d’ « opacité » cf.

critique de Nathalie Sarraute dans L’Ere du soupçon : Il ne procure donc plus rien au roman (remise en question du statut de personnage dans le Nouveau Roman au XXème siècle).

C) Le manque de crédibilité des personnages * Selon Nathalie Sarraute, il n’y a plus de réalité psychologique dans le personnage (dans l’Ere du soupçon) * Le lecteur ne « croit plus » au personnage et donc à son histoire.

Il n’est pas « intéressé » par les stéréotypes .Histoire n’est plus aussi attrayante qu’avant.

Pas de surprises ni de suspens dans la découverte du personnage. * Le personnage n’est que la pâle figure d’un autre ( ex : Nous pouvons comparer les amoureux passionnés tels que le chevalier des Grieux et Adolphe.) Personnages peuvent être des figures interchangeables. * Il n’y a plus de personnages singuliers à l’image des « être humains » qui ont tous une personnalité, un caractère, une physionomie, une passion et un vice différents. Ainsi, le romancier « fabrique » , en opérant des choix, un personnage.

Il ne sélectionne que ce qui l’intéresse .

Le personnage est « isolé », au centre du roman, les autres personnages sont effacés et ne sont là que pour le faire avancer ou pour lui faire obstacle.

De plus, il est gouverné par une passion ou un vice qui fait de lui un « stéréotype », un être de fiction loin de la vie réelle , manquant d’ « opacité ».

Il présente une existence figée. Cependant, le romancier peut toutefois choisir d’éloigner son personnage de la fiction , de le rendre un peu plus « vivant » , à l’image de la réalité , ce qui implique une démarche particulière. II) Le romancier peut toutefois accepter d’éloigner ses personnages de la fiction, de faire d’eux des êtres qui seraient à l’image de ce qu’est la vie (effet de transposition du réel) Le personnage de roman est certes un être de papier mais il peut donner au lecteur l’illusion de faire partie du monde réel.

Pour que cette illusion opère, celui-ci doit croire à l’existence même du personnage. C’est le choix du romancier qui est alors attentif à la vraisemblance du monde qu’il a crée.

Il donne au personnage une identité qu’il souhaite rendre crédible et significative.

Au XIXème siècle, le roman rend « vivants » les. »

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