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dissertation sur le rôle des éléments scéniques au théâtre

Publié le 02/11/2013

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Dissertation Le théâtre appartient à la fois au domaine de la littérature et celui du spectacle, ses ?uvres ont alors une existence scénique au-delà de leur existence littéraire puisque la finalité d'une pièce théâtrale est que celle-ci soit jouée (exception faite de quelques rares pièce tels que les « spectacles dans un fauteuil « d'Alfred de Musset). Le théâtre mêle donc à la fois art littéraire et art de la représentation : le texte de théâtre doit être lu comme une « partition « pour le metteur en scène et les comédiens. Les éléments scéniques (costumes, décors, accessoires?) sont donc les clés de cette représentation car ils insufflent la vie au texte. On peut donc s'interroger sur le rôle de ces éléments dans la pièce ainsi que leur contribution au sens de cette dernière. Pour répondre à cette problématique nous étudierons d'abord le rôle joué par ces éléments dans la représentation avant de considérer leur apport au sens de la pièce. Tout d'abord il est évident que, le plus souvent, les éléments scéniques nous apportent des informations de base nécessaires à la compréhension de la pièce comme les informations spatio-temporelles. En effet dans le cas du choix d'un décor réaliste, l'identification temporelle et spatiale par le spectateur est immédiate. Ainsi, dans les différentes mises en scène de Molière, le décor réaliste (demeures bourgeoises ou nobles?) dans l'Avare ou Tartuffe montrent au spectateur que la pièce se déroule dans la France de Louis XIV. De la même façon les costumes ou encore les accessoires possèdent également cette valeur référentielle. Les personnages de l'Avare sont donc vêtus de robes flottantes, de jupes, de perruques? en référence à la mode vestimentaire en vigueur à l'époque, d'autre part Harpagon dissimulait son argent dans une cassette (petit coffre), objet typique du XVIIe siècle. Cependant très vite, les metteurs en scène modernes se détachent de la vraisemblance historique de la pièce et tentent de l'adapter à leur propre époque. Cette rupture avec les choix scéniques de la première représentation, passe alors par une modernisation générale du décor, des costumes ainsi que des accessoires. Ainsi on peut voir dans la mise en scène de Panchika Velez du Tartuffe de Molière, une comédie conservant les mêmes enjeux que la pièce d'origine (dénonciation des menteurs, des hypocrites et des manipulateurs qui, sous couverts politiques ou religieux, usent de culpabilité pour arriver au pouvoir) mais adaptés dans un contexte résolument semblable à celui du XVIIe, celui d'une époque où l'heure est à la recherche de divertissements au milieu de guerres, les années 1920 : les années folles. Les costumes des personnages sont en conséquence de couleurs vives, il n'y a plus de perruques ni de robes flottantes, le décor est également plus moderne. Les éléments scéniques peuvent donc s'adaptés aux choix spatio-temporels du m...

« personnages sont alors surement issus d’un milieu social plutôt aisé, inversement une demeure modeste ou précaire laisse penser que les personnages sont assez pauvres.

Les costumes également ainsi que les accessoires permettent cette identification des personnages.

Maitres et valets, nobles et paysans sont alors identifiés par leurs tenues vestimentaires et leurs objets.

Dans Les Fourberies de Scapin il est dit que Léandre, fils d’un homme plutôt riche dénommé Géronte, désire épouser une esclave égyptienne appelée Zerbinette ; on peut donc imaginer que cette gitane soit vêtue d’un habit plutôt modeste voire d’un haillon.

Toujours dans ce registre Yasmina Reza dans sa pièce « Art » effectue la satire d’une classe sociale aisée et de ses valeurs, on retrouve alors dans la mise en scène de Patrice Kerbrat des personnages aux costumes assez chics et classiques presque anodins qui ont pour principal accessoire un tableau (car l’Art est un « objet » détenu par les riches) le tout dans un décor peu chargé car la tendance est aujourd’hui au minimalisme.

Rappelons également que dans le théâtre antique grec ou encore dans la Comedia dell’arte italienne les personnages étaient uniquement identifiés par leurs costumes mais aussi et surtout par le biais de masques très codifiés : dans les comédies d’Aristophane traitant des problèmes politiques, tout les acteurs portaient des masques à l’effigie des représentants politique, dans Les Cavaliers où Aristophane s’en prend à la démagogie de Cléon (politicien) on peut donc suggérer qu’un acteur possédait un masque ressemblant au visage de Cléon.

De la même manière les déguisements et masques de la Comedia dell’arte désignaient des personnages de carnaval dont certains sont restés célèbres comme l’« Arlequin » que l’on retrouve dans l’Île des esclaves de Marivaux.

Cette donnée est donc très évolutive.

Ainsi nous sommes forcés de constater qu’au théâtre l’habit fait le moine, on peut facilement hiérarchiser l’importance et le rôle de chaque personnage dans l’intrigue.

Le spectateur grâce aux éléments scéniques, accède donc à la première fonction du théâtre : divertir.

En effet le spectateur est amusé par ce défilé de costumes extravagants ou historiques le plus souvent accompagnés d’accessoires tout aussi diversifiés le tout baigné dans un décor aux couleurs harmoniques.

Au final tous ces ingrédients mélangés permettent à la scène de se transformer en tableau artistique que chaque metteur en scène peaufine soigneusement, et comme en poésie l’esthétique y joue un rôle important.

Ces éléments apportent donc en premier lieu de l’allure à la représentation puisque le plaisir esthétique participe du spectacle.

On remarque donc que les éléments scéniques permettaient au spectateur d’obtenir les informations de bases pour comprendre la pièce mais aussi de se divertir mais qu’apportent-ils au sens de la pièce ? Certains metteurs en scène renoncent à une représentation théâtrale ancrée dans la réalité, ils se tournent alors vers un art en particulier : la scénographie.

Dans l’Antiquité, la «skenographia» désignait la peinture en trompe-l’œil des toiles de décors.

De nos jours la scénographie est l’art de disposer un espace théâtral ; elle concerne la conception et la construction des décors, des éclairages, des relations entre la scène et le public.

L’aménagement de l’espace théâtral oriente alors l’interprétation du texte théâtral et traduit donc la vision du metteur en scène.

Dès lors, il ne s’agit plus forcément de représenter des lieux réels mais plutôt d’adopter un décor symbolique figurant dans un univers imaginaire en étroite relation avec une thématique de l’œuvre pour permettre au spectateur de bien visualiser les enjeux de la pièce.

Certains dramaturges manifestent dès le départ cette originalité et cette extravagance, parmi eux Alfred Jarry qui rejette tout réalisme pour la mise en scène d’ Ubu Roi en 1896 et dessine son personnage Ubu en costume grotesque et futuriste ce qui lui donne un coté assez carnavalesque mais aussi sinistre : Jarry expose donc par son personnage, son imaginaire violent.

La volonté de Jarry fut alors respecté par le metteur en scène Bernard Sobel qui introduit un seul élément de décor assez spécial une main géante (allégorie du pouvoir) sur laquelle se déplace les acteurs, et dotée d’une trappe au niveau de la paume ainsi 2. »

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